Mon chat a disparu, je fais quoi? Conseils [fr]

Que faire quand on a perdu son chat? Mes conseils: affiches, râtisser les alentours, parler aux voisins, contacter vétos/associations.

En très résumé

  • mettre des affiches + annonces en ligne
  • râtisser systématiquement les environs avec une lampe de poche, de proche à loin, en étoile – votre chat ne viendra pas à vous, il est caché et partez du principe qu’il ne va pas se manifester (évitez de l’appeler depuis plein d’endroits différents quand vous râtissez)
  • appeler les vétérinaires, associations, refuges des environs (et la voirie même si on aime pas y penser) – d’autant plus si votre chat n’est pas identifié
  • aller sonner chez tous les voisins et contrôler personnellement caves, garages etc.
  • faites la “méthode des appels“, surtout si c’est un chat d’intérieur qui a fui ou un chat d’extérieur qui a fui hors de son périmètre habituel ou s’est perdu dans un environnement non familier
  • ne perdez pas votre temps avec la “communication animale” ou les “mauvais bons conseils” comme de mettre la litière dehors

Les priorités seront différentes selon qu’il s’agit d’un chat d’extérieur qui n’est pas rentré, un chat d’intérieur qui s’est échappé ou s’il est tombé d’une fenêtre ou d’un balcon et est probablement/possiblement blessé. Le tempérament du chat entre aussi en ligne de compte (craintif ou non).

Si vous lisez l’anglais (ou l’espagnol), je vous recommande de télécharger le “lost cat kit” de Kim, qui est une “détective à chats” professionnelle = son job est de trouver des chats perdus, depuis plus de 10 ans.

Sinon, voici plus d’explications point par point, pas forcément dans l’ordre. J’ai ajouté en fin d’article une section dédiée à la prévention.

Chercher un chat manquant c’est beaucoup de boulot à faire alors qu’on est probablement mort d’angoisse. Faites-vous aider si vous pouvez.

N’attendez pas avant d’agir. Les premières 24h sont cruciales.

Mettez des affiches

Faites des affiches couleur avec une bonne photo où votre chat est bien reconnaissable, qui met en avant ce qui le rend identifiable (tête + corps). Ecrivez le texte en gros pour qu’il se voie de loin. Mettez peu de texte, juste les mots-clés les plus importants. Chat perdu. Nom du chat, signes distinctifs, 2-3 mots sur les circonstances de la disparition (présumé blessé?), s’il faut essayer de l’approcher ou simplement vous appeler. Précisez s’il est identifié. Exemples: Luna, Tounsi.

Pensez que les gens vont peut-être photographier l’affiche. Mettez votre numéro de téléphone en gros.

Demandez de l’aide pour coller les affiches, si vous pouvez. Même, déléguez. Prendre du scotch et des fourres plastique. Mettez l’affiche dans la fourre plastique à l’envers, avec un morceau de scotch pour que la feuille ne tombe pas (protège contre la pluie). Collez sur les portes, aux arrêts de bus, sur les poteaux, etc, en commençant par votre immeuble maison, puis en cercles concentriques.

Lorsque vous aurez retrouvé votre chat (ou, même si on ne le souhaite pas, abandonné les recherches), pensez à aller ôter les affiches!

Mettez des annonces en ligne

Il y a normalement des pages facebook dédiées aux chats perdus par région. Envoyez un MP à la page concernée. En Suisse: Chats perdus/trouvés Suisse romande; réseau Pet Alert: Vaud, Valais, Fribourg, Neuchâtel, Jura, Genève; STMZ. Regardez aussi si la SPA de votre région a des formulaires d’annonce en ligne, comme la SVPA par exemple. Pensez aussi à regarder si votre chat n’est pas annoncé comme trouvé sur un de ces canaux.

Râtissez les alentours

Cette action est souvent négligée ou mal faite, surtout pour les chats d’intérieur. Les maîtres pensent parfois que leur chat les reconnaîtra et viendra vers eux, mais ce n’est pas le cas. Il faut donc chercher le chat comme on chercherait un objet inerte: systématiquement, mètre carré par mètre carré, avec une lampe de poche pour bien voir sous les buissons.

S’il s’agit d’un chat d’intérieur

Il n’est probablement pas loin du tout. Dans un environnement nouveau et probablement terrifiant (si c’est un chat qui n’a jamais connu que l’intérieur) il va se planquer et bouger le moins possible. Il va falloir des jours pour qu’il ait assez faim ou soif pour être motivé à bouger.

Commencez la recherche à l’endroit de fuite ou de chute. Essayez de “penser chat”: un chat n’aime pas les espaces ouverts et va essayer de rester caché.

Evitez absolument de faire tout le tour du quartier en appelant votre chat. S’il répond à votre voix, vous risquez en fait de l’éloigner de là où il est. Si vous pensez que cela vaut la peine de l’appeler, appliquez la méthode des appels.

S’il s’agit d’un chat d’extérieur

S’il n’est pas rentré alors qu’il rentre normalement, il est soit enfermé, soit blessé, soit quelque chose lui a fait peur et il est parti loin et ne “retrouve” pas le chemin (peu probable s’il connaît bien les lieux, mais peut arriver s’il sort depuis peu par exemple).

Il faut donc:

  • râtisser prioritairement afin de le trouver s’il a été blessé, même genre de méthode que pour un chat d’intérieur (partir du principe qu’il ne va pas forcément se montrer), sauf qu’il n’y a probablement pas un “point de chute” clair duquel partir
  • faire le tour du voisinage pour contrôler garages et caves (préciser sur les affiches)
  • regarder s’il y a des travaux dans les environs (extérieurs ou intérieurs: bruit et aussi portes ouvertes inhabituelles => enfermement)

S’il est dans un environnement pas familier la méthode des appels peut être intéressante, surtout s’il a l’habitude de venir sur appel à la maison.

N’oubliez pas l’intérieur!

Râtissez également à l’intérieur si vous n’avez pas vu filer ou tomber le chat. Ouvrez toutes les armoires, etc. et contrôlez-les. On ne compte pas le nombre de fois où on s’est retrouvé à chercher un chat dehors alors qu’il était enfermé quelque part dans l’appartement. Il ne va pas forcément miauler.

Contacter vétérinaires, associations, refuges (et voirie)

A plus forte raison si votre chat n’est pas pucé, il faut prendre les devants pour retrouver sa trace s’il a été blessé et pris en charge ou simplement récupéré par une âme charitable. Même si votre chat est pucé, attention: la puce est un moyen d’identification assez sûr mais pas infaillible, donc ne “comptez” pas dessus les yeux fermés.

Appelez donc les vétérinaires les plus proches, les refuges, et les associations qui font du sauvetage dans votre région. Si vous savez que votre chat est probablement blessé, essayez de trouver les coordonnées du cabinet vétérinaire qui était de garde à ce moment-là (en demandant aux cabinets que vous appelez).

Pour trouver les cabinets vétérinaires, utilisez Google + le nom de votre localité, et cherchez avec Google Maps. Idem pour la SPA/les refuges. En demandant sur Facebook vous trouverez certainement relativement facilement quelques noms d’associations actives dans votre région. N’oubliez pas la voirie, même si on n’aime pas y penser, même si votre chat est pucé: malheureusement, les chats ramassés ne sont pas toujours scannés.

Faites le tour des voisins

Sonnez aux portes et parlez aux gens. Ayez avec vous des photos de votre chat avec vos coordonnées que vous pouvez laisser (ou des copies d’affiches). Demandez s’il y a des gens en vacances (apparts/garages fermés) et si vous pouvez vérifier cave/garage avec eux – ou au minimum qu’ils le fassent, en leur expliquant bien que le chat va se cacher et pas annoncer sa présence (surtout si c’est un chat d’intérieur ou timide.) Si vous arrivez à recruter des enfants du quartier pour la recherche, ça peut être utile aussi.

Comme pour les affiches, partez de votre logement et faites ça en cercles concentriques. N’allez pas trop loin dans un premier temps, la première “couche” d’immeubles autour du vôtre c’est déjà bien. Rappelez-vous: votre chat est probablement moins loin que ce que vous croyez.

Conseils spécifiques selon les cas de figure

Chat probablement blessé ou malade/vieux

Il ne faut pas attendre, et faire des fouilles actives tout de suite. Le trouver tôt plutôt que tard peut être une question de survie. Surtout s’il n’est pas pucé, appeler immédiatement les vétos/associations/refuges, car si son état est grave, il est bien possible qu’il ait été pris en charge. Comme toujours: chercher plutôt près que loin.

Chat très timide (intérieur) qui a fui

Il est certainement planqué et pas en danger immédiat, même s’il est certainement très stressé. Il va falloir plusieurs jours pour que la faim/soif le motive à bouger, s’il a trouvé une planque. S’il a filé par une porte ou fenêtre ouverte, c’est utile de laisser celle-ci ouverte la nuit pour lui donner une chance de rentrer par lui-même quand tout sera calme. Fouiller de jour, faire la méthode des appels le soir.

Chat pucé

Vérifier que la puce est bien enregistrée dans la base de données (ANIS) avec vos coordonnées à jour. Demandez à votre vétérinaire de contrôler pour vous.

Chat pas pucé

Votre chat peut avoir été recueilli, qu’il soit blessé ou non, sans que personne ne sache à qui il est. Il faut donc redoubler d’efforts de communication, tant en ligne, qu’auprès des refuges et associations, que dans le quartier avec des affiches (ce ne serait pas la première fois que quelqu’un de bien-pensant “adopte” un chat qui semble “perdu” alors qu’il habite simplement le quartier, ou s’est échappé de son intérieur habituel).

Chat d’extérieur perdu ailleurs que chez lui

Il va probablement commencer à chercher ses repères mais ne saura pas où aller. La méthode des appels est utile, et bien râtisser large avec les affiches. Dans ce cas de figure, pas dit qu’il se planque, et possible qu’il se déplace (soit chassé par des chats du coin, ou alors pour tenter de rentrer – ça arrive régulièrement, ce genre de chose).

Les “fausses bonnes idées”

On entend souvent dire qu’il faut mettre la litière du chat ou de la nourriture dehors. Ce n’est pas une bonne idée! A plus forte raison si votre chat n’est pas habituellement dehors là, les odeurs peuvent attirer/intriguer des chats du quartier qui ne seront pas forcément sympas avec l’intrus et pourraient même le chasser.

Faire tout le tour du quartier en appelant n’est souvent pas une bonne idée. Si le chat est craintif/planqué et qu’il essaie de vous suivre, et que vous vous déplacez, vous risquez de l’éloigner encore. Exception: chat d’extérieur potentiellement enfermé qui serait susceptible de miauler pour signaler sa présence.

Un mot sur la “communication animale”, qui s’apparente en somme à de la voyance. Ce n’est pas une pratique fiable! Pour toutes les histoires miraculeuses qui circulent il y en a tout autant où il s’est avéré que ce qui avait été “vu” n’avait rien à voir avec la réalité… Mais ça ce ne sont pas des histoires qui vont circuler, c’est normal. Vraiment, il ne faut pas baser sa stratégie de recherche là-dessus, au risque de faire complètement fausse route et de se laisser distraire d’actions réellement efficaces. Difficile pourtant de faire abstraction des “informations” supposées – il vaut donc mieux éviter de perdre son temps avec ça et consacrer son énergie aux méthodes qui marchent: affiches, râtissage, démarchage, appels de nuit selon la méthode des appels.

Autres pistes

Si vous avez l’occasion de faire appel à un chien pisteur, c’est une solution intéressante, mais ce n’est pas simple à trouver (en tous cas en Suisse). Il faut le point de fuite et l’odeur du chat (son dodo dans un sac plastic neutre.) Attention que le chien soit parfaitement éduqué afin qu’il ne risque pas de faire fuir le chat. Un “chien de rouge” (dressé pour retrouver le gibier blessé) peut être une alternative pour trouver un chat blessé (ou pire).

Dans certains cas/environnements un drone avec caméra thermique peut être à envisager.

En prévention

Si vous avez un chat, vous pouvez vous attendre à ce qu’il se “perde” un jour ou l’autre. Peut-être quelques heures seulement, mais probablement plus. Voici ce que vous pouvez faire pour minimiser le risque que ça arrive.

Pucez votre chat, même (surtout!) s’il ne sort pas! Un chat qui ne sort pas, s’il s’échappe par mégarde, se retrouve dans un environnement étranger pour lequel il est très peu préparé. Les accidents arrivent aussi aux chats d’intérieur! Quant aux chats d’extérieur, même s’ils s’éloignent peu, un incident peut arriver: une personne bien-pensante qui le ramasse, une camionnette qui passe par là et dans laquelle le curieux a sauté… La puce peut éviter à votre chat de finir en refuge (et peut-être même d’y finir sa vie). Pensez-y. Veillez à bien enregistrer et maintenir à jour vos coordonnées, si vous changez de numéro ou déménagez. Vous pouvez aussi vérifier au cours d’une consultation de contrôle que la puce est toujours bien lisible.

Stérilisez et castrez! Non seulement vous faites votre part pour lutter contre la multiplication des chats (oui c’est un problème, si vous ne me croyez pas, discutez avec les refuges et associations qui croulent chaque année sous les chatons, la plupart des miséreux nés dehors et dont la petite vie de souffrance s’achève souvent bien trop tôt) mais vous diminuez les risques que votre chatte ou votre chat aille “vagabonder” à se perdre ou cherche à s’échapper, poussé par ses hormones. Chaque année les associations recueillent des chats “errants” non castrés ou stérilisés mais qui clairement sont familiers et sociables. Ils étaient à quelqu’un, ces chats! Perdus, mais jamais retrouvés, car pas pucés, pas castrés/stérilisés.

Protégez vos fenêtres et vos balcons, surtout avec des chats d’intérieur pour qui ces fenêtres et balcons sont probablement les lieux les plus excitants de leur vie. Les chats tombent des fenêtres et balcons, et pas qu’un peu. Et ils se blessent souvent, malgré ce qu’on raconte. Discutez là aussi avec les refuges, associations, et vétérinaires qui pourront vous parler de la fréquence avec laquelle ils se retrouvent à prendre en charge des “chats-parachutes”, qui ne s’en sortent pas toujours.

Sécurisez vos cages de transport. Ne faites pas de concessions avec ça. Pourtant, des chats qui s’échappent de leur cage en route ou en revenant de chez le véto, on en voit régulièrement! Ayez une cage de bonne qualité, solide, et utilisez-la. Oui le chat dans les bras c’est cool, mais c’est moins cool s’il prend peur, vous lacère les bras et s’enfuit. Idem en voiture: que se passe-t-il en cas d’accident? La cage est-elle assez solide?

Pensez au tracker (e.g. Invoxia, Tabcat, Weenect…) pour les chats qui sortent, en particulier dans les situations suivantes: début de sortie (après une adoption ou un déménagement), sortie dans un lieu pas familier (vacances, résidence secondaire), chat malade ou vieux, qui a besoin d’un traitement ou est peut-être diminué. Utiliser un tracker sur un chat un peu vagabond (ou simplement qui sort normalement) peut aussi vous aider à vous familiariser avec ses habitudes et coins préférez.

Pour les chats d’extérieur, prenez le temps de vous balader avec lui pour connaître ses habitudes et faire connaissance avec les humains qu’il croise. C’est toujours bien que les gens sachent le nom du chat qu’ils voient passer, et qui en est le maître! Vous pouvez en profiter pour leur rappeler de ne pas nourrir les chats des autres… ;-). On peut aussi mettre au chat un collier avec le nom du chat et nos coordonnées pour quelque temps – cela donne aux gens qu’il croise l’information que le chat est à quelqu’un, même si après il ne porte plus systématiquement son collier! Vous pouvez aussi mettre une affiche dans l’entrée de votre immeuble pour que vos voisins sachent que votre chat habite là. Ça peut même être une bonne idée pour un chat d’intérieur: “si vous me trouvez dans les couloirs, je ne devrais pas y être, j’habite au 3e et je ne sors pas!”

Note concernant la photo d’illustration: Oscar n’est pas perdu. Par contre, il est très probable qu’il l’ait été. Il a été recueilli par une association après des années d’errance, blessé et pas castré. Et clairement, c’est un chat sociable qui avait vécu chez des humains au début de sa vie.

Alimentation de nos chats (et chiens): à quel saint se vouer? [fr]

[en] Some general information on the petfood industry and its marketing excesses, who would have us believe that grain-free or natural is better, that kibble is bad, etc. Summary? Kibble is fine, wet food is fine, home-made is fine but a lot of work and most recipes are not well-balanced, so get your recipe checked by a veterinary nutritionist. Forget about grain-free (actually worse than with grain), "natural" is just a bias (nature doesn't want your cat to live long, it just wants it to live long enough to reproduce), and you're better off sticking to the big veterinary petfood brands who have their own nutritionists on staff, plants, and quality-control, than smaller brands who actually sell white label products with a lot of fancy marketing on top. Oh, and cats don't need variety if their diet is good quality and balanced, they are grazers and eat throughout the day, and there is no "meat" in petfood, despite the pictures on the packaging.

Lien perçu entre alimentation et santé

Je croise régulièrement parmi mes connaissances des personnes qui se posent des questions sur la “meilleure” alimentation à donner à leur animal de compagnie. En effet, il y a cette idée ambiante que l’alimentation c’est crucial. Avec la “bonne” alimentation on pourrait prévenir des maladies et même en guérir, et la “mauvaise” aurait des conséquences désastreuses sur la santé. Pour nous humains aussi, d’ailleurs, ces idées ont la vie dure. On est entourés d’injonctions “mange comme ci, pas comme ça, évite ça, essaie ci tu verras” qui nous mènent à penser qu’il y a une bonne façon de faire. Et quand on a des soucis de santé, très souvent on entendra des conseils touchant à notre régime.

Pourquoi cette obsession sur l’alimentaire, une sorte “d’orthorexie” collective, à la limite? Je pense, perso, que c’est parce que l’alimentation est quelque chose de visible, concret, et sur lequel on a du contrôle. Face à un problème, notre cerveau biaise dans la direction de réponses simples (simplistes) et tangibles. Le sentiment d’avoir du contrôle est la première chose qu’on recherche pour soulager notre anxiété. Nos animaux domestiques font partie de notre famille, on les aime, on ne veut pas les perdre (alors même qu’on sait bien que vraisemblablement, on les verra mourir avant nous) et donc on veut “tout faire” pour les préserver. L’idée qu’on puisse “donner la bonne nourriture” pour éviter les maladies et garantir la bonne santé est donc extrêmement séduisante.

Un “bon” aliment?

Et loin de moi l’idée de dire que l’alimentation ne joue aucun rôle sur la santé. Clairement pas. Que ce soit pour l’humain ou l’animal, il y a évidemment un lien entre santé et régime. Mais ce n’est pas un lien “magique”, genre “tu manges comme ci il va t’arriver ça” ou “tu fais juste tu seras jamais malade”. On sait qu’un régime qui répond aux besoins nutritionnels va avoir un impact positif, et un régime déséquilibré peut mener à des carences ou des maladies. Mais ce n’est toujours qu’une question de probabilités. Il y a beaucoup de variation individuelle. Il y a des exceptions. On connaît tous quelqu’un qui mange “n’importe quoi” et reste en bonne santé, ou des gens qui “font tout juste” mais sont quand même malades.

On ne peut pas déduire, des conclusions concernant le lien entre alimentation, santé, et maladie qu’on tire à l’échelle collective, une sorte de causalité simple et directe applicable telle quelle à l’individu. Ce n’est pas parce que statistiquement, manger suffisamment de fruits et légumes a un effet bénéfique sur la santé que si je le fais je peux m’assurer de ne pas avoir la maladie xyz. Notre cerveau n’aime pas les probabilités… il préfère bien mieux ce qu’on appelle les “anecdotes”, des histoires individuelles qu’on peut raconter et dont on croit pouvoir tirer une conclusion. Ça nous rend très vulnérables aux “témoignages”: “moi je donne telle alimentation à mon chien et il est en super forme, ça marche du tonnerre”!

“Naturel”, c’est vraiment mieux?

En parallèle (ou conjointement) à cette vague idéologique qui nous fait surestimer le lien de causalité (qu’on perçoit donc comme immédiat) entre alimentation et santé/maladie, il y a celle qui voudrait nous faire croire que “la nature sait le mieux”, que “ce qui est naturel est meilleur”, etc. Je ne vais pas m’étendre dessus (c’est un sophisme bien connu et documenté, “l’appel à la nature“, on trouve facilement des articles et des vidéos explicatives sur le sujet) mais il faut garder en tête que cette idée est très présente dans notre évaluation de ce qu’est la “bonne” nourriture: “naturelle”, “bio” (encore tout un chapitre), proche de comment l’animal se nourrirait “dans la nature (allô le BARF et autres régimes crus) – en oubliant que la nature ne cherche pas à faire vivre l’animal longtemps et en bonne santé, mais juste assez longtemps pour qu’il puisse se reproduire.

Besoins nutritionnels

En fait, la “bonne” alimentation est celle qui répond aux besoins nutritionnels de l’organisme: l’organisme, il digère la nourriture pour en extraire des composants qu’il va utiliser pour fonctionner et s’entretenir. Des protéines (décomposés en acides aminés), des acides gras, des vitamines et minéraux, du glucose pour produire de l’énergie dans les cellules. Je simplifie mais c’est ça l’idée.

La cellule s’en fiche si la molécule de glucose qu’elle utilise pour produire de l’énergie provient d’un kiwi ou d’une barre de chocolat. C’est du glucose. Si l’organisme a besoin de thiamine (un acide aminé) car il n’arrive pas à le synthétiser, peu importe si cet acide aminé provient d’une souris attrapée dans un champ ou d’une croquette.

Tout l’art du régime équilibré, c’est donc qu’il doit contenir ce dont a besoin l’organisme et pas trop de choses dont il n’a pas besoin. Je raconte ça de façon simpliste, parce qu’il y a aussi le microbiote dans cette histoire (son étude est un champ de recherche en plein développement), et que je parle ici de “besoins nutritionnels” comme si c’était quelque chose de complètement élucidé, alors que (même si ça l’est en grande partie) c’est extrêmement complexe, et qu’il peut y avoir une marge de manoeuvre plus ou moins grande pour certains nutriments et pas pour d’autres.

Et la variété?

Pour en revenir à nos chats et nos chiens, le bon aliment doit donc tout d’abord être équilibré et complet, c’est-à-dire qu’il doit couvrir les besoins nutritionnels propres à l’espèce. Ça, ce sont des choses qui se calculent et se mesurent, et qui vont bien au-delà d’analyses un peu simplistes comme le taux de protéines ou de glucides.

L’équilibre de l’aliment que mange l’animal est d’autant plus important que celui-ci a généralement un monorégime. Ce n’est pas une mauvaise chose! Croire qu’un chat ou un chien a “besoin” de variété, c’est projeter sur un animal des aspirations ou des fonctionnements humains: l’anthropomorphisme. Un animal mange pour manger. Oui, il a du plaisir à manger. Mais cela ne lui pose normalement aucun problème de manger tout le temps la même chose.

Et si vous vous sentez résister à cette idée, posez-vous honnêtement la question: est-ce l’animal qui a ce besoin, ou vous qui l’avez pour lui? Si on a un bon régime bien équilibré, tout ce qu’on ajoute ou change à ce régime va risquer de le déséquilibrer. On a la chance, aujourd’hui, d’avoir quand même un inventaire assez clair (et vérifié sur de nombreuses vies d’animal) des besoins nutritionnels de nos animaux de compagnie.

En fait, varier le régime (surtout pour un chat) va plutôt avoir tendance à mener à des troubles du comportement alimentaire: le chat devient “difficile”, se “lasse” d’un aliment au bout d’un moment, mange trop ou pas assez, etc. Ça, c’est aussi tout un chapitre.

D’où ça sort, tout ça?

Après cette longue intro pour vous rendre attentifs au contexte “idéologique” dans lequel on navigue, venons-en au vif du sujet. Comment nourrir notre chat ou notre chien?

Pour vous aider à situer un peu les recommandations que je fais ici, quelques précisions préliminaires. D’abord, je ne suis pas nutritionniste, ni véto ni humaine. J’ai une petite culture générale scientifique de base (quelques années d’études scientifiques quand même) et un grand intérêt général pour tout ce qui touche au médical: on peut dire que j’ai tendance à absorber ce type d’infos comme une éponge.

Depuis cinq ans et demie je gère un gros (et très sérieux) groupe de soutien sur le diabète félin. Dans ce cadre, je me suis penchée un peu plus sur la question de l’alimentation (voici notre fichier sur la nourriture), et j’ai aussi suivi il y a quelques années une journée de cours “pour grand public” sur l’alimentation du chat (y compris rations ménagères) avec un vétérinaire spécialisé.

Et si vous me connaissez, vous savez que j’essaie de faire les choses bien et que j’ai une exigence de rigueur scientifique que je tâche d’appliquer aux sujets que j’aborde.

Croquettes, pâtée, ration ménagère?

Vous l’aurez compris, ce qui est important c’est que les besoins nutritionnels de l’animal soient couverts, au mieux. La “forme” n’a pas un grand impact. Il est possible d’avoir un régime équilibré sous forme de croquettes, de pâtée, ou de ration ménagère.

Les croquettes sont régulièrement diabolisées mais ça ne repose pas sur du scientifique, on est limite dans du “nutri-complotisme”. Au contraire, les croquettes sont un mode de distribution particulièrement intéressant pour les chats, car elles permettent une alimentation à volonté et en libre-service qui correspond le mieux aux besoins de l’espèce en matière d’accès à la nourriture.

Le chat est un “grignoteur”, il va manger plutôt 10-15 fois dans la journée, en petites portions, contrairement au chien qui va faire moins de repas mais plus gros.

L’explication repose sur le mode de chasse des deux espèces et qui imprègne encore leurs besoins. Le chat chasse des petites proies, et va donc manger une sauterelle par-ci, une souris par-là, un lézard ici, une autre souris… au cours de sa journée de chasse. Avec les croquettes, on peut donc fournir au chat une alimentation “indépendante de l’humain” (où l’humain ne joue pas pour le chat le rôle de “distributeur de nourriture”, ce qui peut mener à des problèmes de comportement liées à l’alimentation) et à laquelle il peut avoir accès quand il en a besoin.

On veut aussi un aliment qui soit suffisamment bon pour que le chat le mange, mais pas tellement bon qu’il va aller le manger “parce que c’est bon”. On peut avoir ce souci avec certaines pâtées trop appétantes, ce qui mène à ces situations où le chat devient franc fou et se goinfre dès qu’il est servi (sans compter l’histoire du chat dans les pattes qui miaule pour que le “distributeur de pâtée ambulant” serve le repas).

La méchante croquette

Face à cette “diabolisation” de la croquette, alors qu’en fait il s’agit d’un mode de distribution bien adapté tant aux besoins de l’animal qu’à nos modes de vie, et qui permet tout à fait un régime équilibré, ça peut être utile d’en savoir un peu plus sur “l’industrie” du petfood.

Mais d’abord: pourquoi cette “diabolisation”? On pourrait certainement écrire une thèse sur le sujet, mais disons déjà que quand quelque chose ne va pas, on aime trouver un coupable (eh bien oui, quelqu’un doit être “responsable”, non? encore tout un chapitre…) – et que si l’on est dans un paradigme qui surévalue l’importance de l’alimentation sur la santé et la maladie, qu’on sait que l’écrasante majorité des animaux domestiques mangent des croquettes, qui plus est des grands groupes (Royal Canin, Hill’s, Purina Pro Plan etc.) dont on va trouver les gammes “pro” en cabinet véto, eh bien si on a le réflexe (simpliste je le répète) de se dire “mon animal est malade, ça doit être la nourriture” on va regarder le nom sur le paquet et dire “la marque xyz a rendu mon animal malade”.

Ces grandes marques qu’on aime détester

Pour s’y retrouver dans l’industrie du petfood, ça aide un peu de savoir comment ça fonctionne. Oui, parce qu’il y a un autre biais dans notre histoire: on aime détester les gros industriels et aimer les petites marques perçues comme artisanales ou familiales.

Mais faire du petfood, ce n’est pas simple, vous imaginez bien. L’avantage qu’ont les “grosses marques” sur les plus petites c’est qu’elles ont leurs propres usines, leurs propres vétérinaires nutritionnistes pour élaborer et améliorer les recettes, qu’elles ont aussi suffisamment de masse de production et de moyens pour faire un véritable contrôle qualité des produits qu’elles mettent sur le marché, mettre sur pied des études pour valider l’action d’aliments à visée thérapeutique qu’elles conçoivent (insuffisance rénale ou obésité par exemple), etc.

Les plus petites marques, surtout celles qui vous mettent un joli filet de poulet sur l’emballage (ne rêvez pas) n’ont pas ces moyens. Elles achètent le plus souvent des aliments “sur catalogue” (marques blanches) auprès d’usines “petfood” ou alors commandent un aliment en fonction d’une recette qu’ils auront achetée ou fait développer par un prestataire externe.

Leur coeur de métier n’est pas l’alimentation de nos animaux, mais le marketing – parce que oui, c’est un marché juteux, surtout si on surfe sur la méfiance envers les gros acteurs établis, la recherche de “naturel” (ou “sans céréales” – encore toute une histoire), l’envie de traiter notre animal comme un membre de la famille et donc de le nourrir avec quelque chose qu’on pourrait imaginer manger nous-mêmes. Ces marques ne font généralement pas de contrôle qualité sur le produit final et n’ont donc que la parole de l’usine le produisant que ce qui a été livré correspond bien à ce qui a été commandé.

Sous couvert de nous offrir quelque chose de plus “sain/naturel/bio” pour notre animal, on se retrouve au final avec un aliment moins stable et moins bien contrôlé, et pour lequel on a parfois payé le budget marketing de la marque bien plus que le budget recherche et développement, ou production.

Cela ne signifie pas qu’il ne peut pas y avoir de bons produits parmi ces petites marques, mais juste qu’on ne peut pas le savoir, et on ne peut pas garantir que ça le reste.

Les marques (dispo en Suisse) qui font des aliments “qualité véto” (c’est donc de ces gammes qu’on parle, pas des produits de la même marque mais qu’on trouve en supermarché, attention) et également des aliments “thérapeutiques” sont au nombre de cinq: Royal Canin, Hill’s, Purina Pro Plan, Specific et Virbac. Tous ces aliments ne sont pas parfaits (l’aliment parfait n’existe pas) mais ils sont développés par des professionnels travaillant pour ces marques, produits dans leurs usines qu’ils contrôlent, analysées régulièrement. Ce ne sont pas des aliments achetés sur catalogue à une entreprise tierce.

Marketing quand tu nous tiens

En tant que maître d’animal, on veut le meilleur pour celui-ci, et vu la complexité du domaine de la nutrition animale, la quantité de désinformation et nos connaissances souvent… approximatives sur la question, on est très vulnérable au marketing. Celui-ci va jouer sur les biais et tendance idéologiques que j’ai décrites en première partie de cet article. On va nous vanter du naturel, on va nous montrer des aliments appétants pour nous sur l’emballage (alors qu’ils ne correspondent pas à la réalité de ce qui est dedans), on va surfer sur la vague des “préoccupations” du jour: on veut du cru, on veut pas de céréales – mais le petits pois ça va, donc?, on veut du sans gluten, du sans additifs, du surprotéiné, du “sans glucides” – ça n’existe pas, donc, du végane, on veut de la “viande”

Parlant de viande, savez-vous que ce terme est réservé à l’alimentation humaine? Quelque chose d’autre qu’on aime diaboliser: les fameux “sous-produits animaux”. Mais savez-vous de quoi il s’agit? En fait, une fois que les morceaux destinés à la consommation humaine ont été retirés de la carcasse, il reste toute une partie de l’animal que l’humain ne consomme pas: les restes de viande sur la carcasse, des abats, les os évidemment, etc.

Pour des questions sanitaires, et pour éviter que des morceaux sortis de la filière de consommation humaine y reviennent, ce qui reste de la carcasse à ce stade est dorénavant catégorisé “sous-produit animal” et réservé à la filière du petfood. C’est une dénomination quasi administrative.

Il ne faut pas rêver, on ne met pas de steak ou de filet de poulet dans l’alimentation pour animaux (imaginez simplement le prix, déjà). Donc en fait, les “sous-produits animaux”, c’est rien d’autre que ce qui reste sur la carcasse après qu’on se soit servi, et donc la source “normale” de protéines animales dans un aliment pour animaux. On peut ensuite y mettre plus ou moins de carcasse, plus ou moins d’abats, et ce genre de chose peut se “détecter” avec certains calculs sur les composant analytiques des aliments.

Et la ration ménagère?

On peut faire une ration ménagère équilibrée, pour autant qu’on y ajoute un complément minéralo-vitaminé, c’est possible. Mais attention, pas n’importe comment!

Une large majorité des recettes que l’on trouve sur internet ou dans des livres ne sont pas équilibrées. Il est donc impératif, si vous souhaitez nourrir votre animal avec une ration ménagère, de faire établir ou au moins vérifier votre recette par un vétérinaire nutritionniste. Tous les vétérinaires ne sont pas nutritionnistes, loin de là – tout comme tous les médecins généralistes ne sont pas spécialisés en nutrition et diététique.

Cru, ça pose vraiment des problèmes sanitaires (et non, congeler ne vous débarrasse pas des bactéries, c’est même comme ça qu’on les préserve) donc il faut au minimum faire du mi-cuit.

Perso, pour m’être amusée lors d’une formation à essayer d’équilibrer une ration, j’ai pu voir que c’est vraiment pas simple (les maths ne me font pas peur, je précise). Ensuite, il y a toute l’organisation et le travail de préparation, sans parler du coût. Tout ça, sachant que la ration ménagère n’apporte pas de bénéfices nutritionnels en tant que tel, c’est pas “meilleur” en soi que de la pâtée ou des croquettes.

Je ne vois pas l’intérêt, sauf en cas de situations particulières comme des intolérances alimentaires ou des besoins très spécifiques dûs à des maladies, mais aujourd’hui le rayon des aliments thérapeutique est vraiment bien fourni.

Que fait Steph?

Chez moi, c’est croquettes gamme véto, en libre-service et à volonté (silos à croquettes, mais suivant les chats boules à croquettes et plateaux d’activité). Je n’ai pas de religion particulière entre les “5 grandes marques”, ce qui m’importe c’est que le chat aime assez l’aliment et le tolère bien.

Ces dernières années j’ai plutôt eu de vieux chats malades, donc aliments thérapeutiques (diabète, insuffisance rénale, arthrose). Il y a eu une période où j’ai dû donner à un de mes chats de la nourriture humide (inflammation de la bouche), et là je suis partie sur un Sheba, dont l’analyse était pas trop moche (j’ai sollicité mes copines du groupe Diabète Félin qui aiment faire ce genre de calculs), pas trop riche en glucides car il s’agissait d’un chat diabétique (un autre sujet…). Pas mon premier choix d’aliment mais vu le contexte c’était le meilleur, pendant quelques mois, avant de pouvoir reprendre l’alimentation habituelle.

Je veux en savoir plus!

Dans ce que je vous ai raconté ici il y a des approximations, peut-être des choses pas 100% précisément exactes. Ce que j’essaie surtout de faire c’est de vous donner un tableau d’ensemble du contexte dans lequel se posent ces questions alimentaires, et quelques infos sur l’industrie pour ne pas trop se laisser avoir par les marketeux. Si vraiment le sujet de l’alimentation vous intéresse, voici quelques-unes de mes sources préférées sur le sujet:

Conférence diabète félin: accompagner les chats diabétiques et leurs maîtres [fr]

[en] A conference I gave in France on feline diabetes.

Depuis le diabète et la rémission de mon vieux Quintus, fin 2017, je me retrouve plongée sans l’avoir prévu ou planifié dans le monde du diabète du chat. J’ai ouvert début 2018 un groupe de soutien pour maîtres de chats diabétiques francophones, écrit ensuite un résumé des points importants que j’avais appris dans l’aventure, et condensé le tout plus récemment en vidéo sous forme de “10 choses à savoir sur le diabète félin“.

Cet automne, j’ai été invitée à venir parler du diabète félin à l’occasion des 10 ans de l’Association ABVA, en France. La conférence a été filmée, donc je suis ravie de pouvoir vous en faire profiter aussi en ligne!

Diabète félin: accompagner les chats diabétiques et leurs maîtres (Stephanie Booth)

La dernière décennie a vu de grandes avancées dans la prise en charge du diabète félin. Cette conférence s’appuie sur les publications les plus récentes en la matière, et sur l’expérience du suivi quotidien de centaines de chats diabétiques dans des communautés en ligne.

Posted by Diabète félin: apprendre à gérer un chat diabétique on Saturday, October 19, 2019

Objectifs

  • pouvoir accompagner judicieusement le maître d’un chat diabétique après le diagnostic
  • mettre en place un suivi de glycémie à domicile ou un capteur de glycémie en continu
  • connaître les différentes insulines (animales et humaines) et les méthodes de suivi
  • optimiser l’insulinothérapie grâce au suivi à domicile (y compris viser la rémission)
  • savoir reconnaître une urgence et y réagir

Thématiques abordées

  • de quel soutien un maître de chat diabétique a-t-il besoin?
  • les différents degrés de prise en charge du diabète félin
  • à domicile: contrôles urinaires, évaluation de la prise d’eau et de nourriture, suivi de glycémie
  • intérêt et utilisation d’un capteur de glycémie en continu (FreeStyle Libre)
  • les différentes insulines et quelques méthodes de dosage avec suivi de glycémie à domicile
  • l’alimentation pour un chat diabétique
  • l’hypoglycémie et l’acidocétose: prévention et conduite à tenir

Slides de la conférence

Votre chat est diabétique? Rejoignez le groupe de soutien Diabète félin: apprendre à gérer son chat diabétique.

Des cours sur les chats et leur comportement [fr]

[en] An inventory of the (now numerous) courses I have followed on feline behavior. The next one is on ageing cats, in two weeks.

Note: ne ratez pas le cours le chat âgé, le 12 juillet 19-22h à Semsales, près de Châtel-St-Denis! 60.- le cours; je fais le trajet en voiture depuis Lausanne et peux prendre du monde.

Si vous aimez les chats, si cet animal vous intéresse, que vous désirez mieux comprendre votre félin, améliorer votre relation avec lui, voire résoudre des problèmes de comportement: je ne peux que vous encourager à vous intéresser à une série de cours que j’ai suivis avec grand intérêt.

Bien sûr, j’avais l’intention de faire ici des comptes-rendus à mesure, mais vous savez comme c’est. Alors je vais vous faire un petit inventaire synthétique et aussi vous signaler le prochain cours, sur le chat âgé, qui a lieu le 12 juillet 2018. Il reste encore de la place. Les cours sont donnés par le vétérinaire comportementaliste que j’avais consulté à l’époque pour les problèmes de marquage de Tounsi.

Mon amie Claire, une blogueuse bien plus rigoureuse que moi, a écrit toute une série d’articles suite à ces cours que nous avons suivis ensemble. Je vais donc sans autre forme de procès vous aiguiller sur ses articles.

  1. Le premier cours qu’on avait suivi, Entre chat et moi, était le seul donné par une autre comportementaliste. J’avais trouvé extrêmement intéressant. D’où vient le chat, côté évolution? Comment vit-il? Comment fonctionne-t-il? En gros, qu’est-ce qu’un chat? (les notes de Claire). [note: j’ai commencé à mettre ici certains des points qui m’avaient frappé, mais ce sera pour un article séparé…]
  2. Le deuxième cours portait sur les jeux, activités, et occupations du chat. C’est suite à ce cours que j’avais écrit Le chat, animal si pratique, mais qui s’ennuie “à dormir” dans nos maisons, et fait une longue vidéo live sur Facebook. Comment occuper son chat, conçu pour passer une dizaine d’heures par jour à chasser, et enfermé la plupart du temps dans une cage dorée où la nourriture est servie sur gamelle? J’en étais ressortie avec plein d’idées pratiques pour améliorer le quotidien des mes chats, même s’ils sortaient déjà, ce qui enrichit déjà largement leur environnement. Lire les comptes-rendus de Claire: partie 1 (nourriture), partie 2 (jeux et activités), partie 3 (espace).
  3. Nous avons ensuite fait un petit détour par la nutrition (générale et thérapeutique). C’était fascinant aussi! La nourriture est vite un sujet de débat “religieux” parmi les propriétaires de chats, donc c’était bien d’avoir quelques notions de base, des outils, et un peu de science à laquelle se raccrocher pour garder son esprit critique. Ce que j’ai apprécié particulièrement lors de ce cours est qu’il n’avait pas pour but de débattre si cru, croquettes, humides, ou rations maison étaient “le mieux”, mais de clarifier quels sont les besoins nutritionnels du chat et nous aider à déterminer si tel ou tel régime est équilibré. La preuve, tant Claire que moi avons trouvé ce cours intéressant: elle donne de la nourriture crue à ses chats et moi des croquettes! Voici d’ailleurs deux articles qu’elle a écrits suite à ce cours: l’alimentation du chat, introduction et les conséquences d’un déséquilibre alimentaire.
  4. Le cours sur le développement du comportement du chat, même s’il se focalise pas mal sur le chaton, était aussi utile pour comprendre comment un chat devient un chat, et ainsi mieux rentrer dans sa “logique de chat”. Comme tout le monde, j’adore les chatons, mais je fais aussi campagne pour que les gens adoptent les adultes qui se morfondent dans les refuges plutôt que de simplement craquer pour un “chaton cromignon”, et donc je n’ai pas de grande expérience (ou intérêt) côté reproduction, mise à part m’être occupée de trois orphelins il y a déjà pas mal d’années de ça. Ce cours a abordé en particulier les questions d’inné et d’acquis, le mode d’apprentissage du chat, sa socialisation (à l’espèce féline et aux autres espèces). Claire a écrit Comment se développe le comportement du chat et Le développement du chaton, partie 1 et partie 2.
  5. Nombre de problèmes comportementaux sont dûs au stress et à l’anxiété, donc c’était utile de suivre un cours sur le sujet. Comme les humains ne sont pas stressés par les mêmes choses que les chats ou les chiens, on évalue souvent mal ce qui est source de stress pour notre animal. Avoir les clés, c’est précieux. D’une part pour que notre animal se sente bien, d’autre part pour réduire certains comportements non-désirés qui sont dûs à des stress évitables.
  6. Septième cours suivi (!): la communication féline. Un inventaire très utile des différents signaux émis par le chat (sonores, visuels, olfactifs, posturaux, etc) et leur interprétation. C’est plutôt complexe, mais vraiment intéressant. Depuis, je vois les soucis que la cécité de Quintus pose dans ses (rares) interactions avec Erica, quand ils se croisent dehors. J’ai aussi découvert les différentes fractions de phéromones, l’importance d’observer des choses comme la position des oreilles ou le diamètre des pupilles vu que les odeurs et les phéromones ne nous sont pas accessibles, et on a aussi parlé de l’impact de la “socialisation forcée” chez les chats obligés à cohabiter. Claire a écrit La communication féline pour débutants suite à ce cours.
  7. Dernier cours en date, la douleur chez le chat et le chien. Là aussi, sujet hyper important vu que le chat masque sa douleur et ne s’en plaint pas, et donc que celle-ci va se manifester à travers son comportement, qu’il s’agira d’interpréter correctement. Vous imaginez que c’est un sujet qui me tenait particulièrement à coeur, avec Quintus et toute son arthrose. Mieux comprendre les éléments physiologiques de la douleur m’a permis de comprendre un peu mieux comment agissent les différents médicaments qu’on a pour agir dessus. Comme toujours, Claire a été bien plus organisée que moi et elle a publié Qu’est-ce que la douleur chez le chat? Comment la repérer? Comment la soulager?

Dans deux semaines, je me réjouis vraiment d’aller suivre le cours sur le chat âgé. Quintus a 17 ans, âgé depuis un moment, et il présente plein de problématiques de vieux chats: douleur et maladie, handicap (cécité et difficultés de mobilité), activité réduite, un peu de désorientation… Je suis déjà relativement bien équipée pour m’occuper de lui, mais je me réjouis de compléter les lacunes dans mon “éducation féline”! Cet automne, j’ai prévu de suivre le cours sur l’intelligence des chats, chiens, et autres animaux. Et je me tâte même pour aller faire un petit tour chez le chien, animal que je connais moins bien que le chat mais qu’il m’intéresse aussi de comprendre.

Faites-moi signe si vous vous inscrivez au cours du 12 juillet!

Animaux, humains [fr]

Ce n’est un secret pour personne que j’aime les animaux. Bon, j’aime les gens aussi. J’aime comprendre comment on fonctionne, “on les humains”, mais aussi “on les êtres du monde”.  J’aime comprendre comment tourne le monde, de façon générale. Une quête qui ne risque pas de s’épuiser, pour nourrir mon besoin insatiable de stimulation intellectuelle.

Alors, sur Facebook, je suis dans pas mal de groupes “animaux”. De chats surtout, vu que je suis une mamy à chats. Il y a celui que j’ai l’honneur de co-administrer, celui du refuge où j’avais adopté Tounsi, et une poignée d’autres.

Laissez-moi vous dire que la plupart des groupes “animaux” sont terribles. Je ne compte plus le nombre de ceux que j’ai quittés. Parmi d’autres choses qui m’égratignent, je suis effarée de voir avec quelle violence certaines personnes (malheureusement pas rares) “amies des animaux” se saisissent du moindre prétexte pour accuser les êtres humains de tous les maux.

S’il arrive quoi que ce soit à un animal, ou même si on le soupçonne, il y a systématiquement derrière un être humain malveillant ou irresponsable, sur lequel on ne perd pas de temps à déverser tout son fiel, invitant les autres au lynchage public. Un chat se promène dehors et semble avoir faim? C’est sans aucun doute que ses maîtres l’ont lâchement mis dehors et abandonné. (Si vous avez des chats qui sortent, vous saisirez tout de suite à quel point ce raisonnement est… contraire à la nature féline.)

Pour ces personnes, les erreurs n’existent pas. Les accidents “la faute à pas de chance” non plus. Il y a toujours un coupable. On connaît ce mécanisme, qui se retrouve un peu partout: un mal est toujours “la faute à quelqu’un”. C’est ce mécanisme qui est d’ailleurs à la racine des excès sécuritaires du monde d’aujourd’hui. Ça ne vous étonnera pas que je vous dise que ma vision du monde ne va pas du tout dans ce sens.

Parfois, cette compassion poussée à l’extrême pour les animaux ne semble servir que de prétexte pour la haine de l’humain. Et je finis par me poser la question: ces personnes accusent-elles sans cesse les humains car elles aiment les animaux, ou bien aiment-elles les animaux car ceux-ci leur donnent en toute bonne conscience une raison pour vomir sur les humains?

On est des animaux, après tout. Les humains sont nos amis, il faut les aimer aussi… (Je sais, Les Inconnus, ça date!)

Je vais vous raconter Tounsi… [fr]

[en] The beginnings of my story with Tounsi.

Je veux vous raconter Tounsi. Ça fait des jours que je veux le faire, mais que je recule, parce que je sais que ça va être dur. Deux semaines, et j’ai encore tellement mal. Je me sens bien plus perdue que ce à quoi je m’attendais.

Tounsi 1

Alors je vais vous raconter Tounsi, sans trop savoir par où commencer, parce que je l’aimais, et parce qu’il était spécial — pas juste pour moi.

Tounsi, chat de refuge. Voici la première photo que j’ai vue de lui. A tout dire, j’avais surtout craqué sur Safran, mais je voulais deux chats qui s’entendaient bien, et ceux-ci étaient cul et chemise. Tounsi était au refuge depuis un an. Trouvé du côté de Meyrin, m’avait-on dit. Puce d’identification tunisienne, mais sans adresse valable.

Un passé un peu mystérieux, donc. Est-il né chat des rues en Tunisie? Voyageait-il avec ses premiers maîtres? Avait-il été ramené par des voyageurs? En tous cas, il ne m’a pas fallu très long pour imaginer comment il avait pu “se perdre”. Dès ses premières sorties, d’ailleurs, j’ai compris que ce n’était pas un chat comme les autres: la première fois qu’il a mis le nez dehors, il a foncé tout droit à travers le jardin, queue en l’air, pour explorer son nouveau territoire. Et quelques minutes plus tard, grands miaulements d’appel “tu es où? tu es où?” pour me retrouver. Droit devant lui, toujours. “Oh, un bruit étrange! allons voir! oh, c’est la tondeuse à gazon!”

Tounsi in December 3

Il buvait dans les WC, comme Bagha. Ouvrait le frigo, comme lui aussi. Dormait vautré sur le canapé, idem. Mais alors que Bagha était un vieux chat à sa mort, Tounsi était un jeune plein d’énergie: faire déguiller les plantes, attaquer mes pieds à 7h30 pétantes, course-poursuites avec Safran… Et manger, manger, manger. J’ai aussi vite compris pourquoi il était un peu ventru, le Touns’. C’était une obsession.

Et alors que Bagha était bien éduqué, et que malgré son âme de voleur il pouvait me regarder manger un steak sur la même table sans y toucher, Tounsi, lui… ben disons qu’il n’avait pas beaucoup d’inhibitions. Je me souviens de mes premières tentatives pour le faire descendre de la table. D’abord en disant “non!” ou “descends!” sur le ton que j’utilisais avec Bagha. Zéro réaction. Mais alors, zéro. Frapper des mains, non plus. Il me regardait: “qu’est-ce que tu veux?”

Looking forward to the great outdoors

J’avais passé aux grands moyens, le pousser pour le faire descendre. Bagha, je le guidais d’une caresse, d’un effleurement. Tounsi, le bougre, il résistait! “Mais pourquoi tu me pousses, tu vois pas que je veux être sur la table? C’est bien ici!”

J’ai fini par trouver ce côté de Tounsi extrêmement attachant. Le côté un peu innocent, qui sans malice aucune veut faire ce qu’il veut faire. Curieux, intéressé. Et pas timide du tout. “Oh, les courses, montre-moi ce que tu as acheté!” ou bien “Mais moi aussi je veux un morceau de jambon!”

L'eau, ça coule et ça mouille!

Avec Tounsi et Safran, c’était la première fois que j’adoptais des chats au passé inconnu. Ils avaient des habitudes que je ne connaissais pas, ou savaient faire des choses que je n’imaginais pas.

Tounsi, par exemple, savait faire sa crotte dans la cuvette des WC. J’ai fini, par élimination et recoupements, par avoir la certitude que c’était lui. Pas souvent, hein, peut-être une demi-douzaine de fois en cinq ans. Je vous dis pas ma tête la première fois que je me suis retrouvée face à cette grosse crotte au fond de la cuvette des WC. Un vrai moment “quatrième dimension”! (Et après, en le voyant faire de l’équilibrisme sur le rebord de sa caisse, on comprend mieux.)

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Curieuse de son passé que j’imaginais voyageur, entre sa puce tunisienne, sa tendance à suivre les gens (surtout moi) dehors, et sa visible aisance avec les environnements nouveaux, j’avais fait l’expérience un jour de mettre un harnais à Tounsi. Il n’a pas bronché et a continué à vaquer à ses occupations comme de rien. Si vous avez déjà essayé de mettre un harnais à un chat, vous comprenez que c’est assez parlant! A plus forte raison pour un chat qui faisait l’anguille dès qu’on essayait de le contraindre un peu pour l’examiner…

Plus je m’attachais à Tounsi, et plus cette année passée au refuge me brisait le coeur. Un an, avant que quelqu’un ne l’adopte! C’est vrai que de premier abord, Tounsi ne semblait pas trop intéressé par les gens. Il m’avait d’ailleurs royalement ignorée lors de notre première rencontre, préférant courir vers Safran pour une petite partie de judo. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux premières apparences. Il avait un peu de poids en trop, et, j’ai assez vite remarqué, une bouche qu’il ne fermait jamais.

Après la mort de Safran, on lui avait fait une narcose pour un contrôle sanguin. J’en avais profité pour demander à la vétérinaire de regarder cette histoire de bouche qui ne fermait pas: ses incisives se chevauchaient et bloquaient la fermeture complète de la mâchoire! On avait donc ôté celles du bas, et après ça, c’était devenu possible pour lui de fermer la bouche. Les habitudes ont la vie dure, toutefois, et il l’avait quand même souvent partiellement ouverte.

Quintus Arriving in Switzerland 14

Je ne pense pas qu’il ait été malheureux au refuge — il était libre de ses déplacements, d’après ce que j’ai compris. Un “chat d’extérieur”. Je n’ai jamais vraiment demandé pourquoi, mais connaissant le gaillard, je pense que ça ne devait pas être facile de le garder dedans, et comme il revenait… Mais ça me fait quand même mal au coeur qu’un gentil chat comme ça ait dû attendre aussi longtemps avant d’être adopté. Et il y en a tant d’autres dans nos refuges.

Troupeau de chats 3

Voilà donc le début de notre histoire, à Tounsi et moi. La suite suivra… quand elle viendra!

Hors du temps [fr]

[en] India, out of time. Not doing much. Some thoughts on where I'm going professionally.

C’est ce qui se passe quand je suis en Inde. Le temps au sens où je le vis en Suisse n’existe plus. C’était le but, d’ailleurs, pour ce voyage — des vacances, de vraies vacances, les premières depuis longtemps, saisissant l’occasion de la fin d’un gros mandat (près de deux ans), décrocher, me déconnecter, avant de voir à quoi va ressembler mon avenir professionnel.

Ça fait dix ans, tout de même. Dix ans que je suis indépendante. J’ai commencé à faire mon trou en tant que “pionnière” d’un domaine qui émergeait tout juste. Aujourd’hui, en 2015, l’industrie des médias sociaux a trouvé une certaine maturité — et moi, là-dedans, je me dis qu’il est peut-être temps de faire le point. Ça semble un peu dramatique, dit comme ça, mais ça ne l’est pas: quand on est indépendant, à plus forte raison dans un domaine qui bouge, on le fait “tout le temps”, le point. Souvent, en tous cas.

Il y a des moments comme maintenant où “tout est possible”. C’est un peu grisant, cette liberté de l’indépendant. Effrayant, aussi. Y a-t-il encore un marché pour mes compétences? Serai-je capable de me positionner comme il faut, pour faire des choses qui me correspondent, et dont les gens ont besoin? L’année à venir sera-t-elle en continuité avec les dernières (blogs, médias sociaux, consulting, formation…) ou bien en rupture totale? Si je m’autorise à tout remettre en question, quelles portes pourraient s’ouvrir?

Alors, vu que je peux me le permettre, je me suis dit qu’un mois en Inde loin de tout, ça me ferait du bien. Il faut des pauses pour être créatif. Il faut l’ennui, aussi, et l’Inde est un endroit merveilleux pour ça.

Steph, Palawi and Kusum

Oui oui, l’ennui. Alors bon, je parle de “mon” Inde, qui n’est peut-être pas la vôtre. L’Inde “vacances chez des amis”, où on intègre gentiment la vie familiale, où acheter des légumes pour deux jours est toute une expédition, et changer les litières des chats nécessite d’abord de se procurer des vieux journaux et de les guillotiner en lanières. Où votre corps vous rappelle douloureusement que vous êtes à la merci d’une mauvaise nuit de sommeil (les pétards incessants de Diwali sous nos fenêtres, jusqu’à bien tard dans la nuit, pendant plus d’une semaine — ou le chat qui commence à émerger de sa narcose de castration à 1h du mat, bonjour la nuit blanche) ou d’un repas qui passe mal. Où le monde se ligue contre vos projets et intentions, vous poussant à l’improvisation, et à une flexibilité qui frise la passivité. On se laisse porter. Moi, en tous cas.

Alors je lis. Je traine (un peu) sur Facebook. J’accompagne Aleika dans ses activités quotidiennes. Je joue avec les chats. Je cause en mauvais hindi avec les filles de Purnima (notre domestique), qui ont campé dans notre salon pendant 4-5 jours la semaine dernière. J’attends. J’attends pour manger. J’attends pour prendre mon bain. Je passe des jours à tenter de régler mes problèmes de photos. Le gâteau? On fera ça demain. Je fais la sieste, pour compenser les mauvaises nuits ou attendre que mon système digestif cesse de m’importuner.

Ce n’est pas que ça, bien sûr. Mais comparé au rythme de vie frénétique que je mène en Suisse (même si je sais m’arrêter et me reposer), ici, je ne fais rien.

Stérilisez, castrez, pucez, et adoptez des chats adultes [fr]

[en] Spay and neuter. Identify your cats. Adopt adults. If you really want kittens, foster.

J’allais vous parler d’autre chose, mais bon, cette photo a surgi dans mon fil d’actualités facebook:

chatons a euthanasier

Ils sont mignons, ces chatons. C’est mignon, les chatons. J’ai fait FA (famille d’accueil) pour 3 chatons orphelins en mai-juin, et je confirme.

La photo ci-dessus circule sur Facebook parce que les chatons ont été amenés dans un cabinet vétérinaire pour être euthanasiés. Je vous rassure tout de suite, l’euthanasie a été refusée et vu le nombre de partages de la photo je ne doute pas qu’on trouvera rapidement pour eux une famille d’accueil.

Update 26.06.2013: 20minutes nous confirme que les chatons sont bel et bien sauvés!

Je ne vous parle pas de ça pour que vous vous scandalisiez sur ce cas particulier. Mais ce genre d’épisode est à mon sens symptomatique: on fait porter sa chatte sans penser aux conséquences à plus long terme. Un peu par égoïsme, parfois.

Il y a plein de chats dans les refuges qui attendent d’être adoptés. Quand j’ai décidé d’adopter des chats l’année dernière, je suis allée à Sainte-Catherine, à la Grangette, et chez SOS-chats, où j’ai finalement trouvé Safran et Tounsi. Tounsi avait passé une année au refuge avant que je l’adopte. Safran plus de six mois.

Les gens veulent des chatons, parce que les chatons sont mignons. Ils sont mignons pendant quelques mois, c’est peut-être pour ça qu’ils sont si prisés. C’est éphémère. Adopter un chat adulte a des avantages, aussi: son caractère est fixé, il est moins destructeur qu’un chaton, et 4-6kg de chat pour les câlins c’est quand même mieux que 1kg.

Mais soit. On a le droit de vouloir un chaton. Et croyez-moi, il y a assez de chatons qui naissent “par accident” sans qu’on aille encore en faire exprès. Rien que chez SOS Chats, depuis début juin: ici, , ici, ici, ici, encore ici, , , et là. Si on ne veut pas des chats en plus, mais juste “la joie” d’avoir des chatons 2-3 mois, si souvent “pour les enfants”, il y a amples opportunités de faire famille d’accueil. On rend service à des chatons déjà existants, et on profite de chatons chez soi.

Faites stériliser vos chattes. A moins que vous ne fassiez de l’élevage (et on peut faire de l’élevage de chats de gouttière, je ne dis pas), ne les laissez pas porter.

Et pucez vos chats. Parce que les chats dans les refuges, ils viennent de quelque part. Et ce ne sont pas tous des chats de maîtres lâches qui les ont abandonnés parce qu’ils partaient en vacances (en tous cas pas trop en Suisse, il me semble). Dans le Courrier des Bêtes de la SPA que je viens de recevoir, il y a des chiffres:

  • on estime à 10% la proportion de chats identifiés en Suisse
  • sur 525 chats trouvés errants et amenés au refuge, seuls 66 ont été réclamés par leur proprio (encore fallait-il l’identifier)

Il y a des histoires de chats pucés qui retrouvent leurs maîtres alors qu’on n’y croyait plus. Luna, récemment chez SOS chats, a été retrouvée à l’aéroport alors qu’elle vivait sur Vaud. Les chats sautent parfois dans des véhicules et se retrouvent loin de chez eux. J’ai vu passer un appel il y a pas longtemps pour une chatte trouvée sur Sion qui était arrivée en camion. Pas de puce. A Le Vaud, ils ont récemment trappé un chat “haret” qui était pucé. Il avait disparu depuis près de deux ans, à des dizaines de kilomètres de là.

Faites pucer vos chats. Faites castrer vos matous et stériliser vos femelles. Ne les faites pas porter. Et pensez à adopter des chats adultes. 

3e #back2blog challenge (2/10), avec: Brigitte Djajasasmita (@bibiweb), Baudouin Van Humbeeck (@somebaudy), Mlle Cassis (@mlle_cassis), Luca Palli (@lpalli), Yann Kerveno (@justaboutvelo), Annemarie Fuschetto (@libellula_free), Ewan Spence (@ewan), Kantu (@kantutita), Jean-François Genoud (@jfgpro), Michelle Carrupt (@cmic), Sally O’Brien (@swissingaround), Adam Tinworth (@adders), Mathieu Laferrière (@mlaferriere), Graham Holliday (@noodlepie), Denis Dogvopoliy (@dennydov), Christine Cavalier (@purplecar), Emmanuel Clément (@emmanuelc), Xavier Bertschy (@xavier83). Follow #back2blog.

Les chats des autres [fr]

[en] Musing on other people's cats and how they send us back to our own.

Hier, en me connectant sur mon groupe de mamies à chat à la fin d’une longue journée de jours (#SMSCL), j’apprends que Zad a disparu. Zad, je ne l’ai jamais caressé, je n’ai jamais rencontré ses maîtres, il habite dans le sud de la France, mais à force de voir passer ses pitreries sur le groupe Facebook, j’ai le sentiment de le connaître un peu. En plus, il me fait penser un peu à Tounsi. Clairement, j’ai un faible pour ce chat par-ti-cu-lier.

Ce matin, j’ai été extrêmement soulagée d’apprendre qu’il était de retour au bercail, puant la clope et bien fatigué.

Dans un groupe facebook peuplé de 300 personnes et encore plus de chats, on a certes l’occasion de gagater et s’extasier sur nos félins à longueur de journée, mais on hérite du coup d’une pellée d’inquiétudes et de deuils liés aux chats des autres.

C’est dur, des fois. C’est surtout dur parce que les deuils et les inquiétudes des autres nous renvoient aux nôtres. Ceux qu’on a faits ou mal faits, ou ceux qu’il y aura à faire. Hier soir, j’ai repensé à ces deux jours d’angoisse et de larmes, il y a près de dix ans, quand j’ai cru que je ne reverrais plus Bagha.

Bon, allez, je vous laisse pour aujourd’hui, il faut que j’aille gagater sur des photos de chats.

2ème Back to Blogging Challenge, jour 4. Bloguent aussi: Nathalie Hamidi(@nathaliehamidi), Evren Kiefer (@evrenk), Claude Vedovini (@cvedovini), Luca Palli (@lpalli), Fleur Marty (@flaoua), Xavier Borderie (@xibe), Rémy Bigot (@remybigot),Jean-François Genoud (@jfgpro), Sally O’Brien (@swissingaround), Marie-Aude Koiransky (@mezgarne), Anne Pastori Zumbach (@anna_zap), Martin Röll (@martinroell), Gabriela Avram (@gabig58), Manuel Schmalstieg (@16kbit), Jan Van Mol (@janvanmol), Gaëtan Fragnière (@gaetanfragniere). Hashtag:#back2blog.

Troyes, qu'est-ce que c'est joli! [fr]

[en] As the editor for ebookers.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Chaque année a lieu à Troyes le festival Nuits de Champagne. Une semaine de concerts qui se termine avec les représentations du Grand Choral, 1000 chanteurs et chanteuses venus parfois de loin pour préparer d’arrache-pied un spectacles assez époustouflant.

A cette occasion, le groupe vocal Café-Café (dont je fais partie!) avait été engagé pour faire un concert destiné à ces choristes. Me voici donc partie pour Troyes en compagnie d’une nonantaine de camarades chanteurs…

J’avoue qu’avant de partir, Troyes n’évoquait pour moi que le fameux Traité de Troyes — et j’aurais été bien en peine de vous dire de quoi pouvait bien traiter ce fameux traité. Avec un peu de chance j’aurais aussi pu mentionner Chrétien de Troyes. En passant, aimable lecteur, ne commets pas l’impair de confondre Troie, la ville grecque du non moins fameux cheval, avec Troyes, ville française à travers laquelle coule la Seine, en pleine Champagne.

Bref. On m’avait dit que c’était joli, Troyes, mais en bonne voyageuse paresseuse (surtout profitant d’un voyage organisé) j’y suis partie un peu à l’aveuglette (pour être tout à fait honnête, sans me renseigner du tout sur ma destination): je savais que nous aurions droit sur place à une visite guidée.

Une fois dans la ville, surprise! Ce n’est pas juste joli, c’est très joli. Les maisons sont de toutes les couleurs, avec poutres peintes apparentes. On en aperçoit plusieurs à différents stades de restauration. Je m’en veux de n’avoir pas retenu toutes les explications de notre guide, mais avec la fatigue du concert du matin, j’ai préféré m’en mettre plein les yeux (et l’appareil photo!)

Extraits choisis, avec les excuses de la photographe pour le jour de grisaille et la nuit qui tombe. (Visitez Flickr pour des photos de Troyes un peu plus artistiques.)

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Troyes 050 Vous me connaissez, malgré mon âge encore pas trop canonique, je suis une vraie mamy à chats.

Je n’ai donc absolument pas résisté à la ruelle des Chats, ainsi nommée car l’espace entre les maisons est tellement petit (en surplomb) que les chats peuvent passer sans difficulté d’une maison à l’autre.

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On joue sur le thème félin dans le coin. Une prochaine fois, j’irais bien manger au Potron-Minet.

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Une autre fois également, je passerais volontiers une demi-journée (voire une journée entière) à Marques City — le paradis des habits à prix dégriffés. En un court week-end avec répétitions, représentations et concerts… malheureusement impossible.

Du coup, on visite les églises. Troyes est plein d’églises entre autres, d’après ce que j’ai compris, parce qu’elle n’a pas trop été bombardée durant les dernières guerres.

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Ci-dessus, le jubé de l’église Sainte-Madeleine. Un jubé, c’est ce qui sépare le choeur de la nef, et il n’en reste plus beaucoup, parce qu’ils ont été joyeusement détruits après le concile de Trente.

Ci-dessous, le toit en bois de l’église Saint-Pantaléon (dans ma tête, ce sera toujours “Saint-Pantalon”, oups), connue pour toutes les statues qu’elle abrite.

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Pour vous laisser, quelques photos de Troyes by night (ou “presque night”). Je vous souhaite de tout coeur d’avoir l’occasion de visiter cette très jolie ville française. Et pour ma part… je songe sérieusement à m’inscrire au Grand Choral de l’année prochaine!

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