Comment démarrer avec Twitter [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Twitter commence à faire partie du vocabulaire courant en Suisse Romande. Si tout le monde n’a pas un compte (de loin pas!), un nombre croissant de personnes savent ce qu’est Twitter, ou du moins en ont entendu parler, et désirent l’essayer.

Comme beaucoup d’outils composant l’internet d’aujourd’hui, Twitter est techniquement extrêmement simple à utiliser. La simplicité s’arrête là, malheureusement.

Tout comme savoir taper des mots dans un traitement de texte ne fait pas de vous un grand auteur, et aller à une soirée de réseautage ne signifie pas que vous allez en repartir le carnet d’adresses plein de contacts intéressants, réussir à composer des messages de 140 caractères dans le champ d’envoi de Twitter ne garantit pas que vous en tirerez quoi que ce soit.

Mais qu’est-ce qu’on peut donc attendre de Twitter? A quoi est-ce utile?

  • se construire un réseau de veille riche et réactif
  • créer de nouveaux contacts autour de centres d’intérêt communs
  • consolider et développer des contacts existants
  • avec le temps, et de la persévérance, s’entourer d’un réseau qui pourra devenir actif pour soi.

Tout ça ne se fait pas en une semaine, ni même en un mois. A part pour quelques chanceux, cela ne se fait pas tout seul et ça demande du travail. C’est la dure réalité! On a souvent des attentes complètement idéalisées de la rapidité et de l’efficacité des médias sociaux, vu qu’on est abreuvés par des histoires à succès impressionnantes, ces exceptions qui font de beaux titres dans les journaux. (“Marketing viral”, ça vous dit quelque chose?)

Bref, Twitter c’est un outil de création et de gestion de réseau extrêmement utile, et ça vaut la peine de s’accrocher un peu durant la période ingrate du début. Pour ceux qui se retrouvent un peu démunis une fois leur compte créé, voici quelques conseils de démarrage:

  • ne perdez jamais de vue que Twitter est un réseau social asymétrique: vous pouvez suivre qui vous voulez sans qu’ils doivent vous suivre en retour — de même, ne vous sentez pas obligé de suivre en retour tous ceux qui vous suivent
  • regardez parmi vos amis/connaissances et dans votre réseau existant qui a déjà un compte Twitter et suivez-les
  • la plupart des blogueurs sont sur Twitter — si vous appréciez un blog, suivez donc son auteur
  • utilisez le moteur de recherche de Twitter pour suivre des gens qui vous paraissent intéressants ou qui abordent des sujets qui vous interpellent
  • gardez un oeil sur les personnes qui se mettent à vous suivre (vous voudrez probablement en suivre certains en retour), mais ne tombez pas dans le panneau de ceux qui suivent un maximum de personnes juste pour gonfler leurs statistiques
  • de façon générale, suivez avec discernement mais généreusement: dans le doute, abonnez-vous à un compte qui paraît intéressant — quitte à vous désabonner après quelque temps si votre première impression ne se confirme pas
  • utilisez votre compte Twitter pour partager pensées intéressantes ou liens glânés ici ou là au fil des journées, et pas juste pour promouvoir vos activités ou poser des questions (tout est une question de dosage, et le dosage maximum pour le contenu “promotionnel” est vite atteint)
  • répondez aux gens que vous suivez lorsque c’est pertinent (ce dernier bout est capital: s’il n’y a pas de vraie valeur ajoutée, mieux vaut se taire).

Et finalement, le conseil le plus important que je puisse vous donner: intéressez-vous aux gens. C’est la meilleure recette de réseautage que je connaisse, en ligne ou hors ligne.

Tweetez bien!

Twitter, encore des explications [en]

Il y a quelque temps, je répertoriais les arguments les plus communément utilisés par les personnes qui ne comprennent pas l’intérêt de Twitter. Aujourd’hui, je découvre que c’est Pierre Chappaz (Wikio, Netvibes) qui ne capte pas. j’ai laissé pas mal d’explications de mon point de vue dans les commentaires de ce billet, que je reproduis ici avec un peu de contexte.

Attention, digression. J’ai pris conscience il y a peu que la publication de mes commentaires ailleurs dans la blogosphère dans la barre latérale de ce blog, grâce à coComment, avait un effet pervers : souvent, au lieu de bloguer au sujet de quelque chose que j’ai lu ailleurs, je laisse simplement un commentaire. Bon nombre de mes lecteurs suivent ce blog à travers son fil RSS, et n’ont d’ailleurs pas du tout accès au contenu de la barre latérale. Je termine cette digression, qui a pour but de vous expliquer ma résolution relativement fraîche de ramener la conversation sur ce blog, en vous signalant que mon “tumblelog” sur Tumblr republie dans un format peut-être plus agréable à lire tous ces commentaires (ainsi que quelques bêtises sans intérêt que vous verrez surgir de temps en temps).

Vous avez compris, j’ai trouvé Twitter nul. Sans intérêt. Pardon, je sais que je vais contre la pensée unique qui règne dans la blogosphere, selon laquelle ce qui fait du buzz c’est forcément top…

Twitter n’est pas pour moi, j’ai déja du mal à publier régulièrement des choses “importantes” sur ce blog, alors je ne vais pas passer ma vie à décrire toutes mes pauses pipi.

Pierre Chappaz

Mon commentaire:

Twitter, c’est un outil de liant social. Si on cherche “à quoi ça sert” on est déjà sur la fausse piste.

J’ai repris quelques-unes des critiques les plus communes (“c’est sans intérêt”, “le monde s’en fout”) dans mon dernier billet sur Twitter: https://climbtothestars.org/archives/2007/05/14/pas-capte-twitter/

Pour comprendre Twitter, il faut regarder les relations entre les gens, et non pas le contenu des messages. Ce n’est pas un outil de publication, mais un outil de présence.

commentaire de Steph

Jérôme est d’accord avec mon commentaire et rappelle la similarité entre Twitter et le “IM status”:

Tout à fait d’accord avec le commentaire de Stéphanie. Twitter est un outil de présence, ni plus ni moins.
Il permet d’actualiser sa présence (ce qui est déjà prévu dans l’instant messaging mais que personne n’utilise vraiment).
Il serait d’ailleurs très intéressant de faire cohabiter les deux mondes en synchronisant twitter et les logiciels d’IM.

commentaire de Jérôme Charron

Un complément d’information, et une idée:

Jérôme: je connais beaucoup de gens qui utilisent intensément les “status” IM pour communiquer ce genre d’information à leur buddy list. Sur IRC, aussi, on voit fréquemment des changements de pseudo pour indiquer l’activité de la personne.

Pour ce qui est de l’intégration Twitter/IM, c’est déjà là: sur OSX, il y a moyen de mettre à jour son status sur Adium via Twitterrific.

Je serais curieuse de voir s’il y a une corrélation entre l’utilisation du chat (IRC ou autre) ou bien de l’IM et l’attitude générale face à Twitter (“capte pas” ou “c’est génial”). Il faudrait probablement décortiquer un peu l’usage chat/IM des gens sondés pour avoir quelque chose d’intéressent (en particulier l’utilisation ou non des fameux “status”).

commentaire de Steph

Un peu plus tard, deux autres commentaires me font réagir:

Oui il y a une hype assez horripilante autour de Twitter, et effectivement 99% des fluxs sont absolument sans intérêt.

commentaire de ZeLab

1/ faire et suivre twitter sur le web n’a aucun intérêt, par sms c’est encore plus stupide; non ce qui change tout avec twitter c’est de l’installer sur gtalk sur son blackberry. Le coté instant messaging de tribu y prend son ampler et surtout l’interface est super marrante, entre irc (messages privés) et IM traditionnel. les fonctions cachés de twitter seront super utile et peuvent carrément bypasser les opérateurs (tu passe par gtalk plutôt que d’envoyer des sms surtaxé pour recevoir des infos ?REQUEST cool restau paris et hop tu recoit une liste ?REQUEST adresse hotel kube paris et hop tu as l’adresse, etc…)

2/ l’autre chose qui est vraiment intéressante c’est qd tes potes ou tes contacts sont sur twitter. C’est vraiment à SF que je percois le vrai potentiel de l’outil, je suis abonné à des amis, des clients, des services de news que j’ai trié sur le volet. En quelques instant, je peux savoir ce qu’il se passe sur San Francisco et ou aller faire un tour en arrivant dans la ville. Personnellement, twitter pour le reste du monde n’a aucun intérêt, je pense que l’on devrait limiter et surtout ne pas archiver (comme tu le fais avec wikio) les contenus qui doivent êtres des contenus instantanés.

commentaire de Tariq Krim

Ma réaction:

ZeLab: quand tu dis “sans intérêt” tu te places du point de vue de l’observateur extérieur, qui n’a pas de lien affectif avec la personne qui envoie des messages.

On a fait cette critique à une certaine forme de blog-journal il y a des années déjà — et on a compris depuis que le blog super-chiant-pour-le-monde-entier peut être fascinant pour 15 personnes — et c’est ça qui fait sa valeur inestimable.

Toi qui ne me connais pas, tu n’en as rien à faire (pour être polie) du fait que je cherche mon chat ou que j’ai oublié de changer de fuseau horaire en rentrant de Londres. Ce sont des petits détails anodins de ma vie.

Mais les gens qui me sont proches (affectivement, je dis bien, pas forcément géographiquement) trouvent dans ces petits messages du quotidien quelque chose qui les rapproche de moi — et qui me rapproche d’eux, car je sais que “they care”.

OurielTariq: pas vraiment d’accord avec ton point 1/ — je crois que chacun a son moyen “préféré” d’intéragir avec Twitter. Personnellement, je préfère le web ou Twitterrific à l’IM — trop intrusif.

Je ne vois pas non plus de raisons de ne pas archiver les messages. C’est vrai que c’est une archive qui a relativement peu d’intérêt — mais des fois, comme les logs IRC ou IM, on va fouiller dedans et ça rend service.

Par contre, parfaitement d’accord quand tu dis que c’est entre l’IM et IRC.

commentaire de Steph

Voilà… ça fait un peu Reader’s Digest mais je crois que c’est utile à certains de mes lecteurs que je rapporte ainsi ce genre de conversation!