Comment écrit-on? Plagiat, paraphrase et compagnie [fr]

[en] Contact with a few batches to bachelor students these last years has led me to believe that "writing" for many of them means "copy, paste, remix a bit". Cue an article on plagiarism...

Il y a très longtemps, j’écrivais sur du papier. Brouillon, ratures, prévoir du temps pour recopier au propre. Depuis la fin de l’uni, et même avant, ça ne m’arrive plus. J’écris sur clavier. J’ai la grande chance d’être douée d’un excellent premier jet. Souvent, je ne relis même pas avant de publier. C’est “facile” pour moi. Avec les années, j’ai appris que ce n’était pas le cas pour tout le monde.

J'écris mal

Je viens de finir d’écouter un épisode de Note to Self sur le plagiat. On y parle de quelque chose que j’ai constaté ces deux dernières années avec mes étudiants de bachelor: pour beaucoup, écrire signifie copier, coller, et, si on a de la chance, remixer un coup. En saupoudrant de paraphrase.

Pour nous qui avons appris à écrire “avant les ordinateurs”, cela n’avait pas des masses de sens de recopier mot pour mot ce qu’on trouvait dans nos manuels ou encyclopédies. Certes, certains le faisaient certainement, mais comparez l’effort requis à celui de copier-coller puis changer quelques mots.

Dans mes cours de blog, j’ai jusqu’ici laissé pas mal de liberté à mes étudiants concernant leur choix de thématique. Une chose sur laquelle je ne fais aucune concession, toutefois: ils doivent publier du contenu original. Du contenu qu’ils ont écrit eux-mêmes. Je suppose qu’il est clair pour eux que le plagiat est un péché capital, mais dans le doute, on repasse une couche.

Malgré cela, je me retrouve avec chaque classe face à une collection d’articles qui sont au mieux de la paraphrase maladroite. Cela devient un point de contention avec les étudiants. Je me demande s’ils me prennent vraiment pour une idiote, mais avec le recul, je me dis qu’ils n’ont peut-être simplement jamais vraiment appris à écrire, et qu’ils s’en sont tiré “en faisant ça” dans leurs études jusqu’ici.

En particulier, je pense qu’on ne leur a jamais appris comment paraphraser correctement (digérer le texte source, cacher celui-ci, écrire avec ses propres mots, contrôler pour la justesse des idées/faits et l’absence de citation directe involontaire).

Après “un peu” de recherche en ligne (ahem! ça aussi c’est une compétence qui manque souvent!), il me semble que les sources francophones que j’ai trouvées insistent sur “c’est mal, voici ce qu’il ne faut pas faire” mais ne montrent pas avec beaucoup de détail comment faire mieux. En anglais, il y a plagiarism.org, qui semble très bien, un tutoriel de l’Université du Missouri, des indications sur comment éviter le plagiat “copier-coller” grâce aux citations, des exemples de paraphrases acceptables et non acceptables (ici aussi).

On me demande parfois comment je “détecte” le copier-coller sous-jacent. Je n’utilise pas de programme anti-plagiat (probablement pourtant que ça m’épargnerait les nerfs). Mais à force d’années de linguistique, d’analyse de texte, de lecture et d’écriture, je sens immédiatement le changement d’auteur à la lecture. La plupart des étudiants que j’ai croisés dans mes cours n’écrivent pas aussi bien que les textes qu’ils plagient, et ne savent pas ménager une transition. De plus, dans un cours de blog, on travaille un certain style d’écriture qui est rarement celui des sources “d’inspiration”.

Alors c’est clair, on cite avec moins de rigueur académique quand on blogue, mais le principe sous-jacent reste le même: éviter de faire passer les idées ou les mots d’autrui pour les siens. Le moyen le plus simple d’éviter ça? Ecrire des choses qui sont déjà dans sa tête, et qu’on n’a pas besoin d’aller piquer sur des sites existants. Et faire des liens vers nos sources.

Il reste après le problème du plagiat involontaire, mais ça, c’est une autre histoire…

(Zut, je voulais parler aussi de la difficulté constatée chez mes étudiants à simplement “construire” un texte, à argumenter, etc — mais ce sera pour une autre fois, ce billet est déjà assez long!)

Pirater n'est pas voler, en sept mythes [fr]

Pirater n’est pas voler. Le vol enlève l’objet original, le piratage le duplique:

piracy-is-not-theft

Pirater, c’est donc plutôt comme photocopier un livre à la bibliothèque ou vite graver une copie d’un CD qu’on nous a prêté.

Je suis atterrée de voir à quel point le lavage de cerveau opéré par la grosse machine a faire du fric de l’industrie du film et de la musique a été efficace: nombre de personnes dans mon entourage avalent tout rond l’affirmation selon laquelle le téléchargement d’oeuvres protégées par le droit d’auteur est un crime comparable (si ce n’est pire!) à aller se servir dans le porte-monnaie des artistes.

Il est temps de monter au front, à l’heure de la Loi Hadopi, du procès The Pirate Bay (suite auquel le Parti des Pirates est en passe de devenir un acteur majeur de la politique suédoise), et du cautionnement par le Tribunal Administratif Fédéral des activités de traquage d’IP par la société Logistep (rejoignez le groupe Facebook), pour renverser la vapeur, lutter contre ce lavage de cerveau, dénoncer les arguments fallacieux (voire malhonnêtes et confinant au mensonge) d’une industrie qui échoue à se réinventer face aux évolutions technologiques du monde moderne, bref, remettre les pendules à l’heure et l’eglise au milieu du village.

Contrairement à ceux qui voudraient nous faire penser que télécharger (ou partager) un mp3 ou une série télé fait de nous des criminels endurcis (souvent récidivistes), méritant la prison, l’amende, ou tout du moins l’opprobre général de la société (nous mettant du coup dans le même sac que les meurtriers, les voleurs, les faussaires, les plagiaires, et autres escrocs) — je vais prendre le temps ici d’expliquer ce que j’avance. On fera un peu d’histoire, un peu d’argumentatif que tout le monde peut suivre, je ferai intervenir quelques témoins, on regardera quelques chiffres. Je m’efforcerai de nommer les mythes que nous servent au petit-déjeûner les apôtres d’un droit d’auteur conçu pour le monde des objets physiques, et nous les regarderons ensemble s’écrouler sous le poids de la réalité numérique d’aujourd’hui. (Oui, “mythe” c’est un peu plus diplomatique que “mensonge”.)

Ce n’est pas gagné d’avance:

  • le lavage de cerveau à fonctionné — à force de répéter les choses, les gens finissent par y croire
  • les raisonnements et les statistiques n’ont que peu de poids face à un adversaire qui manipule l’émotionnel
  • la loi reste la loi, et le non-respect du droit d’auteur est illégal.

Mais ne nous décourageons pas. En répétant à notre tour, on peut espérer se faire entendre par nos concitoyens.

Mythe #1: “pirater, c’est voler”

Voler, c’est prendre à quelqu’un par la force ou l’astuce quelque chose que celui-ci possède, pour se l’approprier. Comme l’illustre bien le dessin ci-dessus, la copie (illégale) de fichiers, ce que l’on nomme “piratage”, n’enlève rien à qui que ce soit (ce point sera développé plus loin pour ce qui est de la perte d’une “vente potentielle”). En piratant un fichier (que cela soit de la musique, un film, une photo, ou un logiciel), on entre effectivement en possession de quelque chose auquel on n’aurait “pas droit”. Mais le parallèle avec le vol s’arrête là.

Tenter d’enfoncer dans le crâne d’honnêtes citoyens que le piratage est l’équivalent du vol, c’est une exploitation manipulatrice des mots. En fait, je pense qu’on peut carrément dire que c’est un mensonge. Diriez-vous que faire la photocopie intégrale d’un livre à la bibliothèque, c’est la même chose que le voler?

Pour illustrer un peu plus avant ce point, j’aimerais prendre ce témoignage donné par Tim O’Reilly, l’éditeur bien connu.

Consistent with my observation that obscurity is a greater danger than piracy, shoplifting of a single copy can lead to lost sales of many more. If a bookstore has only one copy of your book, or a music store one copy of your CD, a shoplifted copy essentially makes it disappear from the next potential buyer’s field of possibility. Because the store’s inventory control system says the product hasn’t been sold, it may not be reordered for weeks or months, perhaps not at all.

I have many times asked a bookstore why they didn’t have copies of one of my books, only to be told, after a quick look at the inventory control system: “But we do. It says we still have one copy in stock, and it hasn’t sold in months, so we see no need to reorder.” It takes some prodding to force the point that perhaps it hasn’t sold because it is no longer on the shelf.

Tim O’Reilly

Ce qu’explique Tim, c’est que le vol a l’étalage a des conséquences que l’on ne voit pas immédiatement: le système de gestion d’inventaire de la librairie indique qu’un ouvrage est en stock et n’a pas été vendu depuis des mois, alors qu’en fait il manque dans le magasin suite à un vol. Combien de ventes perdues?

La confusion au niveau des termes employés va encore plus loin: parler de piratage pour la copie illicite de fichiers, c’est déjà noircir le tableau. A la base, le piratage, c’est la contrefaçon. La contrefaçon consiste à reproduire des biens (montres, sacs, CDs, DVDs, habits de marque…) pour ensuite le revendre et en tirer profit. La plupart du temps, ceux qui téléchargent de la musique sur le net ne le font pas pour la revendre — c’est simplement pour se la procurer.

File sharing is not piracy.

(Et puis bon, parler de piratage pour de la contrefaçon… c’est aussi très discutable.)

Je résume: il y a clairement manipulation en ce qui concerne le vocabulaire utilisé pour parler de ces questions. Le partage et la copie de fichiers, dans la plupart des cas, ce n’est pas de la contrefaçon (personne ne vend quoi que ce soit). Et le partage ou la copie de fichiers, dans tous les cas, ce n’est pas du vol. Ces amalgames servent à faire paraître le crime plus grave qu’il ne l’est.

Manquer de respect aux droits d’auteur ou à la propriété intellectuelle (une autre notion discutable, voir plus bas), comme lorsque l’on photocopie en douce un livre à la bibliothèque, grave en vitesse un CD qu’on nous a prêté, ou télécharge de la musique ou des films “trouvés” sur internet, ce n’est pas un crime du même acabit que détrousser une petite vieille, piquer dans la caisse ou au supermarché du coin, ou braquer une banque.

Je redonne la parole à Tim O’Reilly pour qu’il nous donne sa perception de la copie illégale de fichiers, en tant qu’éditeur:

And overall, as a book publisher who also makes many of our books available in electronic form, we rate the piracy problem as somewhere below shoplifting as a tax on our revenues.

Tim O’Reilly

…une taxe progressive sur leur revenu, et un problème moins grave que le vol à l’étalage.

Mythe #2: chaque copie téléchargée représente la perte d’une vente

Qu’est-ce qu’on l’entend, celui-là! Comment peut-on en toute bonne foi prétendre que chaque personne qui télécharge gratuitement un fichier sur internet aurait été prête à acheter ce même fichier (ou une version bridée de celui-ci, merci les DRM) au prix fort? Ce n’est tout simplement pas vrai.

Il ne faut pas négliger le pouvoir de la gratuité: elle incite à essayer, à prendre des risques, à se procurer ce dont on n’a pas besoin. Jules passera des heures à télécharger des séries télé… mais peut-on honnêtement imaginer qu’il les aurait achetées s’il ne les avait pas téléchargées, avec son budget d’étudiant?

Ça me scandalise que ce soit ce genre de calcul fallacieux qui serve de base à des estimations de dommages-intérêts en cas de procès.

Une illustration — puisque l’on sait que les histoires valent tous les raisonnements et les chiffres:

A while ago a teacher told me that she didn’t use a chapter of my book Small Pieces Loosely Joined because she didn’t want to ask her students to buy the entire volume. She should have instead freechased the chapter by printing up some copyright-bustin’ copies. Since she wasn’t going to buy the book, she wouldn’t have been depriving me or my publisher of any money. And freechasing the chapters would have created some value: She obviously thought it would have some salutary effect on the students (presumably as they sharpened their logical skills by ripping it to shreds), and it’d be in my long term interest to have students introduced to my writing.

David Weinberger

David Weinberger, auteur de plusieurs livres, raconte qu’une prof lui a avoué avoir renoncé à utiliser une partie de l’un de ses livres dans son cours, car elle ne voulait pas demander à ses étudiants d’acheter le livre entier pour cela. David dit qu’elle aurait simplement dû photocopier le chapitre en question. Puisqu’elle n’avait pas l’intention d’acheter les livres, en faisant cela elle ne prive ni David ni son éditeur d’un quelconque revenu. Il ajoute qu’en plus, en faisant cela, tout le monde y gagnait: clairement, elle pensait que ses étudiants gagneraient à étudier ce texte, et David et son éditeur gagnaient à ce que les étudiants aient un contact avec son livre, qui, un jour, mènerait peut-être à une vente — qui sait.

Cela nous amène au corrolaire de la destruction de ce mythe: et si, en plus de ne pas priver le détenteur des droits d’auteur d’une vente, le partage de fichiers était susceptible d’en générer? C’est ce que démontre une récente étude hollandaise sur la question (notons que ce n’est pas nouveau: des conclusions similaires déjà en 2002…).

Ajoutons à ces études un peu de logique primaire: comme le dit Tim O’Reilly, l’ennemi numéro un d’un artiste ou d’un auteur aujourd’hui, c’est l’obscurité:

For all of these creative artists, most laboring in obscurity, being well-enough known to be pirated would be a crowning achievement. Piracy is a kind of progressive taxation, which may shave a few percentage points off the sales of well-known artists (and I say “may” because even that point is not proven), in exchange for massive benefits to the far greater number for whom exposure may lead to increased revenues.

Tim O’Reilly

Le partage de fichiers a un pouvoir extraordinaire: celui de faire connaître. Depuis toujours, on fait des cassettes de compilations pour des amis, on fait écouter ses disques aux invités. La copie de fichiers est l’équivalent numérique de ces comportements. J’ai découvert Michel Sardou et Jean-Jacques Goldman parce qu’une de mes amies d’école m’avait fait des cassettes (illégales). J’ai croché sur Elton John, et plus tard, acheté plusieurs de ses albums, parce que j’avais fait une copie (illégale) d’un CD de lui que mon père avait emprunté. Et je ne vous ferai pas la liste des artistes que j’ai découverts grâce à de la musique téléchargée (illégalement) sur internet — et dont j’ai fini par acheter des CDs, et même, dans un cas, un livre.

Rien de nouveau sous le soleil: tout ce qui change, c’est l’échelle. Question d’échelle qui rend douloureusement visible le fait que l’industrie de la musique est basée sur une économie de la rareté — système qui ne tient simplement plus la route dans un monde numérique.

Mythe #3: les artistes sont des gens qui vendent des CDs

Ce mythe-ci, je le trouve carrément insultant pour les artistes. Non mais, franchement. Pourquoi diable vendre des CDs serait-ce la seule façon pour un musicien ou un chanteur professionnel de se réaliser dans la société d’aujourd’hui? Un artiste, c’est tellement plus qu’un fabricant de CDs.

Les vendeurs de CDs, ce sont les maisons de disques. Et si on creuse un peu, on imagine qu’à l’origine, la maison de disques qui produisait l’artiste lui était utile, car les disques étaient le moyen le plus pratique de diffuser et faire connaître sa musique. Maintenant, un disque c’est un objet matériel — il faut donc bien le faire payer.

Mais aujourd’hui? De moyen, le CD est devenu une fin. Alors qu’en somme, internet offre un moyen bien plus économique de se faire connaître. Alors certes, on renonce peut-être au revenu de la vente des CDs.

Mais qui exactement se fait de l’argent quand un CD est vendu? Je vous le donne en mille: principalement les maisons de disques. (Mais vous le saviez, non?)

Comment donc est-ce qu’on arrive encore à se faire avoir, en sachant cela, et avaler des énormités du genre “quand tu télécharges de la musique sur internet, tu pilles les artistes que tu aimes” (je cite de mémoire, mais il y avait une grande campagne d’affichage en ville il y a un an ou deux) — ou encore cette explication (mensongère, vous le verrez), trouvée sur le site de l’association suisse pour la lutte contre le piratage:

L’artiste vit des droits d’auteurs qu’il perçoit. C’est là son gagne-pain principal. Comme par définition sur des produits contrefaits il n’y a pas de droit d’auteur, les artistes sont totalement spoliés.

Appelons quelques témoins:

  • Courtney Love, qui en 2000 déjà sortait sa calculette et nous faisait les maths de la production d’un album à succès: un contrat de rêve avec 20% de royalties et un million d’avance, pour un groupe de quatre artistes, finit par laisser à chacun 45000$ avec lesquels vivre durant un an; le disque se vend à un million d’exemplaires, mais entre les frais de promo et l’avance à rembourser, il ne restera rien.
  • Steve Albini (producteur de “In Utero” de Nirvana) sort aussi sa calculette pour nous montrer à quel point le contrat avec la maison de disques est une forme moderne de servage; les artistes finissent avec presque rien, alors que “l’industrie” fait des millions.
  • Pascal Nègre nous avoue qu’un disque d’or touche 4000€ par mois… Une poignée d’artistes français, donc, mais qui affichent des revenus bien supérieurs. Pas difficile de deviner d’où vient leur revenu: concerts et “produits” dérivés.
  • Numérama, enfin, découpe le gâteau et nous dit où va l’argent dépensé lors de l’achat d’un CD (pas de surprise de ce côté-là).

Je résume? Si les artistes sont perdants, c’est parce que les maisons de disques ont conçu le système pour qu’ils le soient. Et si vraiment le téléchargement de MP3 sur internet était responsable de la chute des ventes de CDs… ce sont les maisons de disques qui perdent gros, pas les artistes. Qu’on arrête de nous raconter des salades et qu’on appelle un chat un chat — ils ont bon dos, les artistes.

(Et on apprend d’ailleurs de la bouche de la Suisa que les pertes sur les redevances de CDs ont été compensées par celles des concerts… Tiens, tiens!)

Mythe #4: la chute des ventes de CDs est imputable au téléchargement illégal

On le sait tous: si les maisons de disques (et donc les musiciens) vendent moins de CDs, c’est à cause des vilains pirates qui partagent (et téléchargent) gratuitement et illégalement de la musique en ligne (on devrait d’ailleurs aussi leur faire porter le chapeau pour la mort du vinyle et des cassettes audio et vidéo). N’est-ce pas?

Eh bien, cela reste à prouver:

  • Le CD est maintenant en concurrence avec une pléthore d’autres formes de divertissement (DVD à l’achat ou la location, jeux vidéo, connexion internet, téléphone mobile, concerts, cinéma, manifestations sportives…) — si j’ai un budget “divertissements”, est-ce qu’acheter un CD est vraiment la meilleure façon de dépenser mon argent (que je puisse ou non me procurer de la musique gratuitement en ligne)?
  • Les baladeurs CD ont été remplacés par les lecteurs MP3. 12 titres sur un CD, des milliers sur un iPod. Le format CD est-il encore attractif, et pire, a-t-il encore une raison d’être?
  • Fin 2002, les principales maisons de disques américaines ont été reconnues coupables d’avoir maintenu artificiellement haut les prix des CDs. Et si c’était ce genre de pratique qui décourageait les acheteurs, dès qu’il existe d’autres alternatives?
  • Entre 2000 et 2001, la vente de CDs de contrefaçon a augmenté de 50% (4.3 millions de dollars pour 650 millions de CDs). N’est-ce pas là un problème sur lequel il mériterait de s’attarder? Cf. mes remarques plus haut sur la distinction entre le partage gratuit de fichier et la contrefaçon…
  • La variété des artistes mis en avant par les maisons de disques (albums publiés, radios, vidéos sur MTV) diminue. Par exemple, en 2000, l’industrie du disque a sorti 25% d’albums en moins que l’année précédente. Alors, blâmer la diminution des ventes de 10% sur les méchants pirates, c’est un peu limite.

Un peu plus près de nous dans le temps (je sais, je vous sers des vieilleries, mais à voir comme l’industrie et les autorités restent crispés sur leurs positions en ce qui concerne ce sujet, cela n’a pas grande incidence):

  • Durant le fameux procès The Pirate Bay, le Prof. Roger Wallis a pris la barre pour témoigner de l’absence de lien entre le partage de fichiers et le déclin des ventes.
  • L’étude hollandaise déjà mentionnée plus haut, qui semble montrer que le partage de fichiers encourage plutôt l’achat dans son ensemble.

Quelques articles que je vous conseille (certains sont les sources des points ci-dessus):

L’industrie du disque est une industrie basée sur la rareté des objets physiques. A l’époque où le seul moyen de distribuer de la musique, c’est de la mettre sur un support physique, de l’expédier à travers le pays dans des avions ou des camions, alors oui, il faut payer ceux qui investissent pour rendre cela possible.

Mais cette époque est révolue. On passe d’une économie de la rareté à une économie de l’abondance. Dans un environnement numérique, le partage multiplie les biens, alors que dans un environnement physique, il les divise. Peut-être que le vrai coupable, dans la chute des ventes de CD, c’est simplement le fait de vouloir s’accrocher à tout prix à un modèle économique qui n’a plus lieu d’être le seul possible pour la distribution de la musique.

Mythe #5: on est tous des criminels

Une des conséquences de cet amalgame malhonnête du partage de fichiers avec le vol, c’est une criminalisation de ceux qui pratiquent le téléchargement. Est-ce que toute personne qui viole une loi est un criminel? Si on veut être littéraliste, peut-être que oui — j’avoue ne pas être une spécialiste des nuances juridiques (crime, délit, infraction… et comment nomme-t-on les personnes qui en sont coupables?)

Je sors mon chapeau de linguiste. Regardons un peu les connotations des mots.

  • quelqu’un qui braque une banque, viole ou tue quelqu’un: un criminel
  • quelqu’un qui détrousse des passants, cambriole des appartements: un criminel
  • quelqu’un qui trafique les comptes de sa société, puise dans la caisse, escroque autrui: un criminel
  • quelqu’un qui crée des biens de contrefaçon et en vit: un criminel
  • quelqu’un qui fait un excès de vitesse?
  • quelqu’un qui “oublie” certains revenus en remplissant sa déclaration d’impôts?
  • un mineur qui achète de l’alcool?
  • quelqu’un qui photocopie un livre à la bibliothèque, ou copie un CD qu’on lui a prêté?
  • quelqu’un qui tond son gazon un dimanche (on est en Suisse)?
  • quelqu’un qui échappe à BILLAG?
  • un randonneur en tenue d’Adam (ou d’Eve)?

J’espère qu’il est clair, par cette liste d’exemples, que toute infraction à la loi n’a pas le même poids. Je doute que quiconque envisage d’appeler “criminel” une personne qui fait un (ou même plusieurs) excès de vitesse, ou photocopie un livre à la bibliothèque. Car si c’était le cas, nous serions tous des criminels (que celui qui n’a jamais enfreint la loi se dénonce).

Revenons à ce qui nous intéresse, le partage de fichiers. Voici quelques chiffres:

J’aurais pu creuser plus pour trouver encore d’autres chiffres (utilisez les commentaires si vous en avez), mais ceux-ci suffisent à vous donner un ordre de grandeur. En somme, si toutes les personnes partageant des fichiers sont des criminels, on criminalise la société — et ça… ça ne tient pas debout.

La loi suit l’évolution de la société et s’y adapte. Si on se retrouve dans la situation où l’application d’une loi rendrait la majeure partie d’une société criminelle, je pense que c’est plutôt la loi et son application qu’il faut repenser, plutôt que s’obstiner à la tâche (impossible) de son application et criminaliser la société.

Mythe #6: on peut être “propriétaire” d’une idée

Si on creuse, tout le débat autour du partage de fichier prend ses racines dans la propriété intellectuelle. Si l’on admet les malhonnêtés des uns et les manipulations des autres, la soif de profit d’une industrie en perte de vitesse… reste la question que l’on trouve normal qu’une personne qui crée quelque chose puisse en retirer un profit.

Et je vous rassure tout de suite, je ne prône nullement l’abolition de la propriété intellectuelle ou du droit d’auteur (je suis moi-même une personne qui “crée”, et j’avoue que l’idée de pouvoir en vivre au moins partiellement me plaît bien). Cependant, il faut bien avouer qui si l’on met côte-à-côte les lois et principes régissant la propriété intellectuelle et le droit d’auteur avec internet, ses possibilités technologiques, et la culture qui en est née, ça coince.

La racine du problème est la notion un peu naïve (et erronée) que l’on peut être “propriétaire” d’une idée. Les idées veulent être libres: une fois qu’on laisse une idée hors de sa tête, en la partageant sous quelque forme que ce soit, on ne peut plus la reprendre. On ne peut pas non plus s’en défaire. La nature même de l’idée est de se propager d’une personne à l’autre, sans que rien ne puisse la contrôler.

J’aimerais citer à ce sujet-là Thomas Jefferson:

If nature has made any one thing less susceptible than all others of exclusive property, it is the action of the thinking power called an idea, which an individual may exclusively possess as long as he keeps it to himself; but the moment it is divulged, it forces itself into the possession of everyone, and the receiver cannot dispossess himself of it. Its peculiar character, too, is that no one possesses the less, because every other possesses the whole of it. He who receives an idea from me, receives instruction himself without lessening mine; as he who lights his taper at mine, receives light without darkening me. That ideas should freely spread from one to another over the globe, for the moral and mutual instruction of man, and improvement of his condition, seems to have been peculiarly and benevolently designed by nature, when she made them, like fire, expansible over all space, without lessening their density at any point, and like the air in which we breathe, move, and have our physical being, incapable of confinement or exclusive appropriation. Inventions then cannot, in nature, be a subject of property.

Thomas Jefferson, cité dans Embrace File-Sharing or Die

Pour protéger les oeuvres de l’esprit, dans un monde où leur expression a un coût, on protège ces expressions. La propriété intellectuelle, en fait, donne le droit de protéger l’expression d’une oeuvre ou d’une innovation — mais non celle-ci en elle-même. Je peux contrôler qui crée et distribue des copies de mon livre dans le monde physique, mais je peux très difficilement contrôler qui y a accès (une fois mis en circulation, le livre peut tomber entre les mains de n’importe qui). Avec un brevet, je peux contrôler qui a le droit de réaliser et de commercialiser mon innovation, et à quelles conditions.

Les lois de propriété intellectuelle protègent les expressions et non les oeuvres de l’esprit elles-mêmes. Si vous lisez l’anglais, filez lire du début à la fin The Economy of Ideas, écrit par l’ancien parolier des Grateful Dead. Il explique ces choses bien mieux que je ne le pourrai.

Donc, toutes ces lois vont très bien dans un monde où la production et la distribution des expressions d’oeuvres de l’esprit ont un coût. Elles ont même été initialement mises en place pour encourager les auteurs de telles oeuvres à les partager avec le monde. Par exemple, pour encourager un éditeur à investir dans un auteur, prendre le risque (financier) de faire imprimer des tas de bouquins et les distribuer, l’état lui garantit une certaine protection (l’exclusivité) durant un certain temps. Idem avec la musique.

The framers [of copyright law] understood that the state-created property monopoly of copyright was justifiable only to the extent that it would “promote the progress of Science and the Useful Arts.” It created therefore a fixed, and originally very short, period of time in which one might sell copies of one’s works with state protection. Without this protection, in the nature of intellectual things, piracy was naturally rampant. After authors have been given a decent interval to exploit their property, the monopoly to the work is ended, and the work may be reabsorbed into the culture at large, be remixed into new works, for the public benefit for the rest of time: hence the name “Public Domain” which refers to the domain of this public good.

Against Perpetual Copyright — Lessig Wiki

Je résume: le droit d’auteur est là pour encourager la diffusion de l’oeuvre, et non l’empêcher. Sans droit d’auteur, l’état naturel des oeuvres de l’esprit est un état de “piraterie”.

A l’heure où l’expression et la diffusion des ces oeuvres de l’esprit sous forme numérique ne coûte à peu près plus rien, il est clair que l’attirail juridique en rapport a besoin d’être repensé. Si diffuser une oeuvre ne nécessite plus d’investissement significatif, s’il n’y a plus de prise de risque, a-t-elle encore besoin d’une pareille protection?

Je précise en passant que ceci n’a rien à voir avec la reconnaissance de celui à l’origine de l’oeuvre. Je vois souvent des gens confondre “droit d’auteur” (= je peux contrôler la diffusion de mon oeuvre) et “crédit” (=on reconnait que je suis l’auteur de cette oeuvre) — l’ennemi du crédit étant le plagiat, qui est une toute autre histoire, que je trouve complètement condamnable.

Si on accepte qu’on ne puisse pas être “propriétaire” d’une idée, qu’on ne peut plus, à l’ère numérique, contrôler la diffusion des choses qu’on rend publiques (c’est ce que j’explique aux ados), se pose donc la question: comment le créateur d’oeuvres de l’esprit gagne-t-il sa vie?

Je vous renvoie à l’article The Economy of Ideas, qui explore l’importance du contact direct (on retrouve ici un lien avec le mythe #3): concerts et autres “performances”, produits dérivés…

One existing model for the future conveyance of intellectual property is real-time performance, a medium currently used only in theater, music, lectures, stand-up comedy, and pedagogy. I believe the concept of performance will expand to include most of the information economy, from multicasted soap operas to stock analysis. In these instances, commercial exchange will be more like ticket sales to a continuous show than the purchase of discrete bundles of that which is being shown.

The other existing, model, of course, is service. The entire professional class – doctors, lawyers, consultants, architects, and so on – are already being paid directly for their intellectual property. Who needs copyright when you’re on a retainer?

In fact, until the late 18th century this model was applied to much of what is now copyrighted. Before the industrialization of creation, writers, composers, artists, and the like produced their products in the private service of patrons. Without objects to distribute in a mass market, creative people will return to a condition somewhat like this, except that they will serve many patrons, rather than one.

John Perry Barlow dans The Economy of Ideas

On peut se consoler en se rappelant que ceci n’est qu’un retour à l’état des choses d’avant l’industrialisation de la création.

Mythe #7: c’est la fin du monde! au secours!

Bon, j’avoue, ce dernier mythe je l’ai ajouté principalement pour le plaisir de taper sur ceux qui s’amuse à faire de l’alarmisme (vous savez que c’est un de mes dadas).

N’empêche: les hurlements de fin du monde d’une industrie installée “confortablement” sur le pont d’un bateau en train de couler prêteraient à rire, s’ils n’étaient pas l’indice d’une myopie historique effrayante. Je vous ai dit au début de cet article que ce contre quoi je m’élève ici, c’est la malhonnêteté intellectuelle dans ce débat, et le mépris de l’histoire en fait partie.

Le partage de fichiers n’est pas la première révolution que connaît l’industrie du disque et du film: l’apparition des cassettes audio, des enregistreurs vidéo, des graveurs CD, de la radio (allez d’ailleurs voir à ce sujet The Boat That Rocked — premièrement c’est un excellent film, deuxièmement la problématique des radios pirates des années 60 n’est pas sans rappeler le sujet qui nous occupe ici).

Et avant cela, en parlant de révolutions, c’est simplement l’apparition du support enregistré qui a révolutionné le monde du théâtre et de la musique (je les entends d’ici: “quelle plaie, ces enregistrements, plus personne ne viendra me voir pour écouter ma musique!)

Les modèles commerciaux ont changé, mais la musique et l’art survivent. Internet est une opportunité incroyable pour quantité d’artistes qui jamais n’arriveraient à intéresser les gros de l’industrie. Il n’a jamais été aussi facile de laisser son art trouver un public.

Et à côté de ça, vous avez les majors schizophrènes, comme Sony, qui tentent d’un côté de profiter de l’explosion du téléchargement musical et des nouvelles opportunités de développement commercial qu’elle présente, et d’un autre côté, qui s’aggrippent aux DRM et aux droits d’auteurs en tant que membre de la RIAA:

As a member of the Consumer Electronics Association, Sony joined the chorus of support for Napster against the legal onslaught from Sony and the other music giants seeking to shut it down. As a member of the RIAA, Sony railed against companies like Sony that manufacture CD burners. And it isn’t just through trade associations that Sony is acting out its schizophrenia. Sony shipped a Celine Dion CD with a copy-protection mechanism that kept it from being played on Sony PCs. Sony even joined the music industry’s suit against Launch Media, an Internet radio service that was part-owned by – you guessed it – Sony.

Les lois aussi s’insèrent dans un contexte historique. Elles ont été écrites pour répondre à un besoin ou à un problème. Quand la société change et que les lois finissent par être détournées de leur raison d’être première, il est temps de se mettre au travail et de repenser les choses en profondeur.

Conclusion

Si vous avez lu cet article en entier, chapeau — j’ai perdu la trace du temps que j’ai mis à le rédiger, mais cela se compte en jours. Je vous invite à laisser un commentaire, je serais ravie d’avoir des retours. Je ferai de mon mieux pour y répondre.

Si je devais reprendre ici les points les plus importants de mon argumentation, je dirais ceci:

  • il y a un problème de terminologie dans ce débat qui brouille les cartes de façon délibérée (partage de fichiers / piratage / contrefaçon / vol) et criminalise une pratique répandue et plus innocente qu’on voudrait le faire croire (penser “photocopier un livre/article à la bibliothèque”)
  • les intérêts des artistes et de l’industrie ne sont pas aussi liés que ce que celle-ci voudrait nous faire croire (les artistes ont autre chose dans le ventre qu’être des vendeurs de disques)
  • sans vouloir abolir la propriété intellectuelle et le droit d’auteur, il est temps de les repenser soigneusement à la lumière du numérique (en mettant peut-être les intérêts de la culture et des citoyens devant ceux d’une industrie à brasser des milliards)
  • la chute des ventes des CDs n’est pas clairement une conséquence du partage de fichiers (il semblerait même, au contraire, que celui-ci stimule l’achat)
  • un fichier téléchargé illégalement n’est pas équivalent à une vente perdue (quelqu’un en doute encore?)

Et finalement, cerise sur le gâteau, les décideurs souffrent d’un déficit effrayant de culture numérique et ne saisissent souvent pas les conséquences des lois qu’ils passent (ou tentent de faire passer). Il est certes plus facile d’écouter les cris de l’industrie et de traiter le partage de fichiers comme de la contrefaçon, phénomène concret avec lequel on est déjà familier.

(Et là, je me dis qu’en plus de vous recommander de lire le livre L’âge de peer d’Alban Martin… je devrais aussi finir de le lire moi-même!)

Lancement du blog de voyage ebookers.ch [fr]

J’en ai déjà parlé ici, mais aujourd’hui est le grand jour du lever de rideau: le blog de voyage d’ebookers.ch est ouvert au public. Je reproduis ici un extrait de l’article de bienvenue que j’y ai écrit:

Depuis fin 2007, ebookers Suisse a un blog de voyage en allemand. Début 2009, nous avons le grand plaisir de vous annoncer le lancement d’un blog de voyage en français, qui sera animé par une équipe d’auteurs dynamiques.

Vous y trouverez des articles sur l’actualité de diverses destinations, des tuyaux pour voyageurs, des exclusivités ebookers, des reportages, ainsi que des critiques de publications (sur internet ou ailleurs) touchant au monde du voyage.

[…]

Le blog de voyage est éditorialement assez indépendant d’ebookers: ce sont la plupart du temps les auteurs qui proposent des sujets, au gré de leurs envies, de leurs intérêts, et de leurs expériences. Bien entendu, nous prenons soin d’inclure dans notre sélection les destinations les plus prisées, et de vous communiquer les informations importantes et promotions ebookers.ch.

Blog de voyage ebookers.ch

C’est un projet qui me plaît beaucoup, j’avoue. Nous avons une grande liberté rédactionnelle: il s’agit de parler de tout ce qui touche au voyage (destinations, tuyaux pratiques, littérature). Nous publions bien sûr aussi des articles touchant plus directement à l’offre ebookers, clairement marqués comme tels dans une catégorie séparée.

Mon rôle là-dedans? Rédactrice en chef du blog. Cela veut dire que je gère une équipe de blogueurs-auteurs (Michelle Carrupt, Marco Castroni, Raphaël Chabloz, Nathalie Hamidi, Mirko Humbert, Stéphanie Klebetsanis, Mélissa Monaco), que je supervise et valide le contenu, assure la liaison avec le client quand c’est nécessaire, m’occupe des commentaires&

Ce que je trouve intéressant avec ce mandat, c’est que pour une fois, ce n’est pas moi qui en suis l’instigatrice. C’est l’entreprise Blogwerk, qui s’occupe déjà du blog en allemand d’ebookers, qui a été mandatée par l’agence de voyage en ligne pour mettre sur pied un blog similaire en français. La formule existait donc déjà, mais c’était le premier mandat de Blogwerk en francophonie.

Pour l’avoir croisé à diverses reprises à des conférences, je connais Peter Hogenkamp, le patron de Blogwerk. Il m’a approchée au sujet de ce blog, nous avons discuté un peu, et le résultat& vous l’avez sous les yeux.

On a déjà publié une série d’articles. Je ne peux pas les mentionner tous ici, mais vous y trouverez des idées pour échapper au brouillard (bains thermaux ou Jura), des informations sur l’année de la BD à Bruxelles, une incitation à partir à Ténérife en famille ou à tester les nouveaux trains grande vitesse en Italie, une idée de bon plan (shopping à Londres pour profiter de la chute de la livre sterling) et même, dans le genre exotique, une promenade dans les jardins de Suzhou en Chine, et une petite envie d’Inde&

On espère que commentaires, liens, et feedback suivront. Je suis pour ma part très intéressée de savoir ce que vous pensez (a) de ce type de publication en général et (b) de notre travail sur ce blog de voyage en particulier.

Bonne lecture!

Against Threaded Conversations on Blogs [en]

[fr] J'avoue une préférence marquée pour les conversations linéaires plutôt que hierarchiques (en arbre). Les conversations linéaires génèrent peut-être moins de commentaires, mais elles ont un rapport signal/bruit plus favorable, n'encourageant pas le hors-sujet. Elles sont plus faciles à suivre et me semblent plus adaptées aux blogs.

So, now that Going Solo Lausanne is behind me and I can come back to a slightly more sane pace of life (and blogging here, hopefully), I’m starting to read blogs again, a little. Don’t hold your breath too long though, contrary to popular belief, I’ve never been much of a blog-reader.

Blog commenting

One topic I’ve read about a bit, and which is of particular interest for me, is blog commenting. Aside from the fascinating topic (I’m not kidding) of blog comment ownership, which I touched upon myself more than 18 months ago, there is the age-old debate: threaded vs. non-threaded comments.

On the backdrop of my break-up with coComment (impending, in the process, fresh) and their post about commenter’s rights, I’ve taken a closer look at Disqus. It looks promising, it does some stuff I like, but also stuff I really don’t like, like the dreaded threaded comments.

So, here’s an attempt to try to explain why I think that threaded comments in a blog context are not necessarily a good thing — although popular wisdom would have that they are “better” than normal, flat, conversations.

I did a little research to see if I could find anything solid to back up my claims (if anyone knows of proper research on these issues, let me know), but I didn’t find anything really solid. So, I’ll just have to try to make this logical enough that it can be convincing.

The appeal of threaded conversations

Threaded conversations are as old as the internet itself. Usenet, e-mail discussion list archives. So, they’re nothing new, and have been around a while.

When blogs started including comments — oh yes, there were blogs way before there were comments, and the commenting script I used on this blog was for many years a popular destination — so, when blog started including comments, those comments were not threaded (in the sense that they allowed hierarchy in the comments, or branching off, or a tree-like view).

For many years, all I saw on blogs was linear conversations, as opposed to threaded, tree-like conversations. Most forum software also functions like that.

Then, of course, with some regularity, I’ve heard people asking for plugins to make the conversations on their blogs “threaded”. And I wondered. Why the attraction to hierarchical conversations?

When we have a conversation, be it with a single other person, or around a big table, it flows in one direction: the direction of time. There is before, and there is after. One might say “you said something 10 minutes ago that I’d like to answer” — and we’re quite capable of following this kind of conversation. We do it every day.

If we chat, be it on IRC or on IM, or any other kind of chatroom, we know that there are often multiple intertwined conversations going on at the same time. With a bit of practice, it doesn’t bother us too much. But the important point remains: the conversation is ordered chronologically.

So, be it offline or online, most of the conversations we have are time-ordered.

I think the appeal of threaded hierarchical conversations lies in the fact that they seem more “orderly” than one long stream of posts, ordered not necessarily by the logic of the conversation topic, but by the flow of time in which it takes place. It’s hierarchical. It’s organized. It’s neat, mathematical, logical. Algorithmic. Computer-friendly.

But is it brain-friendly?

Human-friendly conversations

Human beings do not think like computers. Though some human beings who spend lots of time programming or give excessive importance to logico-mathematical thinking might like approaching problems and the rest of life in a binary way, that is simply not how most people function. (Literary backdrop for this paragraph: A Perfect Mess.)

I think people who like threaded conversations like them because they have a higher order of organisation than non-threaded conversations. And better organised should be… better.

You won’t be surprised that I disagree with this. A good conversation online, for me, is one that can be easily followed, caught up with, and participated in. In that respect, a linear suite of comments is much easier to read or catch up with than a huge tree. When it comes to participating, the linear conversation offers only one option: add a comment at the end. In the tree, you first have to decide where in the tree you’re going to post. (Literary backdrop for this paragraph: The Paradox of Choice.)

How the format impacts the conversation

Another way to tackle this is to examine what impact hierarchical and linear comment threads have on the conversations they host.

Hierarchical – Threaded:

  • off-topic comments branch off into separate conversations
  • overall, more comments
  • lots of parallel conversations

Linear:

  • conversation stays reasonably focused
  • less comments
  • limited number of parallel conversations

I personally do not think that “more comments = better”. On a blog post, I like to see the conversation stay reasonably focused on the initial topic. For that reason, I think that linear comments are best on a blog.

More conversation is not always better

Of course, there are always parallel conversations going on. On Twitter, on FriendFeed, in IM windows I’ll never know about. As a blogger, I would like a way to point to these conversations from my post, so that a person reading could then have access easily to all the public conversations going on about what they read. Conversation fragmentation is not something we’re going to get rid of, but we can try to minimize it.

Increasingly, our problem is becoming one of signal-to-noise ratio and chatter. These are subjective notions. My signal is somebody else’s noise, and vice versa. I’m happy that there is chatter and small talk in the world and online (it’s a big part of human interaction and what relationships can be made of), also about what I write. But on my blog, I’d like to keep the chatter somewhat down, even if that means my “number of comments per post” or “conversational index” is not high. I’d rather have less conversation here, and give it a chance to be more interesting and accessible to outsiders, than huge 50+ comment threads that nobody is going to read besides the hardcore die-hard social media types.

More reading and listening

You’ll find some of the links I found on del.icio.us. If you’re into videos, the topic was raised about 6 months ago on Seesmic. Here’s what I had to say at the time:

I’ve also dug up a few quotes I found in some old discussions on MeFi. They’re in my Tumblr, but as Tumblr tumbles along, I’m reproducing them here:

If you’re trying to build community, it is clear that linear, non-threaded discussions are superior. There is a good body of research on this – it’s not new, it’s not a novel idea. For tech support stuff, hierarchical tree structures are better, in general.

Micheal Boyle (mikel)

One of the arguments for adding any feature that is designed to hide noise is that it gives it a permanent home. When Slashdot added moderation and auto-hiding to their threads, they gave the -1 NATALIE PORTMAN’S BOOBS brigade a permanent home on the site.

I checked out digg’s new setup earlier this week and 75% of all the comments were complaining about mod points. I don’t know if that’s an improvement.

Matt Haughey

This place is like a pub.

One does not have threaded conversations in a pub.

five fresh fish

Reading the Ofcon Report on Social Networking: Stats, Stranger Danger, Perceived Risk [en]

[fr] Le Daily Mail remet ça aujourd'hui, abasourdi de découvrir que les adolescents rencontrent "offline" des étrangers d'internet. Il va donc falloir que j'écrive le fameux billet auquel j'ai fait allusion dernièrement, mais avant cela, je suis en train de lire le rapport sur lequel se basent ces articles alarmés et bien-pensants.

Ce billet contient quelques commentaires sur la situation en général, ainsi que mes notes de lecture -- citations et commentaires -- du début de ce rapport de l'Ofcon.

I don’t know if I’ll get around to writing about the teen cleavage scare before the story goes completely cold, but in my endeavour to offer a balanced criticism of what’s going on here, I’m currently reading the Ofcon Social Networking Report which was released on April 2 and prompted this new wave of “think of the children” media coverage. The Daily Mail is at it today again, with the stunning and alarming news that teenagers are meeting “strangers” from the internet offline (big surprise). I find it heartening, though, that the five reader comments to this article as of writing are completely sensible in playing down the “dangers” regularly touted by the press and the authorities.

Here are the running notes of my reading of this report. I might as well publish them as I’m reading. Clearly, the report seems way more balanced than the Daily Mail coverage (are we surprised?) which contains lots of figures taken out of context. However, there is still stuff that bothers me — less the actual results of the research (which are facts, so they’re good) than the way some of them are presented and the interpretations a superficial look at them might lead one to make (like, sorry to say, much of the mainstream press).

Here we go.

Social networking sites also have
some potential pitfalls to negotiate, such as the unintended consequences of publicly posting
sensitive personal information, confusion over privacy settings, and contact with people one
doesn’t know.

Ofcon SN Report, page 1

Good start, I think that the issues raise here make sense. However, I would put “contact with people one doesn’t know” in “potential pitfalls”. (More about this lower down.)

Ofcom research shows that just over one fifth (22%) of adult internet users aged 16+ and
almost half (49%) of children aged 8-17 who use the internet have set up their own profile on
a social networking site. For adults, the likelihood of setting up a profile is highest among
16-24 year olds (54%) and decreases with age.

Ofcon SN Report, page 5

This is to show that SNs are more popular amongst younger age groups. It makes sense to say that half of 8-17 year olds have a profile on SN site to compare it with the 22% of 16+ internet users or the 54% of 16-24 year olds. Bear in mind that these are percentages of internet users — they do not include those who do not go online.

However, saying “OMG one out of two 8-17 year olds has a profile on a SN site” in the context of “being at risk from paedophiles” is really not very interesting. Behaviour of 8 year olds and 17 year olds online cannot be compared at all in that respect. You can imagine a 16 year old voluntarily meeting up to have sex with an older love interest met on the internet. Not an 8 year old. In most statistics, however, both fall into the category of “paedophilia” when the law gets involved.

27% of 8-11 year olds who are aware of social networking sites say that they have a profile on a site

Ofcon SN Report, page 5

I’d like to draw you attention on the fact that this is 27% of 8-11 year olds who are aware of social networking sites.

Unless otherwise stated, this report uses the term ‘children’ to include all young people aged 8-17.

Ofcon SN Report, page 5

I don’t like this at all, because as stated above, particularly when it comes to concerns about safety one cannot simply lump that agegroup into a practical “children”, which plays well with “child abuse”. In the US, cases of “statutory rape” which might very well have been consensual end up inflating the statistics on “children falling victim to sexual predators online”.

Although contact lists on sites talk about ’friends’, social networking sites stretch the
traditional meaning of ‘friends’ to mean anyone with whom a user has an online connection.
Therefore the term can include people who the user has never actually met or spoken to.
Unlike offline (or ‘real world’) friendship, online friendships and connections are also
displayed in a public and visible way via friend lists.
The public display of friend lists means that users often share their personal details online
with people they may not know at all well. These details include religion, political views,
sexuality and date of birth that in the offline world a person might only share only with close
friends.
While communication with known contacts was the most popular social
networking activity, 17 % of adults used their profile to communicate with
people they do not know. This increases among younger adults.

Ofcon SN Report, page 7

Right. This is problematic too. And it’s not just the report’s fault. The use of “friend” to signify contact contributes to making the whole issue of “online friendship” totally inpenetrable to those who are not immersed in online culture. The use of “know” is also very problematic, as it tends to be understood that you can only “know” somebody offline. Let’s try to clarify.

First, it’s possible to build relationships and friendships (even loves!) online. Just like in pre-internet days you could develop a friendship with a pen-pal, or kindle a nascent romance through letters, you can get to know somebody through text messages, IM, blog postings, presence streams, Skype chats and calls, or even mailing-list and newsgroup postings. I hope that it will soon be obvious to everybody that it is possible to “know” somebody without actually having met them offline.

So, there is a difference between “friends” that “you know” and “SN friends aka contacts” which you might in truth not really know. But you can see how the vocabulary can be misleading here.

I’d like to take the occasion to point out one other thing that bothers me here: the idea that contact with “strangers” or “people one does not know” is a thing worth pointing out. So, OK, 17% of adults in the survey, communicated with people they “didn’t know”. I imagine that this is “didn’t know” in the “offline person”‘s worldview, meaning somebody that had never been met physically (maybe the study gives more details about that). But even if it is “didn’t know” as in “complete stranger” — still, why does it have to be pointed out? Do we have statistics on how many “strangers” we communicate with offline each week?

It seems to me that because this is on the internet, strangers are perceived as a potential threat, in comparison to people we already know. As far as abuse goes, in the huge, overwhelming, undisputed majority of cases, the abuser was known (and even well known) to the victim. Most child sexual abuse is commited by people in the family or very close social circle.

I had hoped that in support of what I’m writing just now, I would be able to state that “stranger danger” was behind us. Sadly, a quick search on Google shows that I’m wrong — it’s still very much present. I did, however, find this column which offers a very critical view of how much danger strangers actually do represent for kids and the harmful effects of “stranger danger”. Another nice find was this Families for Freedom Child Safety Bulletin, by a group who seems to share the same concerns I do over the general scaremongering around children.

Among those who reported talking to people they didn’t know, there were significant
variations in age, but those who talked to people they didn’t know were significantly more
likely to be aged 16-24 (22% of those with a social networking page or profile) than 25-34
(7% of those with a profile). In our qualitative sample, several people reported using sites in
this way to look for romantic interests.

Ofcon SN Report, page 7

Meeting “online people” offline is more common amongst the younger age group, which is honestly not a surprise. At 34, I sometimes feel kind of like a dinosaur when it comes to internet use, in the sense that many of my offline friends (younger than me) would never dream of meeting somebody from “The Internets”. 16-24s are clearly digital natives, and as such, I would expect them to be living in a world where “online” and “offline” are distinctions which do not mean much anymore (as they do not mean much to me and many of the other “online people” of my generation or older).

The majority of comments in our qualitative sample were positive about social networking. A
few users did mention negative aspects to social networking, and these included annoyance
at others using sites for self-promotion, parties organised online getting out of hand, and
online bullying.

Ofcon SN Report, page 7

This is interesting! Real life experience from real people with social networks. Spam, party-crashing and bullying (I’ll have much more to say about this last point later on, but in summary, address the bullying problem at the source and offline, and don’t blame the tool) are mentioned as problems. Unwanted sexual sollicitations or roaming sexual predators do not seem to be part of the online experience of the people interviewed in this study. Strangely, this fits with my experience of the internet, and that of almost everybody I know. (Just like major annoyances in life for most people, thankfully, are not sexual harrassment — though it might be for some, and that really sucks.)

The people who use social networking sites see them as a fun and easy leisure activity.
Although the subject of much discussion in the media, in Ofcom’s qualitative research
privacy and safety issues on social networking sites did not emerge as ‘top of mind’ for most
users. In discussion, and after prompting, some users in the qualitative study did think of
some privacy and safety issues, although on the whole they were unconcerned about them.
In addition, our qualitative study found that all users, even those who were confident with
ICT found the settings on most of the major social networking sites difficult to understand
and manipulate.

Ofcon SN Report, page 7-8

This is really interesting too. But how do you understand it? I read: “It’s not that dangerous, actually, if those people use SN sites regularly without being too concerned, and the media are making a lot of fuss for nothing.” (Ask people about what comes to mind about driving a car — one of our regular dangerous activities — and I bet you more people than in that study will come up with safety issues; chances are we’ve all been involved in a car crash at some point, or know somebody who has.) Another way of reading it could be “OMG, even with all the effort the media are putting into raising awareness about these problems, people are still as naive and ignorant! They are in danger!”. What will the media choose to understand?

The study points out the fact that privacy settings are hard to understand and manipulate, and I find this very true. In doubt or ignorance, most people will “not touch” the defaults, which are generally too open. I say “too open” with respect to privacy in the wide sense, not in the “keep us safe from creeps” sense.

This brings me to a comment I left earlier on an article on ComMetrics about what makes campaigns against online pedophiles fail. It’s an interesting article, but as I explain in the comment, I think it misses an important point:

There is a bigger issue here — which I try to explain each time I get a chance, to the point I’m starting to feel hoarse.

Maybe the message is not the right one? The campaign, as well as your article, takes as a starting point that “adults posing as kids” are the threat that chatrooms pose to our children.

Research shows that this is not a widespread risk. It also shows that there is no correlation between handing out personal information online and the risk of falling victim to a sexual predator. Yet our campaigns continue to be built on the false assumptions that not handing out personal information will keep a kid “safe”, and that there is danger in the shape of people lying about their identity, in the first place.

There is a disconnect between the language the campaigns speak and what they advocate (you point that out well in your article, I think), and the experience kids and teenagers have of life online (“they talk to strangers all the time, and nothing bad happens; they meet people from online, and they are exactly who they said they were; hence, all this “safety” information is BS”). But there is also a larger disconnect, which is that the danger these campaigns claim to address is not well understood. Check out the 5th quote in the long article I wrote on the subject at the time of the MySpace PR stunt about deleting “sex offenders'” profiles.

I will blog more about this, but wanted to point this out here first.

Yes, I will blog more about this. I think this post of notes and thoughts is long enough, and it’s time for me to think about sleeping or putting a new bandage on my scraped knee. Before I see you in a few days for the next bout of Ofcon Report reading and commentating, however, I’ll leave you with the quote I reference in the comment above (it can’t hurt to publish it again):

Now, on the case of internet sex crimes against kids, I’m concerned
that we’re already off to a bad start here. The public and the
professional impression about what’s going on in these kinds of
crimes is not in sync with the reality, at least so far as we can
ascertain it on the basis of research that we’ve done. And this
research has really been based on some large national studies of
cases coming to the attention of law enforcement as well as to large
national surveys of youth.

If you think about what the public impression is about this crime,
it’s really that we have these internet pedophiles who’ve moved
from the playground into your living room through the internet
connection, who are targeting young children by pretending to be
other children who are lying about their ages and their identities and
their motives, who are tricking kids into disclosing personal
information about themselves or harvesting that information from
blogs or websites or social networking sites. Then armed with this
information, these criminals stalk children. They abduct them.
They rape them, or even worse.

But actually, the research in the cases that we’ve gleaned from
actual law enforcement files, for example, suggests a different
reality for these crimes. So first fact is that the predominant online
sex crime victims are not young children. They are teenagers.
There’s almost no victims in the sample that we collected from – a
representative sample of law enforcement cases that involved the
child under the age of 13.

In the predominant sex crime scenario, doesn’t involve violence,
stranger molesters posing online as other children in order to set up
an abduction or assault. Only five percent of these cases actually
involved violence. Only three percent involved an abduction. It’s
also interesting that deception does not seem to be a major factor.
Only five percent of the offenders concealed the fact that they were
adults from their victims. Eighty percent were quite explicit about
their sexual intentions with the youth that they were communicating
with.

So these are not mostly violence sex crimes, but they are criminal
seductions that take advantage of teenage, common teenage
vulnerabilities. The offenders lure teens after weeks of
conversations with them, they play on teens’ desires for romance,
adventure, sexual information, understanding, and they lure them to
encounters that the teams know are sexual in nature with people who
are considerably older than themselves.

So for example, Jenna – this is a pretty typical case – 13-year-old
girl from a divorced family, frequented sex-oriented chat rooms, had
the screen name “Evil Girl.” There she met a guy who, after a
number of conversations, admitted he was 45. He flattered her, gave
– sent her gifts, jewelry. They talked about intimate things. And
eventually, he drove across several states to meet her for sex on
several occasions in motel rooms. When he was arrested in her
company, she was reluctant to cooperate with the law enforcement
authorities.

David Finkelhor, in panel Just The Facts About Online Youth Victimization: Researchers Present the Facts and Debunk Myths, May 2007

Working For Fame Or For Cash [en]

[fr] En organisant la journée de conférences Going Solo, je me trouve directement aux prises avec mes difficultés face à l'économie du peer. J'organise un événement qui dégagera je l'espère assez de bénéfice pour que je puisse me payer, ainsi que mes partenaires. En même temps, j'espère trouver des personnes prêtes à donner de leur temps en échange de la visibilité que leur apportera leur association avec Going Solo. Mais je ne sais pas trop comment m'y prendre. Je trouve difficile de rendre les choses claires.

I’d like to introduce this reflection by quoting Tara Hunt, who writes the following in a post titled Please Stop Crowdsourcing Me:

I came and I thought, hey, this is kind of neat-o and it empowered me at first. I thought, “Awesome! They want my opinion! They listen!” and I offered it and the feedback was, “Great idea!” and I watched as you implemented it, then benefitted from it and I felt good. I was great at first, but then after a while, I started to feel a little dirty…a little used…a little like cheap labor, replacing people you probably laid off or decided to save money on not hiring because you were getting so much great value out of my time. Maybe it was because it seemed that you believed you could ‘tap’ my well of ideas or ‘pick my brain’ endlessly? Maybe it was because my generosity goes so far and you overstepped your bounds? Maybe it was because you had a chance to reward my efforts, but dropped me like a wet rag as soon as I asked?

Tara Hunt, Please Stop Crowdsourcing Me

I just came upon her article a few minutes ago as I was aimlessly clicking around in my newsreader. It’s funny, because I’ve been thinking of this post I wanted to write for a few days now, and it’s right on the same topic.

I’ve already felt uneasy about the “Peer Economy” (if I may call it like that before). About the fact that certain businesses actually get a lot of stuff for free from their enthusiastic users — stuff they would have to pay for, otherwise. The point I understood about a year ago is that the fact that people contribute voluntarily to help improve services like WordPress, GMail, Twitter, and countless others is what allows us (the community) to benefit from great tools like these free of cost or way cheaper than what they’re worth. I’m comfortable with that.

However, I agree with Tara, there is a fine line to tread. As a company, you don’t want people to feel used. And like Tara, I’ve had more of my share of people/companies who want me to “take a look” at their stuff and “tell them what I think” — picking my brain for free. And I don’t like it. If I’m passionate about your product, then yes — I’ll give you feedback. You probably won’t even have to ask me. I’ll blog about it. If you’re smart, you’ll point out what I wrote, give me credit and link-love, thank me publicly. But I didn’t do it for that. I did it because I liked your product, or because talking about your product fulfilled one of my agenda, in a way. I’ve given products/companies like WordPress, Dopplr, Twitter, coComment, Seesmic and a bunch of others valuable feedback because I wanted to, because I loved their stuff.

That doesn’t mean that I’ll do it for any product or service that crosses my path. If you’re one of the lucky ones, well, good for you. If you’re not, you’ll have to pay cash (experiential marketing is one of the ways a company can use cash to make up for lack of immediate passion on the part of this particular human being). Just like I’ll help my friends out for free and open blogs for them just because I love them, some companies out there benefit from “free intelligence”. Others need to pay for a similar service.

You get the idea, I think.

Now, here’s what I really wanted to bring up with this post.

As you know, I’m putting together an event for the month of May, Going Solo. (If you’re a freelancer or a small business owner, you should plan to come, by the way ;-).) This is my first event. I’m not going to be doing it alone. Thing is, I realised I’m a bit shy about asking my friends to help me out, because on the one hand, I want to keep the event expenses to a minimum, and on the other hand, I don’t want people to get the impression I’m trying to “crowdsource them” — as Tara expresses above.

This is made worse (and way more uncomfortable for me) by the fact that this is not a non-profit venture. I’m going to be investing quite a lot of time in this adventure, and I hope to be able to pay myself enough to have made it worthwhile. Ditto for my sales and logistics partners. So, yes, we’re hoping the event will make a profit (against all odds, it seems — everybody tells me that if you’re first event breaks even, you’re very lucky).

So, I know that part of the difficulty I’m facing here is my own inner workings. Despite what some people on IRC may think 😉 I’m somebody who doesn’t find it easy to ask for help/stuff. I always feel I owe people (except when I feel I’m owed, in a kind of weird back-swing dynamic).

There are certain things that I need for the conference, where I’m hoping I’ll manage to find somebody who is willing to “work for fame”. Taking care of the website is one. Design is another. Similarly, I’m hoping to strike up a partnership for the WiFi and bandwidth we need for the event.

In fact, there is some similarity between “working for fame” and being a sponsor/partner. You provide stuff for free (or almost), and in return you get visibility. So maybe I need to switch mindsets. Instead of looking for “people to help me”, I’m looking for “individual partners” for the event.

I feel like this is a thought in progress. I’m not exactly sure what I think, or what to do, or what is “right”. I’m particularly embarrassed when I start talking with friends or contacts about this or that they could do for the event, because it’s not clear from the start if we’re talking about a partnership (work for fame) or Real Work (work for cash).

Any insights appreciated. I feel like I need to step out of my mind a bit to find a way out, and you can help me out with that by sharing your thoughts.

Granular Privacy Control (GPC) [en]

[fr] Google Reader permet maintenant à vos contacts GTalk d'avoir un accès facile à vos "shared items" (articles lus dans votre newsreader et que vous avez partagés). Il semblerait que beaucoup de personnes ont mal interprété cette nouvelle fonction, imaginant que leurs éléments partagés étaient privés, et qu'ils sont maintenant devenus publics. Nous voilà encore une fois face au même problème: l'internaute moyen (et même le pas-si-moyen) surestime complètement à quel point les informations qu'il publie ou partage en ligne sont confidentielles. Au risque de me répéter: internet est un espace public.

Cet incident nous montre aussi, à nouveau, à quel point nous avons besoin de pouvoir structurer de façon fine (Granular Privacy Control = GPC) les accès à nos données à l'intérieur d'un réseau social. Facebook est sur la bonne piste avec ses "listes d'amis", mais on ne peut pas encore les utiliser pour gérer les droits d'accès.

In response to Robert Scoble‘s post about how Google Reader needs to implement finer privacy controls. Let’s see what Robert says, first:

Oh, man, is the Google Reader team under attack for its new social networking features.

There’s a few ways I could take this.

  1. I could call people idiots for not understanding the meaning of the word “public.”
  2. I could call the Google Reader team idiots for not putting GPC into its social networking and sharing features.
  3. I could call the media idiots for not explaining these features better and for even making it sound like stuff that isn’t shared at all is being shared (which absolutely isn’t true).

I’m going to take #2: that the Google Reader team screwed up here and needs to implement GPC as soon as possible. What’s GPC? Granular Privacy Controls.

Here’s how Google screwed up: Google didn’t understand that some users thought that their shared items feeds were private and didn’t know that they were going to be turned totally public. The users who are complaining about this feature assumed that since their feed had a weird URL (here’s mine so you can see that the URL isn’t easy to figure out the way other URLs are) that their feed couldn’t be found by search engines or by people who they didn’t explicitly give the URL to, etc. In other words, that their feed and page would, really, be private, even though it was shared in a public way without a password required or anything like that.

Robert Scoble, Google Reader needs GPC

Wow, I really didn’t think that this feature was going to create trouble. I was personally thrilled to see it implemented. So, here are two thoughts following what Robert wrote:

  • I’ve noticed time and time again that you can tell people something is “public” as much as you like, they still don’t really grasp what “public” means. Because things are not “automatically found” on the internet, they still tend to consider public stuff as being “somewhat private”. This is a general “media education” problem (with adults as much as teenagers). So, Robert is completely right to point this out.
  • GPC is a very important thing we need much more of online (see my SPSN and Ethics and Privacy posts) but I disagree with Robert when he says that Facebook has it. Facebook isn’t there yet, though they are on “the right path”. I can’t yet use my friend lists to decide who gets to see what on my profile. That would truly be GPC (in addition to that, their friends list interface is clunky — I need to blog about it, btw).

Marketing expérientiel vs. publireportage [fr]

[en] A post by a French blogger made me realise the fundamental difference between being "paid to blog" (à la PayPerPost, to take the worst cases) and experiential marketing. In EM, publication of the post is a means, not an end. It is a "small" part of the mandate. The mandate itself is using the service/product and giving account of the experience in a transparent way.

A side-effect of this is that I'm actually doing work for the client in an EM campaign. If I'm just paid to blog about a topic n times a month, I'm not doing any work for them. Chances are, too, that I'm not really adding much value for my readers (witness to that the endless justifications some "paid" bloggers seem to feel the need to get into, and the tendancy to "bury" sponsored posts under "real" ones).

Chez Mercenaire, le blog d’un consultant web freelance que je viens de découvrir (via Ollie, qui nous envoie y lire quelques bons conseils pour freelancers), je trouve un article sur les articles de blog payés — publireportages qui m’interpelle.

Vous connaissez le refrain: un commentaire qui prend trop d’importance et qui finit par émigrer ici sous forme d’un billet de plein droit.

Ce billet m’a donc fait prendre conscience de quelque chose d’important. Commençons ici:

Si un éditeur de Blog veut faire du publi reportage, ce n’est pas pour le bien de sa ligne éditorial ou de son audience mais pour gagner de l’argent avec ce contenu et monétiser son audience.

Thierry Bézier, C’est super d’être honnête avec son audience… alors pourquoi ne pas l’être avec son sponsor ?

Il y a quelque temps, j’ai essayé de mettre en avant mes services de marketing expérientiel, non sans une petite crise de conscience. Je me disais: mais où est la ligne avec le “publireportage” ou le “paid to post”, que je ne franchirai pas? J’ai toujours été assez férocement contre ce genre de pratique (Pay per post, en particulier, me hérisse le poil), et maintenant je comprends pourquoi, et en quoi ce que je fais s’en différencie.

Dans le marketing expérientiel, je rends compte d’une expérience utilisateur qui a une valeur en tant que telle, que ce soit pour le client ou pour mes lecteurs. La visibilité est un effet de bord — recherché bien entendu — mais le contenu n’est pas un simple prétexte pour celle-ci, comme dans le cas du “publireportage”. (Notons, dans un souci d’équité, qu’il y a sans doute publireportage et publireportage: de la pub de bas étage à peine déguisée à l’article qui apporte vraiment une information utile en soi.)

Ce qui m’a amenée au marketing expérientiel il y a un mois environ, c’est le fait que j’étais en discussion avec plusieurs clients potentiels qui voulaient tous que je “blogue pour eux”. J’avais d’ailleurs fait ma petite enquête pour tenter de déterminer combien étaient payés ceux qui “bloguent pour de l’argent”, et grosso modo, ça variait de $5 à plus de $500 par article. Voici un billet intéressant sur le sujet, et un autre concernant les tarifs, en passant. Mais dans l’ensemble, les sommes qu’on se proposait de me payer étaient vraiment très basses, compte tenu du temps à investir, de la prise de risque pour ma réputation, et… mes compétences (quand même!)

Donc, je n’aimais pas l’idée “d’écrire sur commande” (je ne suis pas copywriter), mais je sentais qu’il y avait tout de même quelque chose de valable à proposer à ces clients qui s’adressaient à moi pour que je leur fasse un peu profiter de ma visibilité.

Je gardais toujours à l’esprit le genre d’opération-test menée (gratuitement à l’époque) pour les blogs de Romandie.com (on m’avait d’ailleurs dit que j’aurais dû me faire payer pour ça), mes tests de plate-forme de blogs hébergées en 2004, et quantité d’autres billets écrits sur Dopplr, vPod.tv, coComment bien sûr, et hier, Kayak (il y en a d’autres, mais voilà ceux qui me viennent à l’esprit). En même temps, je parlais avec mon ami Stowe Boyd (qui a recyclé/inventé le terme “experiential marketing” dans notre contexte) qui me disait “tu devrais leur proposer une campagne de marketing expérientiel”.

Eh bien oui. Il s’agirait simplement de formaliser (et de me faire payer pour!) ce que je fais naturellement, spontanément, sur un coup de tête.

The basic idea is the following: a typical “customer” uses a service or product and chronicles their experience in public.

Focus > Experiential Marketing

En clair, le client paie [le blogueur] pour qu’il utilise son service/produit et rende compte régulièrement de l’expérience sur son blog durant une période donnée, en toute transparence. Ce qu’il y a d’artificiel dans cette démarche, c’est qu’on paie une personne pour consacrer une partie de son temps et de son énergie à l’utilisation d’un produit ou d’un service, partant du principe qu’il ne le ferait pas forcément autrement. On détermine également la fréquence à laquelle cette personne rendra compte de son expérience (positive ou négative!) avec le produit/service en question.

Prenons un exemple (tout à fait fictif, car je n’ai jamais eu de conversation à ce sujet avec eux): je n’utilise pas netvibes, même si je connais le service, lui préférant Google Reader comme lecteur RSS. Dans le cadre d’une campagne de marketing expérientiel, mon mandat serait d’utiliser netvibes et d’écrire, par exemple, un article par semaine sur mon blog pour en parler. On se rend tout de suite compte de l’investissement en temps (et aussi, en changement d’habitudes!) que cela requiert.

Le client y gagne du feedback utilisateur détaillé, un point de vue professionel externe sur son produit qu’on peut assimiler à du consulting (parce que j’ai aussi une casquette d’experte des outils du web, sociaux ou autres), de la visibilité (d’où “marketing”, une première fois) via les articles sur mon blog, et du “capital social” (très important, ça, et deuxième pour le “marketing”) pour avoir accepté de laisser le contrôle éditorial entre mes mains et de discuter ouvertement forces et faiblesses. (Il va sans dire qu’on va pas être extrémiste, si je découvre un gros problème de sécurité ou autre, je les avertis directement, comme je le ferais dans n’importe quelle autre circonstance.)

C’est donc bien une opération qui dépasse le simple “bloguer pour le client” et qui lui apporte véritablement quelque chose. Le contenu des articles que j’écris dans le cadre d’une campagne de marketing expérientiel a de la valeur pour le client et pour les lecteurs, qui ont l’occasion de découvrir un service/produit via une expérience authentique — sans la couche de fond de teint et le maquillage habituel de beaucoup d’opérations marketing traditionnelles.

Pour boucler la boucle: on ne peut pas vraiment dire que “être payé pour bloguer” soit populaire dans la blogosphère — voir cet article chez Embruns par exemple. Pour le blogueur qui envisage d’une façon ou d’une autre de tirer un profit financier de son lectorat, il est primordial de garder à l’esprit que ce ne peut être la seule composante dans le contrat avec son “sponsor/client”, sous peine que son lectorat se sente (à juste titre) utilisé.

C’est le problème que j’ai avec les opérations de publireportage: il n’y a pas tellement de valeur là-dedans pour le lecteur. Le fait que le billet pour lequel le blogueur a été payé offre du “contenu de valeur” au lecteur est à mon avis une faible tentative de justification. Thierry relève d’ailleurs deux attitudes de blogueurs qui le confirment à mes yeux (même si ce n’est probablement pas deans ce sens-là qu’il les partage avec ses lecteurs: les justifications à n’en plus finir, et la tendance à enterrer les billets sponsorisés au plus vite.

[…] En tant que communicant je dois dire que je suis contre ses pratiques de “déversement de justifications” qui vont tuer le publi reportage…

[…]

Ce qui est nuisible, c’est cette justification permanente

ce qui est borderline : la justification

Peu importe si c’est la version techcrunch, presse citron ou autre… tout ce que je lis concerne le saint lecteur, “je garderais mon intégrité” “je ne changerais pas mon ton” “j’en ferais pas beaucoup” “je ne te trahirais pas lecteur”….

Thierry Bézier, C’est super d’être honnête avec son audience… alors pourquoi ne pas l’être avec son sponsor ?

Je suis consciente que je sors un petit peu cette citation de son contexte. Thierry a raison d’être contre les justifications, mais peut-être pas pour les raisons qu’il donne. Il a raison d’être contre, parce qu’en général (au risque de faire de la psycho à deux balles) quand on ressent le besoin de se justifier encore et encore, c’est qu’on n’est pas tout à fait tranquille avec ce que l’on est en train de faire.

(On pourrait d’ailleurs retourner cette réflexion contre moi, et suggérer que cet article témoigne de mon malaise face au marketing expérientiel — c’est vrai, je ne suis pas 100% à l’aise avec l’idée. Reste ensuite à voir si c’est un souci légitime ou si c’est le fruit de mes angoisses personnelles internes et de mes sentiments de culpabilité souvent mal placés. Je penche pour la seconde. Du coup, le lecteur peut être assuré que je mets tout en oeuvre pour être certaine de ne pas “l’exploiter”, ça c’est sûr.)

Je l’ais vu avec Monabanq par exemple, qui n’est pas un mauvais produit, avec des retours positifs d’expériences, qui a laissé une grande liberté d’expression… beaucoup de ces publis ont été publiés hier dans la soirée 18h-21h et même plus tard…. et le lendemain à midi?

ben les billets ne sont pas en haut de page! très souvent ils ne le sont jamais et arrivent direct à la 2e ou 3e place et en fin de journée on ne les remarque plus, deux jours plus tard ils sont plus en home…

Thierry Bézier, C’est super d’être honnête avec son audience… alors pourquoi ne pas l’être avec son sponsor ?

A mon avis, si les blogueurs qui se font payer pour écrire des articles ressentent le besoin de se justifier à outrance, et ne sont pas à l’aise de laisser en haut de page ou bien en évidence ces “articles sponsorisés”, il y a un problème fondamental avec le modèle que l’on essaie d’appliquer.

Ce problème fondamental, pour être claire, c’est que le blogueur “vend” au client son lectorat, sans vraiment donner quoi que ce soit de valeur à celui-ci en échange. On a donc une situation où l’une des parties (au moins!) est “lésée” — je dis “au moins” parce que je pense qu’en fin de compte, le client l’est aussi. Le malaise dans la relation entre le blogueur et ses lecteurs va rejaillir (négativement) sur le client.

Le contrat est focalisé sur la publication et le lectorat. Le blogueur essaie de faire de l’argent “avec” le blog, au lieu de “parce qu’il a” un blog, ne tenant aucun compte du fameux “Because Effect”.

Ce genre de pratique est vouée à l’échec, à long terme, car il est une simple tentative de transposer dans le monde des blogs, avec un faible déguisement pour tenter de faire passer la pilule, la fameuse “pub”. Je ne dis pas que personne ne peut se faire d’argent comme ça (ce n’est clairement pas vrai, et ça va continuer encore) — mais j’affirme par contre que ce n’est pas un modèle économique qui tiendra. Quand on parle de la façon dont les blogs bouleversent la communication (et donc le marketing et la pub), des social media (en anglais), il ne s’agit pas de payer des blogueurs pour écrire ses pubs à sa place et les servir à leurs lecteurs.

On se déplace par contre vers des modèles de collaboration entre vendeurs, blogueurs, et lecteurs qui sont beaucoup plus complexes, car ils prennent en compte une plus grande part de la richesse des relations humaines et des interactions sociales. Le marketing expérientiel en est un exemple — il y a d’autres formules à créer. Elles auront en commun deux des leçons fondamentales du Cluetrain Manifesto (au risque de me répéter, à lire absolument si ça n’est pas déjà fait, oui, même si “vous connaissez”):

  • il n’y a pas de marché pour les “messages” (“pas de marché” dans le sens où personne n’a activement envie de les écouter; et hop, ça règle le sort d’une bonne partie de la pub)
  • nos décisions (d’achat, en particulier) se basent sur nos conversations humaines plus que sur n’importe quelle opération publicitaire ou marketing.

J’en ai écrit bien plus que j’en avais l’intention. Je pourrais continuer encore, certainement, mais je crois que l’essentiel est dit. Si vous avez des questions sur ce que j’essaie d’expliquer ici, ou si vous n’êtes pas d’accord, les commentaires sont à vous!

Photography: Being the Model [en]

[fr] Une chose qui m'énerve fréquemment, ce sont les médias qui désirent me faire photographier pour illustrer leur article, mais qui ne considèrent pas "normal" que le photographe me donne une copie des photos faites. C'est mon image, merde.

Branching off on the Lane Hartwell–Richter Scales story to react to a paragraph of Lane’s post Please don’t steal my work:

Along with this, everyday I am hit up with requests for me to give people photos I have shot of them. I’ll be shooting an event and people will push their business cards on me and tell me to “email them the shots”. When I politely explain that I won’t be doing that, and why I won’t be doing that, they usually get nasty with me. If I tell them they can purchase a file or print from me, 9 times out of 10 I never hear back from them.

Lane Hartwell, Please don’t steal my work

Just to make things very clear: I’m not taking a stand on the issue at hand here, which I believe is far more complex than “she’s right” or “she’s wrong”. I’m just reacting to one paragraph of her post, because it reminds me of something that pisses me off regularly.

I see no reason whatsoever for which I should not have the right, as the person on the picture, to have a copy of the photograph that was shot of me. This happens to me very regularly when I’m interviewed by the press and they bring along a photographer to shoot a few pics to illustrate the article: I ask the photographer to e-mail me the shots, or at least those which made the cut. So far, three actually did it — and I thank them very much for it. Most of the time, I never hear from them again.

And it pisses me off.

Why should the photographer own a representation of me? I’m not saying I should own it exclusively, either. The photographer has the rights to the image, but I consider I should at least have the use of it for my personal/promotional use.

Same goes for events. If I’m at a conference, or giving a talk, and I let you photograph/film me, consider that I’m CC by-nc-sa. If you take a photograph of me and “all rights reserved” it, that means I am not allowed to use it in my blog, for example — as far as I understand things.

There is something of a joint ownership in a photography. I’m not saying I’ve figured it out. I’m somebody who takes photographs (though I don’t make any money out of them), so I understand the point of view of the person taking photos, but I’m also (frequently) photographed, and I don’t like being dispossessed of my image.

Thoughts and discussion welcome.

Stowe Boyd on Experiential Marketing [en]

[fr] Quelques citations (audio et texte) de Stowe Boyd sur ce qu'il appelle "experiential marketing" (marketing expérientiel en français). J'ai eu quelques discussions récentes avec des clients pour des mandats de cette nature, et je prépare une page d'explications à ce sujet pour ma section Focus (pas encore en français, désolée). Si vous êtes curieux, manifestez-vous dans les commentaires, ça me donnera probablement l'occasion de parler de tout ça en français!

I’m preparing a page on experiential marketing for my Focus series, as I’ve been in discussion about this kind of work with a couple of clients lately. It’s a term/concept coined by Stowe Boyd (not to be confused with the related but different independently named experiential marketing you can read about on wikipedia), so I dug around in his archives to see if he had blogged anything significant about it.

I found a few quotes in blog posts, but most interesting was this audio interview he gave Daniela Hinrichs in April 2006. Start listening just before the middle of the interview (the first half is about other stuff). Oh, and keep on listening after they’re done on the topic of experiential marketing — Stowe tells the story of why he wears a cap. 😉

It’s interesting to see how the idea evolved from the moment of this interview, just after he came up with the idea, and subsequent incarnations which he blogged about between then and now. Here are a few quotes I picked up:

Experiential marketing — as an increasing social consciousness pervades the online marketing world, advertisers will realize that ads are becoming less effective, even when streaming and animated. One answer is what I am calling experiential marketing: individuals or groups will be solicited and directly compensated to try out products and blog or otherwise chronicle their use. With highly trusted advocates acting on behalf of the community these campaigns will become a mainstay of product marketing 2.0.

Stowe Boyd, 15.06.2006

So, I will be posting on this “experiential marketing” project over the next few months, as I attempt to follow the advice of OpenBC’s staff and most knowledgeable users about how to achieve these aims, and I will examine everything involved: from the creation of a detailed profile, to developing a personal network, and the ins and outs of trying to use the system to accomplish real business goals. Because my goal is to spend more time in Europe, I am calling this the “More Europe” project.

As I said, I will be candid and critical. If I think some aspect of OpenBC’s user experience is dumb, I will say so. If I start drowning in social spam, I will write about it. If I get no traction on my plan, I will chronicle that.

Stowe Boyd, 20.07.2006

As I announced a few weeks ago, I am doing a new experiential marketing program for the folks at Blogtalkradio.com, one that entails me running a talk radio show. The first show was Thursday, and I had a great time interviewing Ted Rheingold of Dogster about Online Community (see /Talkshow Tomorrow: Ted Rheingold of Dogster on Online Community).

I started using the term experiential marketing a few years ago, in a project I was doing for GoToPC, and then again last year in the “More Europe” project for OpenBC (now Xing). The premise is that true understanding of a product or service can’t be gained from a half-hour demo: it requires hours, and perhaps weeks of use.

In this project I will be running a web-based talk show relying on the Blogtalkradio.com technology platform. Along with doing the show, I will be writing up my experiences with the software, recommendations for its improvement, and guidance for others trying the software.

Stowe Boyd, 14.04.2007

More details on all this when I put the Focus page online!