Le temps a de nouveau filé [fr]

[en] Some musings in French. Chalet, sick cats, writing in French vs in English, the US elections, where I'm at, and a silly video in English you can watch.

Pas de nouvel article depuis deux semaines, malgré mes bonnes intentions. Alors je m’y colle, sans avoir de projet spécifique, parce que pour écrire, il faut écrire. Et je m’y colle en français, parce qu’il me semble que j’écris surtout en anglais. Et parce que je me rends compte que je me censure bien plus en français.

Grand Muveran

Mes articles les plus personnels, je les écris en anglais. Je parle bien plus volontiers de mes douleurs et de mes difficultés dans cette langue. Mais pourquoi?

D’une part, mon “public perçu” est différent en français ou en anglais. La plupart de mes clients sont francophones. Même s’ils comprennent bien l’anglais, notre relation de travail est en français. Les médias qui à une certaine époque me sollicitaient régulièrement sont francophones, aussi. En français, je me sens Romande, je me sens plus surveillée, voire jugée, qu’en anglais. Je  me préoccupe plus de ce qu’on peut bien penser de moi en français qu’en anglais.

Il y a peut-être une dimension culturelle sous tout ça. Le français, pour moi, c’est la Suisse Romande, avec tout ce que ça charrie de “balaie devant ta porte”, “occupe-toi de tes oignons”, “ça ne regarde personne”. Se mettre en avant c’est mal. Parler de soi c’est mal. Il faut rester professionnel. Qu’est-ce qu’on a le culte, ici, à mon grand désespoir, du mur entre le “personnel” et le “professionnel”!

Et voyez ce que racontent ces mots: “personnel”, ça vient de personne. Au travail, on n’est pas “personnel”. On est “professionnel”. Un rôle, pas un individu. J’ai réalisé il y a quelque temps que ce mot, que j’utilise pas mal professionnellement, est certainement source de plein de malentendus. Parce que quand je dis, par exemple, “présence en ligne personnelle“, je pense avant tout à l’aspect humain, “de la personne”, avant la question de savoir si le contenu que l’on partage touche à la sphère privée ou à la sphère professionnelle. Et là aussi, un autre mot qui nous embrouille: “privé”, ça peut être par opposition à “professionnel”, mais aussi à “public. Les connotations changent.

Bref, je n’aime pas trop montrer mes failles en français. Peut-être parce que c’est ma langue principale de travail, peut-être parce que c’est la langue du lieu où je vis, peut-être parce que moi-francophone a des peurs que moi-anglophone n’a pas. On sait que langue et culture sont liées; ce qu’on sait parfois moins, c’est que langue et personnalité le sont également: grand nombre de bilingues sont aussi biculturels. C’est peut-être mon cas.

Chalet dans les arbres

Alors, qu’est-ce que je vous raconte, dans cet article que j’écris pour écrire?

Je reviens d’une courte semaine au chalet. Le programme, c’était quelques jours de congé (parce que je cours, cours), peut-être ski au glacier, un peu de bûcheronnage dans le jardin, et puis bosser, et bloguer — avancer dans tout cet empilement d’idées qui se pressent dans ma tête sans atteindre mon clavier.

Eh bien non. Foehn, donc pas de téléphérique (et franchement même pas envie de sortir du chalet avec les branches qui tombent des arbres et les tuiles qui s’envolent).

Mais surtout, urgences vétérinaires, avec Tounsi qui a fait une étrange crise dans la nuit de samedi à dimanche, vomissement, grands mouvements quasi spasmodiques des pattes arrières, sur fond d’autres histoires de pattes. Soucis neurologiques? Intoxication à la couenne de fromage à raclette? Adieu sommeil du week-end, et trois vétos en trois jours (y compris le Tierspital à Berne) pour tenter de tirer cette affaire au clair. Tounsi semble à présent remis, mais que d’inquiétude: il ne mangeait pas, ne buvait pas, ne bougeait pas. Dans le doute, on a arrêté ses calmants quelques jours, et repris aujourd’hui. Bref, je le surveille de près, pas idéal pour se concentrer sur autre chose. (Et il y a encore la cécité de Quintus, qui semble brusquement s’aggraver certains jours sans que je comprenne pourquoi; aujourd’hui son “bon” oeil le dérange, il se gratte, il ne voit rien, il se cogne, s’encouble — aussi parce qu’il n’est pas très stable sur ses pattes arthritiques. J’ai peur qu’il perde le peu de vision qui lui reste. Je le vois vieillir et je me demande comment je saurai que sa qualité de vie s’est trop détériorée pour que ça vaille la peine de continuer.)

Tounsi convalescent

Dans un autre registre, les élections américaines m’ont pas mal secouées. Pas américaine, comme vous le savez, mais j’espérais vraiment la victoire de Hillary Clinton. Et j’y croyais. Depuis, j’ai l’impression de regarder un accident de train au ralenti. Je m’inquiète pour les USA et mes amis qui y vivent, mais aussi pour les répercussions que cette présidence risque d’avoir sur le reste du monde, et aussi pour ce que ça dit de notre tissu social, parce qu’il ne faudrait pas penser que ce sont ces tarés d’américains et que nous, dans notre petite Suisse bien rangée, on n’est pas aussi en plein là-dedans.

Et puis il y a moi. Je m’inquiète un peu pour moi, aussi. Parce que même si j’ai maintenant le sentiment d’avoir retrouvé ma direction professionnelle, même si les affaires reprennent, ce n’est pas “assez”. J’ai des projets, j’ai des pistes, mais j’ai des freins, aussi. Voilà que débarque le censeur, parce que c’est pas bien de montrer ses doutes. A plus forte raison si on est une femme, à qui l’on ne pardonnera aucune de ses fautes, comme le veut la règle.

C’est aussi pour moi une des grandes tristesses de cette élection américaine: voir, de façon tellement flagrante, les poids et mesures différents qu’on applique aux hommes et aux femmes, et voir aussi à quel point tant de monde y est aveugle. Même quand on leur met le nez dessus. Tous les arguments qui contiennent “c’est pas du sexisme”, “c’est pas parce que c’est une femme”, “je fais pas de différence”, “c’est une femme qui le dit alors ça peut pas être misogyne”.

Oh, on a fait du chemin. On a des égalités inscrites dans la loi. Mais culturellement, bon dieu… on est encore loin du compte. Racisme, idem.

Allez, pour finir sur une note un peu plus amusante, après m’être remise de ma stupefaction après le visionnement d’une vidéo de youtubeuse star sur le thème du vidage de sac, j’en ai rapidement fait un petit Facebook Live à ma sauce. J’ai bien ri en le faisant, et j’ai encore plus ri en le regardant. C’est en anglais.

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Facebook: Sharing or Showing Off? [en]

[fr] Une prise de conscience d'une part de l'effet négatif que peuvent avoir sur moi les publications positives de mes amis sur Facebook (je suis contente pour eux, mais en comparaison, suivant mon humeur, ça peut faire ressortir à mes yeux mon inadéquation), et d'autre part du fait que je contribue peut-être à cet effet chez les autres avec mes partages (de tout mon temps passé au chalet dans un cadre magnifique, mes voyages, la voile...).

A few months ago, I realised that certain posts that showed up in my timeline on Facebook didn’t make me feel very good.

  • another of my friends was writing a book
  • somebody else was hanging out with exciting “famous” people
  • yet another was pregnant
  • somebody had a new exciting professional gig

I felt happy for all these people, of course. Amongst my peers, I’ve been reasonably conservative about connecting with people on Facebook, and bar a few exceptions (that’s life), I’ve only friended people I like. So, when people I like are happy, or have a new exciting job, or are about to be parents, or lead exciting lives, I’m happy for them.

Neige et chalet 129 2015-01-18 17h45

But during times when I’m not feeling too good about myself or my situation, or going through a tough spot, or suffering a bout of self-doubt, learning about these good things in my friends’ lives actually brings me down.

The explanation is quite simple: social comparison. We tend to do that. Some more than others. We compare ourselves to others. It’s a background process, really, and I personally have a lot of trouble turning it off or at least down.

I’m somebody who is on the whole positive/optimistic about the internet, the digital world, social media. I think it is overall a good thing. For us as a society, and for us as people. So I’ve always looked at articles like this one with a bit of skepticism.

What I see described in some of these “facebook envy articles” doesn’t really fit with what I observe on Facebook. They sometimes paint a picture where people are actively putting their best foot forward and showing off the highlights of their lives, and others spend their time actively stalking their friends lives, seething with envy. I’m exaggerating a bit, but you get the idea.

Kolkata Streets 2015 38

When I noticed that learning good news about my friends’ lives was bringing me down, it took me a while to realise I was experiencing some form of Facebook envy — because the mechanisms I could see didn’t fit with what I had been (half-heartedly) reading about.

I didn’t see my friends as bragging. They were just sharing stuff about their lives. And of course, people are more likely to share “Yay got the book deal!” than “ate a cheese sandwich for lunch”. Or maybe they also share the cheese sandwich, but more people are going to like the book deal and comment on it. And so Facebook’s algorithm is going to push it to the top and make it appear in my newsfeed, rather than the cheese sandwich.

I also didn’t see myself as actively trying to compare myself with others. This was just part of the “keeping passively in touch” role that Facebook plays for me. Catching up asynchronously, and probably also asymmetrically. But behind the scenes, social comparison was working overtime.

Sailing in Spain

I learned to take time out. Leave Facebook for a while and go do something else. It didn’t spiral out of control. Yay me.

As I was becoming aware of what my friends’ posts was sometimes doing to me, I started having second thoughts about some of the things I was posting. You see, I have a chalet in the mountains, in a really picturesque area in the Alps. I go there quite often during winter, as I take a season ski pass. And I share photos.

What’s going on in my mind is not really “see how lucky I am”, but more “I’m aware how lucky I am and I want you to get to experience some of this too”. My intention is generous. It is to share so that others can benefit too.

But I’ve realised lately that this may not be the impact my posts have on others. My sometimes seemingly endless chalet and mountain photos might be for others what book deals and professional success in my newsfeed are to me.

Chalet

People with families, or two weeks of holiday per year, or who live in parts of the world that make travel more difficult or simply don’t have the means to move from where they are might feel (rightly) envious of some aspects of my life. I travel quite a bit. Aside from the chalet, I have a boat on the lake, go to India regularly. My freelance life has drawbacks, but one of the advantages is have is that I have quite a bit of freedom with my time and where I am, as some parts of my work are location-independant. And I live in Switzerland, for heaven’s sake.

Of course, I try to share the good things about my life, because I’m aware I’m privileged, and I don’t want to spend my time whining or complaining. I do complain, but about the small things, usually. Like people saying “blog” to mean “blog post”. The big things that bring me down are also much more difficult to talk about, and so I don’t often mention them. But I’m generally happy with my life and that is what I try to express.

Home

I don’t experience what I do on Facebook as “self-promotion”. Every now and again I “do self-promotion”. I write a post that really has to do with my professional area of expertise, or I share information about something I’m working on. But that’s far from the majority of my postings. Most of the time, it’s really just “oh, look at this, I want you to enjoy it too!”

Now, however, I’m more and more aware of the part I may be playing in fuelling other people’s social comparison blues. Am I going to post yet another photo of how beautiful the mountains are from the chalet balcony? Or showing that I’m sailing on the lake? Or that I’m hanging out with the cats again?

Furry Boys

I don’t know if I’m going through a realisation that will change what I post about or not. But it’s definitely changing how I think and feel, to some extent.

What about you? Do you get “bad feelings” seeing what your friends are upto? And do you think about what “bad feelings” you may unwittingly be eliciting amongst your friends through your postings?

And what is the solution to this?

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A Patchwork Post From The Chalet [en]

[fr] Plein de choses en vrac. Y'a des liens qui mènent vers des trucs en français.

I keep falling into this trap. I don’t blog about something because there is something else, more important, that I should blog about before and haven’t got around to writing.

In this case, it’s the fact that just over a week ago, I finally got to see Joan Baez live on stage. I’ve been listening to her since I was seven or so. I know most of her songs. I’ve always listened to her. And a few years ago I decided that I should really go and see her live soon, because, you know, she’s not getting any younger, and at some point people who spend their lives touring and singing on stage might decide that they want to stay at home and paint instead.

Joan Baez at Paléo

And she was coming to Paléo, in Nyon, just next door. I think I cried during the whole show — not from sadness, just from too much emotion. I was glad to be there that evening, because it was the evening to witness, with Patti Smith and Robert Plant, too. Isn’t it strange how somebody can be such an important part of your life (the soundtrack of many of my years, like Chris de Burgh) — and yet they have no idea you exist?

If you’ve never listened to Joan Baez, just dive into YouTube.

During the drive to the chalet a story came up on the podcast I was listening to which is exactly about that. The Living Room, a story from the podcast Love + Radio, which I’m going to add to my listening list as soon as I have a good enough data connection.

I finished reading “So You’ve Been Publicly Shamed” by Jon Ronson, after devouring “The Psychopath Test” these last weeks. It’s a great book. Anybody spending time online should read it. It’s important. With great power comes great responsibility, but we the people on Twitter and Facebook are not aware of the power we wield. The power to destroy lives. To get the gist of it, use 17 minutes of your life to watch Jon’s TED Talk.

My reading of this book coincides with the unleashing of online fury over the killing of Cecil the Lion. It has disturbed me deeply. I feel an urge to dig through my archives and see what my reactions to Jonah Lehrer and Justine Sacco were, because I remember the stories. I’m worried of what I may find. I will be watching myself closely in future.

I also find myself shy in speaking up against those piling on against Cecil’s killer. Oh, he has done wrong. And I have no love for hunters, and no love for hunters of big cats. But what is missing here is proportionality. And I am scared that by speaking up I will find myself faced with a wall of “you’re either with us or against us”, ie, if you don’t join the mob then you’re defending the killing of lions. Just the way last year I was accused of “encouraging pedophiles” and whatnot because I was opposed to a stupid piece of “anti-pedophile” legislation. To some extent, I feel like I have let myself be silenced. Parallels to be drawn with the harassment episode I went through earlier this year (more on that, someday, probably).

This interview of Jon Ronson for On The Media also gives a very good summary of his book.

(My only gripe with Jon Ronson and his book is that a blog is not a post, dammit!)

Two local newspaper articles made me react today on Facebook (they’re in French). One about “the ideal age to conceive” for women, and one about a carer who got bitten by a Komodo dragon at the Lausanne Vivarium.

The first made me jump up because alongside statistics saying “if you want three kids you should get to work at this age” we find things like “you still have a 40% chance of conceiving at 40” and “don’t worry, it’s still quite possible to have children after 37”. Well, at 40 your chances of success through IVF are more around 10-15% — I’m curious where that “40%” comes from, and what it’s supposed to mean. Certainly not “4 attempts to conceive out of 10 succeed” but more “4 women out of 10 who are ‘trying’ (define that) succeed”. Another topic that’s keeping me from blogging about other stuff, because I have so much more to write about not having children. Well, you’ll get it in tidbits, it seems.

As for the second, well, I was expecting a “scare” piece. “Look, the dangerous animal.” Or “look, another negative story for the Vivarium” (which was running out of funding a couple of years ago). To my surprise the article was really good (edit: wow! they seem to have changed the title!), with the carer explaining how she was actually responsible for how the animal had reacted, and that showed how affectionate she was towards it despite the bite. I realised that reading the title had prepared me for “bad journalism”. But going back to it, the title was quite neutral: “Vivarium carer bitten by komodo dragon”. And so I wonder: how could the title have been better? Tricky.

Up in the mountains, in my chalet with almost no data connection, it’s easy to slow down and “do nothing”. A couple of weeks ago I decided I was going to consciously try and do less things in parallel, both on a micro and a macro level. Monotask more, multitask less. Try and keep my number of “open projects” under control. My podcast-hopping brought me to the “Bored and Brilliant Boot Camp” episode the other day. It really drove home the fact that my brain needs downtime. Bored time. And probably a holiday (I haven’t had a “real holiday” (= with no work to do) in much too long, and I’m starting to feel it. How did that happen? I thought I was over that.) So now, I’m paying more attention to where my phone is, and trying to keep it more in my bag and less in my hand, more in the other room and less just next to me.

That’s it for today, folks. My plan is to write again tomorrow. Or the day after. Let’s see if it materialises.

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The Simple Life [en]

I’ve been at the chalet since December 29th. I like it here. I’ve been “down” 5 times: once to see a new client in Zurich (more about that in the weeks to come), once to bring a car back to Lausanne, once to get my nails done, once to get an MRI done (wrist, nothing too bad), and once for a foundation board meeting.

Chalet et Grand Muveran

My life is simple here. Few possessions, few activities, few people, few responsibilities. The Paradox of Choice in reverse. As I’ve often noticed in the past, freedom is in fact in all that you can’t do.

That’s why people go away on holidays. There’s stuff to do on vacation, of course, but there is so much more from the daily grind that you can’t do.

Here I eat, take care of the cats, go skiing, buy food, fool around on the computer with my slow 3G connection (when I’m lucky, otherwise it’s Edge, or nothing), do some work, sleep.

But this state does not last. I’m already starting to make connections here. I’m starting to know people. I go to the café in the village which has great chocolate cake and wifi. I’ve been through this when I lived in India: within a few months, I’d reconstructed for myself a life full of things to do, of people, of meetings, and activities. That’s how I am — I cannot remain a hermit for very long.

At the end of the week I’m going back to my city life. I’ll miss how easy it is here to talk to people. I’m not from here, but I feel like I fit in. I like the outdoors. I like my clothes comfortable and practical before pretty. I don’t need a huge variety of restaurants, shops, night-clubs, or theatres to make me happy.

I know I’ve already mentioned it, but my life slows down when I come here. Even with an internet connection. I try to bring this slowness back into my life in Lausanne, but it’s difficult. Specially as things will be a rush next week: I’m hosting a WordPress meetup workshop on Tuesday evening, then there is Lift, then I have a friend visiting, then I’m coming back up here 🙂 for a few days. The week after that will see me back in Zurich…

As I write this, maybe what I get here (or elsewhere on holiday) that is hard to get in Lausanne is long stretches of time with no outside commitments. No meetings, no appointments, no travel. Just weeks ahead with nothing else to do but live and ski.

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Au chalet: une vie simple et propice à l'écriture [fr]

[en] Life slows down at the chalet. Fewer options to fill my days. Lots of reading, lots of writing. Hence the flood of blog posts.

Autour du chalet, photo calendrier

Quelques jours au chalet. De la lecture, du triage de photos, de la cuisine, et de l’écriture. Hors ligne, j’ai pondu une bonne dizaine d’articles pour Climb to the Stars. Il faudra rajouter des liens (mais j’ai déjà préparé le terrain en insérant d’emblée les liens mais en mettant “article sur x ou y” à la place de l’URL), certes, mais c’est écrit. Il va juste falloir que je décide comment et à quel rythme les publier.

Est-ce parce que je suis hors ligne? Pas certaine que ce soit la raison principale. En fait, au chalet, ma vie est plus simple. J’avais déjà fait ce constat en Inde (quand je suis ailleurs qu’à Pune).

Ici, je n’ai pas de vie sociale, pas de travail à accomplir, pas de compta à faire. Il n’y a pas de télé, pas d’internet, je n’écoute pas de musique ou de podcasts. J’ai juste à m’occuper des chats et de moi, me faire à manger (les courses c’est déjà fait), et voilà. Je n’ai même pas à réfléchir aux jours qui viennent, après ma petite retraite, car je suis ici dans une parenthèse hors du temps.

Je me suis créé un contexte où mettre des priorités est ridiculement simple, et où il y a très peu de décisions à prendre (quoi lire? quoi écrire? quelles photos trier?). On pense aux auteurs qui s’exilent quelque part pour finir d’écrire.

Je m’endors à 21h et je suis réveillée par les chats à 5h30, après plus de 8h de sommeil. Impensable à la maison, avec les possibilités infinies du monde dans lequel je baigne.

Cet état, je le retrouve également lorsque je navigue. Sur un bateau, il n’y a pas grand-chose à faire (à part naviguer bien sûr, ce qui n’est pas rien!) Vivre ainsi est extrêmement reposant, mais j’ai conscience que ce n’est possible que parce que c’est une parenthèse, justement.

Ça me fait penser à mon année en Inde, qui s’éloigne à grands pas dans les brumes du passé. Après six mois environ, je m’étais reconstruite une vie aussi complexe que celle que j’avais laissée derrière moi en Suisse. J’avais des activités, une vie sociale, des projets. Je procrastinais, mon emploi du temps me stressais, je n’avais “pas assez de temps” (en Inde, vous imaginez!), bref, j’ai bien compris que le problème, c’était moi.

Durant ces parenthèses que je m’offre quelques fois par année, je me demande comment je pourrais simplifier ma vie “normale” — et si c’est possible. J’aime avoir des projets. Je m’intéresse à un tas de choses, trop, même. C’est une force qui me tire en avant, qui est extrêmement positive, mais dont je finis par devenir un peu la victime.

Bien entendu, je gère la complexité de ma vie bien mieux maintenant, à l’approche de la quarantaine, que lorsque j’avais à peine vingt ans. Je me connais mieux, je comprends mieux comment fonctionnent les gens et le monde, j’ai mis en place des systèmes et des stratégies pour éviter de me faire trop déborder, ou pour mieux supporter lorsque je le suis. Ça ne va pas tout seul, ce n’est pas forcément facile, mais dans l’ensemble, je n’ai pas trop à me plaindre.

Alors, faut-il simplifier? Simplifier, ça veut dire faire moins, pour moi, et possiblement, vouloir moins. J’ai récemment mis fin à une activité importante dans ma vie, parce que j’avais pris conscience que c’était juste logistiquement impossible pour moi d’y rester engagée “correctement” vu mon train de vie. Ça a été une décision extrêmement douloureuse qui a mis plus d’un an à mûrir, j’ai versé quantité de larmes et j’en verserai probablement encore, mais maintenant que c’est derrière je suis extrêmement soulagée. Allégée. Mon emploi du temps est un peu moins ingérable, je peux me consacrer mieux à ce que j’ai décidé de garder (et qui était encore plus important pour moi que ce à quoi j’ai renoncé), et j’ai aussi appris que je pouvais “lâcher”, même si ça me coûtait. FOMO et tout ça.

D’expérience, l’espace que je crée dans ma vie en “simplifiant” se remplit toujours assez vite. C’est si facile de dire “oui”! Pour simplifier vraiment, je crois qu’il faut vouloir moins. Difficile.

En attendant, je vais continuer à préserver ces “pauses”. J’en ai en plaine, aussi, mine de rien: je protège assez bien mes week-ends et mes soirées de ma vie professionnelle, par exemple. Mais ma vie personnelle est aussi parfois une source de stress, étonnamment. Et on sait que même avec plus de temps à disposition, ce n’est pas dit que l’on fasse enfin toutes ces choses auxquelles on a renoncé “par manque de temps“.

Mon article tourne un peu en rond, désolée. On en revient toujours au même: la compétence clé, pour moi du moins, c’est la capacité à hiérarchiser, à faire des choix et mettre des priorités. Et là-derrière se cache quelque chose qui est probablement encore plus que ça le travail d’une vie: faire les deuils des désirs que l’on ne poursuivra pas.

Je crois que je vais arrêter là ;-), quand j’ai commencé à écrire je voulais juste vous dire à quel point j’avais pondu une grosse pile d’articles pendant que j’étais ici!

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A Year of Chalet Mini-Holidays [en]

[fr] Ça fait une année que je monte régulièrement au chalet pour des mini-vacances (week-ends prolongés). Bon rythme!

A bit over a year ago, I badly needed a break (after Going Solo). One of my friends was deep in her thesis and needed one too, so we went up to my chalet for five days and walked around in the mountains.

I remembered (or rediscovered) how much I loved walking and being in the mountains. Before I headed back to Lausanne, I had booked subsequent “chalet breathers” for the next few months.

Over the last year, I’ve tried to go up to the chalet every 6 weeks or so. Sometimes it’s less, sometimes it’s more — but that’s what I aim for. I figured that as my financial situation does not really allow me take “real” holidays (2-3 weeks off somewhere) I was going to grant myself regular extended week-ends: mini-holidays.

It has worked really well.

I get breaks, and I have noticed how important it is to be able to hit the pause button once in a while, just think about stuff (personal or professional) but without actually having any work to do, read books, or write. Or just spend time talking with people.

It’s like with sports, really. If you exercise regularly, your body needs a break now and again. For exemple, at a time when I was at university, I would do judo 4-5 times a week. At some point, I realised that my body needed a holiday. And when I came back, I realized that I was refreshed and had actually made progress while I wasn’t training!

The brain needs “off” time to process all the activity and things learned during the “on” time — whether it’s physical or intellectual.

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Chalet, chat sous duvet [fr]

[en] A few words about being at the chalet alone with Bagha. I'm happy there is no internet connection there.

Me voici seule au chalet. Enfin, seule avec mon fidèle et ronronnant compagnon à quatre pattes. J’ai choisi d’écourter mon séjour, ayant deux (peut-être même trois) crises à gérer ces jours, mais j’ai refusé d’y renoncer. Un long week-end pour reprendre de l’air, du vendredi au lundi, je crois ne pas exagérer en disant que j’en ai bien besoin.

Cela fait longtemps que je ne suis pas montée ici seule. Je pourrais vérifier dans le carnet de bord du chalet, sorte de livre d’or où les visiteurs chroniquent les jours passés ici. C’était mon initiative, ce livre de bord: un “blog collaboratif hors-ligne” — et à ma surprise, tout le monde s’y est mis.

Je me souviens de deux séjours solitaires. Le premier, c’était dans une autre vie. Avant l’Inde, avant le blog, avant Bagha. J’avais découvert internet depuis quelques mois, je chattais à n’en plus dormir la nuit, j’avais peur d’être “accro”, et je suis montée quelques jours durant les (à l’époque) longues vacances universitaires de février pour faire le point. A défaut de cahier pour le chalet, c’est à cette occasion que j’ai acheté mon premier “cahier de route” (j’en suis au treize ou quatorzième) servant à la fois de journal, bloc-notes, liste de commissions.

Le deuxième, justement, c’est “celui du carnet de bord”. C’était en 2002, je préparais ma licence de philo, et j’avais besoin d’un changement d’air. Je me souviens que je lisais Paul Ricoeur devant un feu de cheminée, le chat sur les genoux, et à un moment donné, j’ai réalisé que je comprenais ce que je lisais. Vraiment. C’était une expérience de “flow” intellectuel assez intense. Peut-être que je devrais ressayer de lire Ricoeur — j’ai des tas de livres à lui dans ma bibliothèque.

Me voici donc seule au chalet, pour quelques jours de répit dans la tourmente. J’ai éteint mon téléphone, je sais à peine quelle heure il est, et demain matin je me lèverai quand je me lèverai, déjeunerai, prendrai ma douche, puis m’inquiéterai à ce moment-là de savoir ce que je fais de ma journée. Marche s’il fait beau. S’il pleut, lecture, écriture, ou piscine à Villars (puisque mon passe “indigène” m’y donne droit).

Avec les autres copropriétaires, on a évoqué la possibilité d’amener une connexion internet au chalet. J’espère que ça ne se fera pas. Je crains de ne pas réussir à me tenir à une décision qui ne serait pas soutenue par une contrainte technique: bien sûr que je pourrai continuer à monter au chalet “sans internet” — mais dans l’état actuel des choses, la décision est prise pour moi, et cela rend les choses plus simple.

Plutôt qu’une question de dépendance à internet, je pense qu’il s’agit ici plutôt d’une surcharge de décisions à prendre. J’ai déjà mentionné le livre The Paradox of Choice, qui m’a fait prendre conscience à quel point nous devons prendre un nombre toujours croissant de décisions (micro et macro) dans nos vies, à plus forte raison lorsque l’on est indépendants. N’avoir pas à décider de ne pas travailler quand je monte ici, c’est déjà des vacances. Vous voyez ce que je veux dire?

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Retour de vacances [fr]

[en] I've written a lot about my holidays in English. Time for my French readers to get a share!

Voilà, j’ai promis quelque chose en français, me voici donc. J’ai filé à la montagne pour une petite semaine au vert, sans internet, avec pas mal de marche et beaucoup de photos de fleurs.

J’ai un chalet (copropriété familiale, il appartenait à mes grands-parents, je me retrouve donc avec une tranche) à Gryon, tout près de la gare, et que je ne fréquente de loin pas assez.

Une de mes excuses c’est que c’est compliqué d’y monter, surtout maintenant que je n’ai plus de voiture, avec le chat, etc — mais expérience faite, ce n’est pas si terrible. Ça coûte une dizaine de francs aller simple. La même chose que pour aller à Genève.

Je mets le chat dans sa cage, et le charge sur les roulettes de mon caddie à commissions. Il y a un bac à litière et du sable déjà là-haut, et si je m’organise un peu, je monte des draps que j’y laisse, histoire de ne pas avoir besoin de descendre à chaque fois les draps communs pour les laver après utilisation. Un taxi direction la gare depuis chez moi, hop, 90 minutes de train, et j’y suis.

Gryon, c’est un coin superbe. Ça faisait une année que je n’y étais pas montée (et même quelques mois). Surtout, c’est un coin que je n’ai jamais vraiment fréquenté en été (du moins depuis mon enfance). Je garde des bons souvenirs de marche en montagne avec mes parents et des amis, quand j’étais enfant. Oui, c’était parfois pénible, marcher des heures et des heures, mais je crois que j’aimais assez ça — du moins retrospectivement.

Cinq jours sans accès internet, vous vous rendez compte? Ça faisait des années que je n’avais pas fait ça. J’avoue n’y avoir pas trop pensé, avant. J’ai toujours eu assez confiance qu’il me serait sans trop de difficulté possible de me passer de “connexion” durant un moment. En fait, je n’avais même pas tellement prévu si j’allais profiter ou non des possibilités offertes par mon téléphone mobile (e-mail, Twitter, chat/skype).

Après une première journée où j’ai manqué consulter mon e-mail durant les moments où j’étais seule, j’ai assez vite “déconnecté” sans souffrance. Oui, je me demandais parfois ce que j’avais dans mon inbox, tout comme je me reprenais parfois à penser au travail — mais simplement dans la mesure où quand on travaille non-stop et sous pas mal de stress durant des mois (voire des années), eh bien, il faut quelques jours pour décrocher complètement.

Marcher m’a fait le plus grand bien. Marcher, regarder les montagnes. Prendre des photos — un plaisir redécouvert, après quelques années ou la photo est devenue pour moi de plus en plus orientée “objectif-publication” (aux conférences surtout — prendre beaucoup de photos, les mettre en ligne à mesure, taguer, etc.)

J’ai envoyé quelques photos avec [TwitPic](http://twitpic.com/photos/stephtara), histoire de faire saliver un peu mes amis, mais pas de façon compulsive. [Comme l’a bien dit Xavier](http://climbtothestars.org/archives/2008/07/28/a-couple-more-days-offline/#comment-422650), quelque chose qui me ressemble assez peu: pas de tags, pas de notes, juste une photo et un petit titre.

J’ai décidé que je voulais marcher plus, venir au chalet plus. Et j’ai bloqué des dates de retour à la montagne avant de redescendre en plaine. C’est beaucoup plus facile de bloquer des vacances quand on est reposé et en train justement d’en profier, que lorsque l’on est pris dans la spirale infernale du stress-travail.

Pour prendre de la distance, c’est important de se recentrer. Et me retrouver 5 jours à la montagne, avec une copine, à faire des activités tout sauf intellectuelles (marcher, dormir, manger, bûcheronner dans le jardin, papoter un peu et lire/écrire avant que le sommeille ne m’assome, avant 10h du soir), c’est ce qu’il me faut. Pas de soucis, pas de prises de tête, pas de possibilité de faire quoi que ce soit. Repos forcé de l’esprit. De temps en temps, rebooter la machine.

Etre au milieu des montagnes, en pleine nature, ça aide à prendre un peu de distance par rapport à ses soucis et à sa vie. Les montagnes sont là depuis de millénaires, immuables. Leur présence me donne le tournis. On voit sur elles la trace de leur naissance, les plis rocheux un jour liquide. Et puis dessus, quelques petits chalets. L’homme est un invité sur cette terre. A Lausanne, le lac me fait un peu le même effet. Mais en moins radical.

J’aime la montagne.

Une source importante de mon stress est ma tendance à aborder tout problème comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort. Je prends les petites choses beaucoup trop à coeur, je m’y épuise.

Depuis mon retour, je m’exerce à “m’en foutre”. Pas dans le sens d’être indifférente, mais de me détacher un peu, de me laisser moins affecter. A ne pas prendre les choses tellement à coeur, justement.

J’ai ralenti, et je dédramatise. Le ralentissement est particulièrement perceptible. Je mets le temps qu’il faut pour faire les choses, plutôt qu’essayer de les faire aussi vite que possible, d’être la plus productive possible. Ça n’a rien à voir avec utiliser ou non une méthode telle que GTD, mais vraiment avec sur quel “canal” je branche mon cerveau.

Et là, je sens que c’est pour de vrai. Quand je me réveille, je ne me sens pas sous pression de démarrer au plus vite, d’abattre ceci ceci cela durant la journée, ce qui va habituellement de pair avec une furieuse envie de ne rien faire, de procrastiner, ou de replonger dans les bras de Morphée pour une heure ou deux.

Je me recentre sur moi. Je prends le temps de me lever. Se lever c’est pénible, j’ai souvent l’impression qu’il me faudrait plus de sommeil, mais en fait (et c’est mon couchsurfeur de l’autre soir qui m’a sorti ça, sans ce rendre compte que cette phrase me suivrait durant des jours), “après on se sent mieux”. Se lever c’est pas drôle, mais en fait, une fois qu’on a fini de se réveiller, on se sent mieux. J’expérimente ça très consciemment depuis deux jours, et c’est vrai. Plutôt de focaliser sur la pénibilité du réveil, je garde à l’esprit que c’est un passage difficile pour me sentir mieux plus tard.

Au chalet, j’ai découvert le plaisir de me “réveiller” dans le jardin. Non pas que je dormais dehors — je parle de la phase où on “émerge”, où l’on ne dort plus, mais où tout ne fonctionne pas encore. Chez moi, cette phase un peu vaseuse se faisait souvent en ligne. Il y a un moment j’ai découvert que passer ces 10-15 minutes sous la douche plutôt que dans son e-mail était nettement plus agréable. Mais ça n’est pas rentré assez profond pour que je change mes habitudes.

Là, au chalet, une fois réveillée, j’allais sur le balcon regarder les montagnes, puis je sortais avec le chat, qui, peu à l’aise dans ce territoire qui n’est pas le sien, rechignait à aller prendre l’air tout seul.

D’une certaine façon, je dirais que ces petites vacances à la montagne m’ont aidée à mieux me reconnecter à ma vie.

Voilà, chers lecteurs francophones. Vous voyez comme c’est. Je vous néglige pendant des semaines voire des mois, puis je vous assome d’une tartine qui n’en finit pas.

On va s’arrêter là. Mais n’oubliez pas de jeter un oeil [aux photos des vacances](http://climbtothestars.org/archives/2008/08/03/photos-from-the-mountains/)!

Similar Posts:

Photos From the Mountains [en]

[fr] Quelques photos de mes vacances au chalet.

As you know if you read my latest posts (I’m going on a link strike, be warned, so it’s up to you to dig), I was up in the mountains for nearly a week, staying at my chalet with a friend.

And I took photos.

I’d been on a photo strike for ages, and I rediscovered how much I liked taking photos, and even sorting them 🙂

Here are the albums of my days in Gryon:

Feel free to tag my photos, add notes, or add questions. I know most of the places and mountains photographed, but it’s easier to add information as it’s asked for!

My sets and collections are somewhat out of control, of course, but there is some underlying layer or organization. Maybe ten years from now I’ll go through with my project to select photos for a book or an exhibition (maybe you can help me: tags forbook and forexpo — doesn’t hurt to try).

If you’re using Firefox, you might want to download and install the PicLens plugin.

Here are some random photos that I like.

Chalet and Surroundings 55

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 94

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 16

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 35

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 77

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 27

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 50

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 59

Day 1, Croix des Chaux - Taveyanne - Villars 080

Day 1, Croix des Chaux - Taveyanne - Villars 047

Day 1, Croix des Chaux - Taveyanne - Villars 049

Day 1, Croix des Chaux - Taveyanne - Villars 030

Day 1, Croix des Chaux - Taveyanne - Villars 026

Day 3, Bretaye - Col de la Croix - Gryon 23

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 26

Chalet and Surroundings 12

Chalet and Surroundings 29

Chalet and Surroundings 42

Chalet and Surroundings 37

Chalet and Surroundings 65

Chalet and Surroundings 52

Chalet and Surroundings 79

Chalet and Surroundings 10

Chalet and Surroundings 66

Chalet and Surroundings 62: Steph and Bagha

I’m looking forward to my next holiday!

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