Des cours sur les chats et leur comportement [fr]

[en] An inventory of the (now numerous) courses I have followed on feline behavior. The next one is on ageing cats, in two weeks.

Note: ne ratez pas le cours le chat âgé, le 12 juillet 19-22h à Semsales, près de Châtel-St-Denis! 60.- le cours; je fais le trajet en voiture depuis Lausanne et peux prendre du monde.

Si vous aimez les chats, si cet animal vous intéresse, que vous désirez mieux comprendre votre félin, améliorer votre relation avec lui, voire résoudre des problèmes de comportement: je ne peux que vous encourager à vous intéresser à une série de cours que j’ai suivis avec grand intérêt.

Bien sûr, j’avais l’intention de faire ici des comptes-rendus à mesure, mais vous savez comme c’est. Alors je vais vous faire un petit inventaire synthétique et aussi vous signaler le prochain cours, sur le chat âgé, qui a lieu le 12 juillet 2018. Il reste encore de la place. Les cours sont donnés par le vétérinaire comportementaliste que j’avais consulté à l’époque pour les problèmes de marquage de Tounsi.

Mon amie Claire, une blogueuse bien plus rigoureuse que moi, a écrit toute une série d’articles suite à ces cours que nous avons suivis ensemble. Je vais donc sans autre forme de procès vous aiguiller sur ses articles.

  1. Le premier cours qu’on avait suivi, Entre chat et moi, était le seul donné par une autre comportementaliste. J’avais trouvé extrêmement intéressant. D’où vient le chat, côté évolution? Comment vit-il? Comment fonctionne-t-il? En gros, qu’est-ce qu’un chat? (les notes de Claire). [note: j’ai commencé à mettre ici certains des points qui m’avaient frappé, mais ce sera pour un article séparé…]
  2. Le deuxième cours portait sur les jeux, activités, et occupations du chat. C’est suite à ce cours que j’avais écrit Le chat, animal si pratique, mais qui s’ennuie “à dormir” dans nos maisons, et fait une longue vidéo live sur Facebook. Comment occuper son chat, conçu pour passer une dizaine d’heures par jour à chasser, et enfermé la plupart du temps dans une cage dorée où la nourriture est servie sur gamelle? J’en étais ressortie avec plein d’idées pratiques pour améliorer le quotidien des mes chats, même s’ils sortaient déjà, ce qui enrichit déjà largement leur environnement. Lire les comptes-rendus de Claire: partie 1 (nourriture), partie 2 (jeux et activités), partie 3 (espace).
  3. Nous avons ensuite fait un petit détour par la nutrition (générale et thérapeutique). C’était fascinant aussi! La nourriture est vite un sujet de débat “religieux” parmi les propriétaires de chats, donc c’était bien d’avoir quelques notions de base, des outils, et un peu de science à laquelle se raccrocher pour garder son esprit critique. Ce que j’ai apprécié particulièrement lors de ce cours est qu’il n’avait pas pour but de débattre si cru, croquettes, humides, ou rations maison étaient “le mieux”, mais de clarifier quels sont les besoins nutritionnels du chat et nous aider à déterminer si tel ou tel régime est équilibré. La preuve, tant Claire que moi avons trouvé ce cours intéressant: elle donne de la nourriture crue à ses chats et moi des croquettes! Voici d’ailleurs deux articles qu’elle a écrits suite à ce cours: l’alimentation du chat, introduction et les conséquences d’un déséquilibre alimentaire.
  4. Le cours sur le développement du comportement du chat, même s’il se focalise pas mal sur le chaton, était aussi utile pour comprendre comment un chat devient un chat, et ainsi mieux rentrer dans sa “logique de chat”. Comme tout le monde, j’adore les chatons, mais je fais aussi campagne pour que les gens adoptent les adultes qui se morfondent dans les refuges plutôt que de simplement craquer pour un “chaton cromignon”, et donc je n’ai pas de grande expérience (ou intérêt) côté reproduction, mise à part m’être occupée de trois orphelins il y a déjà pas mal d’années de ça. Ce cours a abordé en particulier les questions d’inné et d’acquis, le mode d’apprentissage du chat, sa socialisation (à l’espèce féline et aux autres espèces). Claire a écrit Comment se développe le comportement du chat et Le développement du chaton, partie 1 et partie 2.
  5. Nombre de problèmes comportementaux sont dûs au stress et à l’anxiété, donc c’était utile de suivre un cours sur le sujet. Comme les humains ne sont pas stressés par les mêmes choses que les chats ou les chiens, on évalue souvent mal ce qui est source de stress pour notre animal. Avoir les clés, c’est précieux. D’une part pour que notre animal se sente bien, d’autre part pour réduire certains comportements non-désirés qui sont dûs à des stress évitables.
  6. Septième cours suivi (!): la communication féline. Un inventaire très utile des différents signaux émis par le chat (sonores, visuels, olfactifs, posturaux, etc) et leur interprétation. C’est plutôt complexe, mais vraiment intéressant. Depuis, je vois les soucis que la cécité de Quintus pose dans ses (rares) interactions avec Erica, quand ils se croisent dehors. J’ai aussi découvert les différentes fractions de phéromones, l’importance d’observer des choses comme la position des oreilles ou le diamètre des pupilles vu que les odeurs et les phéromones ne nous sont pas accessibles, et on a aussi parlé de l’impact de la “socialisation forcée” chez les chats obligés à cohabiter. Claire a écrit La communication féline pour débutants suite à ce cours.
  7. Dernier cours en date, la douleur chez le chat et le chien. Là aussi, sujet hyper important vu que le chat masque sa douleur et ne s’en plaint pas, et donc que celle-ci va se manifester à travers son comportement, qu’il s’agira d’interpréter correctement. Vous imaginez que c’est un sujet qui me tenait particulièrement à coeur, avec Quintus et toute son arthrose. Mieux comprendre les éléments physiologiques de la douleur m’a permis de comprendre un peu mieux comment agissent les différents médicaments qu’on a pour agir dessus. Comme toujours, Claire a été bien plus organisée que moi et elle a publié Qu’est-ce que la douleur chez le chat? Comment la repérer? Comment la soulager?

Dans deux semaines, je me réjouis vraiment d’aller suivre le cours sur le chat âgé. Quintus a 17 ans, âgé depuis un moment, et il présente plein de problématiques de vieux chats: douleur et maladie, handicap (cécité et difficultés de mobilité), activité réduite, un peu de désorientation… Je suis déjà relativement bien équipée pour m’occuper de lui, mais je me réjouis de compléter les lacunes dans mon “éducation féline”! Cet automne, j’ai prévu de suivre le cours sur l’intelligence des chats, chiens, et autres animaux. Et je me tâte même pour aller faire un petit tour chez le chien, animal que je connais moins bien que le chat mais qu’il m’intéresse aussi de comprendre.

Faites-moi signe si vous vous inscrivez au cours du 12 juillet!

Similar Posts:

Le chat, animal si pratique, mais qui s’ennuie “à dormir” dans nos maisons [fr]

[en] I have followed two half-day courses on cat behaviour so far, and it has completely changed the way I see (my) cats. I thought I knew a lot about them, but I still have a lot to learn! The sad takeaway from these courses is realising how bored most of our cats are, particularly indoor cats. An unhappy cat will just stay silent and quiet, and sleep to pass the time. It's that bad. They do not let us know something is wrong except by sleeping. And we all expect our cats to sleep... a lot.

There is a lot we can do, as humans, to enrich their environment. But it takes work. And cats do not "know" how to use the devices we will present them. We need to teach them... and we usually do not know how to teach a cat something.

If you're interested in the topic, I recommend you listen to this episode of Fresh Air. If you struggle through my French blog post and have questions, I'm happy to answer them in the comments. I'm also planning a Facebook Live on the topic, and toying with the idea of doing one in English. Would you be interested in following it?

Nos chats s’ennuient bien plus que ce qu’on pense. Très franchement, je n’avais aucune idée. Ces derniers mois, ma façon de regarder les chats (et les miens) a énormément évolué.

img_8499

J’ai en effet suivi deux demi-journées de cours sur le comportement félin récemment. Claire y était également et a écrit de jolis comptes-rendus: premier cours, deuxième cours. Ma première visite chez le comportementaliste m’avait déjà ouvert grand les yeux sur les limites de ma compréhension de nos petits fauves d’appartement. Oui je sais, si vous me connaissez il y a des chances que vous me considériez “experte en chats” – eh bien laissez-moi vous dire que j’ai beaucoup appris durant ces deux cours. (Il y en a encore deux!)

J’ai tellement à dire que je ne sais pas trop par où commencer. Il y a des tas de trucs pratiques, des infos sur certains comportements que je ne savais pas décoder, etc. Mais ce qui m’a le plus touché (on peut dire ça) c’est cette question de l’ennui, de réaliser à quel point la maltraitance par ignorance et manque d’information est répandue (voire systémique) quand il s’agit du chat.

Ça peut choquer, d’entendre ça. Personne ne considère qu’il ou elle maltraite son chat. On les aime, on en prend soin. On veut leur donner une bonne vie. Et malgré tout ça, il est possible qu’on les maltraite sans le savoir.

La clé la plus importante à intégrer concernant le chat est que c’est un animal qui ne manifeste pas sa souffrance.

Je le savais déjà pour la souffrance physique: un chat âgé qui a de l’arthrose, et donc a mal, ne va pas se plaindre. Il va simplement adapter son activité pour ne pas avoir mal. Il va bouger moins. Dormir plus. Arrêter de sauter sur la table. Si votre chat a huit ans ou plus, il y a de fortes chances qu’il ait déjà de l’arthrose. Comment on sait ça? On prend toute une collection de chats d’un certain âge. On leur donne des anti-inflammatoires pendant quelque temps. Et hop, ils dorment moins, sortent plus, sautent sur la table, jouent à nouveau!

Ils ont mal mais ils ne se plaignent pas, ne montrent rien.

Ce qui est vrai pour la douleur physique l’est aussi pour la douleur psychique. Un chat qui va mal va s’inhiber, bien avant de détruire l’appartement en notre absence.

Il faut comprendre que c’est une des caractéristiques du chat qui le rendent si “pratique” comme animal de compagnie. Il ne nous emmerde pas… Le problème c’est qu’on n’en a pas conscience. On pense que si notre chat ne pose pas de “problèmes” c’est que tout va bien. Mais ce n’est pas vrai. Un chat qui ne nous emmerde pas n’est pas nécessairement un chat qui va bien.

Un exemple: l’ennui. Si on compare les activités “naturelles” du chat à celles du chat “en appartement”, on se rend compte que l’environnement qu’on lui propose n’est absolument pas adapté à ses besoins.

Un chat peut chasser jusqu’à 11 heures par jour. S’il est actif, il ne dort pas 16 heures par jour, mais plutôt une dizaine d’heures. Le chat est un animal territorial, et son domaine vital “naturel” est bien bien plus grand que nos appartements. On le prive de territoire, on le prive de chasse. Se nourrir prend 5 minutes à la gamelle. S’il a de la chance ses maîtres jouent avec lui un peu en rentrant du travail, et il s’installe sur leurs genoux devant le téléjournal. Seul la journée, seul la nuit quand on dort (à plus forte raison si la chambre à coucher lui est interdite), le chat s’ennuie. Il se résigne, et dort par dépit. La grande majorité des chats en Suisse vivent dans des cages dorées.

Ces idées nous heurtent! On ne veut pas faire souffrir nos chats. Ils ne semblent pas demander quoi que ce soit de plus. Quand on essaie de les intéresser à un jouet, ça ne prend pas. Ils sont “paresseux” et préfèrent dormir. Après deux ou trois tentatives on se dit que ce n’est pas leur truc, alors on laisse tomber – ils ne se plaignent pas, ça doit pas être si grave.

Justement. Il faut enregistrer fermement cette information: le chat malheureux ne se plaint pas. Il ne le manifeste pas – si ce n’est en dormant. 

Que faire? Une fois cette prise de conscience faite, par où commencer? C’est là qu’il y a des tonnes d’articles à écrire. Mais quelques principes, déjà.

Se débarrasser des gamelles, tout d’abord. Mettre en place des systèmes, achetés ou bricolés, pour que le chat doive “travailler” pour obtenir sa nourriture. Cela ne remplacera pas le temps de chasse, mais ce sera toujours plus que les 5 minutes nécessaires à descendre le contenu de l’assiette. Quoi, comment, où? Il y a pas mal d’idées déjà dans l’article de Claire, et je pense développer ce sujet à l’avenir.

Quintus et Tounsi avec des nouveaux jouets (je mettrai la vidéo sur YouTube quand je suis de retour en plaine avec du wifi)

Partir du principe que le chat ne “sait” pas faire l’activité qu’on lui propose. Que ce soit du jeu, de la chasse, un moyen différent de trouver sa nourriture: on doit lui apprendre. Et l’apprentissage, c’est une activité. On a tendance à se limiter à ce que le chat fait spontanément ou pige tout de suite, et c’est une grave erreur. Les chats sont intelligents et capables d’apprendre beaucoup de choses, mais pour cela nous devons tout d’abord nous apprendre à enseigner aux chats. On n’a pas la science infuse non plus. (Aussi plein de choses à écrire là-dessus, mon vieil article sur le clicker training vous donnera déjà une idée de base. Mais c’est pas suffisant, à l’époque où je l’ai écrit il y avait des tas de choses que je n’avais pas comprises, et je crois qu’il y en a encore qui m’échappent.)

Faire sortir son chat. C’est con hein, mais un chat qui sort, il va automatiquement avoir une vie bien plus remplie d’activités qu’un chat dont le monde se résume au canapé, au lit, et à l’arbre à chats. Si vous avez trop peur, je me dis maintenant que le harnais, c’est déjà mieux que rien (mais ça vous oblige à être là).

Mais même un chat qui sort peut s’ennuyer. Je le vois avec Tounsi et Quintus, qui sont clairement des chats “dedans d’abord, dehors un peu”. Je sortais déjà un peu Quintus pour qu’il se dégourdisse les pattes (maintenant que je sais qu’il est presque aveugle, je comprends mieux pourquoi il ne quittait le devant de l’immeuble qu’en ma compagnie). Je le fais maintenant d’autant plus que je comprends que c’est une façon de le garder actif. Tounsi aussi. Au chalet, où ils sont moins familiers avec le territoire, je les encourage activement. Je sors avec eux, je les appelle, j’amène des croquettes, même. Je prends mon téléphone ou ma kindle et je traine au jardin avec eux. Dehors, ils ne font pas la sieste: ils regardent, explorent, chassent même un peu. Si je me contentais de leur ouvrir la porte, je resterais à la conclusion que “ils ne veulent pas vraiment sortir”. Il ne faut pas s’arrêter à ce que le chat semble vouloir.

Combien d’activité par jour? Il y a des années, j’avais vu quelque part 45 minutes par jour pour un chat d’appartement. Je n’ai jamais retrouvé la source. Dans le deuxième cours, le comportementaliste nous propose de viser un minimum de 4 heures par jour d’activités: chasse, alimentation, jeux, interactions. C’est énorme! Cela veut dire qu’il faut mettre en place un contexte où une partie des activités ne dépend pas de notre présence.

On pense souvent qu’avoir deux chats “règle le problème” du chat enfermé tout seul à la maison toute la journée. Ce n’est malheureusement pas vrai. Déjà, il faut que les chats s’entendent (ce n’est pas toujours le cas; imaginez, être enfermé durant des années avec comme compagnon principal quelqu’un que vous n’aimez pas). Mais même s’ils s’entendent, ils vont simplement s’ennuyer ensemble si on ne leur propose pas d’activités. On nous a montré cette vidéo durant le deuxième cours, et j’avoue que ça m’a vraiment fait mal au coeur.

Saisir les opportunités. Le chat est un sprinteur, il lui faut donc des activités très courtes. Une fois qu’on se rend compte que des petites choses qui peuvent nous paraître insignifiantes sont importantes pour son équilibre, il y a en fait plein de petites choses qu’on peut faire.

En particulier, quand mes chats dorment depuis un moment, je vais aller dans la chambre et bouger un peu. Pas les réveiller toutes les cinq minutes, s’entend, mais rendre leur environnement moins statique. Lancer un truc par terre, ça va attirer leur attention. Même s’ils ne se jettent pas dessus, s’ils le regardent, ou se déplacent, c’est déjà ça. Quand je rentre de courses, Tounsi a toujours le nez dans tout. Je ne le chasse pas ni le gronde, son intérêt pour ces choses nouvelles dans son environnement est tout à fait sain. Je m’assure juste (gentiment) qu’il ne parte pas avec le fromage ou le jambon! Je vais faire des caresses à Quintus pendant sa sieste, et je fais frétiller la ficelle qu’il aime bien sur le lit devant lui. Des fois il l’ignore, des fois il joue un peu. Une minute, c’est déjà ça! Il faut procéder par petites touches, plein plein de petites activités courtes, au lieu d’une grande séance de jeu dont ils se fatigueront trop vite. C’est comme avec la nourriture: plein de petits repas au fil de la journée. Toute occasion est bonne pour leur lancer une boulette de papier ou une croquette, ou laisser trainer un sac ou un emballage le temps qu’ils l’explorent.

J’ai à peine gratté la surface de tout ce que j’ai à écrire suivant ces deux cours, mais cet article commence à être bien assez long. Je réponds volontiers à vos questions dans les commentaires. Je me tâte d’ailleurs de faire un (ou plusieurs?) Facebook Live, peut-être déjà simplement pour discuter plus avant des idées que j’introduis ici. (Je vous tiens au courant, mais ça se dessine pour vendredi 15h ou 21h, ou samedi 10h.)

Mise à jour: j’ai fait le fameux Facebook Live que vous pouvez donc désormais visionner!

Similar Posts:

Chat qui marque: Tounsi et le comportementaliste [fr]

[en] My cat Tounsi has been spraying (marking his territory with urine) since I first got him. About a year ago I finally took the plunge and went to see a behaviour specialist vet. It was a great idea. Spraying is now under control, even though we're not down to zero. But I'm not cleaning every day, I was able to change my pee-imbibed bookcases, and my flat never smells of cat pee. I should have done that years ago!

Lasse de faire la chasse au marquage urinaire dans mon appartement, j’ai fini l’an dernier par consulter un vétérinaire comportementaliste, suite à la suggestion d’une assistante vétérinaire dans mon cabinet habituel. Grand bien m’en a pris, et je regrette de ne pas y avoir été trois ans plus tôt. Je vous raconte.

Tounsi

Le comportementaliste, c’est un peu le psy pour chats, sauf que bien sûr, comme il s’agit d’un chat, c’est le maître qui doit faire tout le travail. La couleur était annoncée d’entrée, et je n’en attendais pas moins.

J’ai donc fait 25 minutes de voiture avec mes deux chats (eh oui, le contexte c’est important!) pour une première séance de plus de deux heures. Le vétérinaire a observé les chats, bien entendu, mais m’a aussi posé trois tonnes de questions. Je lui ai tout raconté, plan de l’appartement qu’il m’avait demandé et photos à l’appui: le caractère des chats, à quoi ressemble notre quotidien, leur relation et son évolution, ce que j’ai essayé, comment je réagis, plus une myriade d’autres choses que je n’aurai pas forcément pensées significatives (c’est pour ça que c’est lui le comportementaliste et pas moi).

Tounsi in basket

Le marquage, c’est complexe. Difficile de mettre le doigt sur “une cause”. Dans le cas de Tounsi, je suis repartie avec les éléments suivants:

  • Tounsi est un chat anxieux. Je m’en doutais (j’avais remarqué qu’il sursautait facilement), mais je n’arrivais pas à en faire sens compte tenu de sa témérité (y’a pas d’autre mot) face au monde. C’est le chat qui entend la tondeuse à gazon et court à travers le jardin pour voir ce que c’est. L’explication, c’est que Tounsi veut tout contrôler, maîtriser, surveiller. S’il se passe quelque chose il doit aller voir, être au courant. Ça colle avec sa tendance à ne dormir toujours qu’à moitié, et ses oreilles sans cesse en mouvement. Tout ça, c’est stressant — ou signe de stress. Certainement une histoire de tempérament…
  • Dans le marquage, il y a un élément important d’habitude. Compte tenu du fait que Tounsi ne marque pas au chalet ni à l’eclau (une ou deux exceptions cependant), ça laisse penser qu’il marque parce qu’il a l’habitude de marquer. Il est possible que quelque chose ait déclenché l’affaire, mais s’il ne marque pas deux étages plus bas dans le même immeuble, on peut penser que ce déclencheur n’est plus là.
  • Un autre élément c’est “l’appel” de marquages précédents. Ça fait des poteaux “zone de marquage”, même si nous ne sentons plus rien. Le nettoyage à l’eau et/ou au savon neutre ne suffit pas, il faut utiliser un produit qui décompose les molécules d’urine, et dresser un poteau “zone de détente” avec du Feliway en spray (phéromones faciales).
  • Tenter de donner à Quintus une autre nourriture, que Tounsi préfère, et qu’il arrive parfois à voler en étant assez aux aguets, ça augmente son stress.
  • Gronder le chat qui marque aussi: mieux vaut l’ignorer que faire monter la tension.
  • Je n’avais pas réalisé que c’était aussi important de jouer avec des chats qui sortent. Lancer de croquettes, cacher la nourriture sous des pots de yoghurt pour l’obliger à “chasser”, jouer avec une ficelle. Même si le chat ne semble pas joueur, s’il dresse les oreilles et regarde le jouet, c’est déjà un début. Persévérer, et faire des petites séances très courtes mais nombreuses! Essayer d’intégrer ça à ses propres activités au maximum, c’est plus facile de tenir sur la durée.
  • Sprayer religieusement de Feliway les nouveaux objets et meubles dans l’appartement. Idem pour les endroits où le chat a marqué récemment. Après, on peut relâcher l’effort. Ça peut aussi valoir la peine, dans un premier temps, de couvrir certaines surfaces de papier d’alu (il semble qu’ils aiment pas trop pisser contre) et de mettre en hauteur livres et autres objets difficiles à nettoyer.
  • Comme pour les humains, des fois un accompagnement médicamenteux peut s’avérer utile: Tounsi est donc reparti avec une demi-dose de Clomicalm, qu’on a doublée par la suite, et à laquelle on a récemment ajouté le Zylkène.

Résultat: du beau progrès. J’ai pu changer mes meubles imbibés de pipi, Tounsi est toujours un chat en alerte mais il est moins stressé. Il reste quelques minis épisodes marquage mais mon comportementaliste ambitieux pense qu’on peut encore faire du progrès!

Tounsi in cave

Note: j’ai commencé à rédiger cet article il y a un an… je crois. J’avais sûrement d’autres choses à dire qui se sont perdues en route! Posez vos questions, j’aurai sûrement des détails à rajouter dans les commentaires.

Similar Posts:

Activités de groupe: l'importance de l'inscription [fr]

[en] "Who will be there" is an essential part of group activities -- which is why it is so important that people attending announce their presence on Facebook or doodle, like with the first Lausanne Jelly that will be taking place at eclau on November 19th. Say you're coming!

Quand j’organise un Bloggy Friday, un apéro, ou encore un Jelly (c’est vendredi de la semaine prochaine, déjà!) je passe une grande partie de mon temps non seulement à informer les gens de l’événement, mais également à insister pour que les personnes qui m’ont dit qu’elles venaient… s’inscrivent.

Même pour des événements gratuits et ouverts à tous, l’inscription publique est primordiale. Un des intérêts de ces événements est les gens qu’on y rencontre. L’inscription sert à rendre visible sa présence — et les personnes qui participeront à l’activité de groupe sont en fait presque une partie du “contenu” de celle-ci.

Qu’est-ce qui fait plus envie, un apéro (ou un Jelly) avec trois personnes annoncées, ou le même avec 20 ou 30 personnes?

Allez, hop, j’insiste encore un peu: si vous comptez venir travailler à l’eclau le 19 novembre lors du Jelly (c’est gratuit et ouvert à tous!), annoncez-le. Parlez-en autour de vous (Facebook, partager lien, etc.) — et même si vous n’êtes pas sur Facebook, il y a doodle (le nec plus ultra, c’est encore de s’annoncer sur les deux).

Entre les inscrits et les annoncés-mais-pas-inscrits, je compte une vingtaine de personnes — ça va être sympa (vous en faites pas, il y a amplement la place).

Similar Posts:

La détention convenable du chat d'appartement [fr]

Voici un petit feuillet que j’ai trouvé il y a bien longtemps chez mon vétérinaire. Comme ce texte n’est pas en ligne, je le reproduis ici — je pense qu’il donne aux propriétaires de chats d’appartement des conseils précieux pour le bien-être de leur compagnon à moustaches. (Labor Laupeneck, mars 2007 — j’en ai profité pour corriger quelques erreurs de français…)

Quelques conseils

De plus en plus fréquemment, les chats sont détenus exclusivement en appartement. Cette forme de détention n’est toutefois pas si simple et plus nous nous soucions de bien faire, plus cette dernière est exigeante. Quels sont les besoins d’un chat d’appartement? Comment et jusqu’à quel point est-ce que je peux ou je veux combler ces besoins?

Les chats sont des prédateurs très affectueux, éveillés, avides de contact et de jeu.

Dans la nature, ces félins:

  • chassent 6-8 heures par jour
  • tentent des attaques 100-150 fois par jour, dont environ 10% sont couronnées de succès
  • mènent des activités courtes mais intenses.

Nourrir son chat deux fois par jour et nettoyer quotidiennement sa caisse ne satisfait pas les besoins de l’animal. Diversion et jeux interactifs quotidiens sont d’une importances capitale. Si vous êtes trop rarement à la maison, il est préférable d’avoir deux chats plutôt qu’un seul. Seuls, ils ne sont pas assez actifs. Attention: même s’ils sont à plusieurs, ils ont besoin de soins et d’attention!

L’espace offert à l’animal:

Plus ce dernier est petit et monotone, plus nous devons nous soucier d’offrir au chat diversions et activités afin qu’il ne s’ennuie pas. Un petit appartement “en désordre” avec beaucoup d’endroits pour se poser aux rebords de fenêtres et sur les armoires, où la troisième dimension peut être utilisée, est bien plus bénéfique que beaucoup de grandes pièces spacieuses mais dénudées!

Le facteur temporel:

Le chat d’appartement doit bouger! Ils ont besoin d’invitations au jeu et de divertissement. Les propriétaires devraient s’occuper activement de leur chat. Dans le commerce, il existe de multiples jouets. Il est cependant facile de trouver quelque objet avec lequel votre chat peut jouer dans votre foyer. Il suffit qu’il soit petit et qu’il puisse simuler une proie pour le chat: qu’il soit mobile et qu’il fasse du bruit comme, par exemple, un grésillement ou un couinement. Par exemple, les chats adorent jouer avec des boulettes de papier chiffonné. Ces jouets “fabriqués” peuvent être cachés ou lancés.

Type de chat:

Un chat plutôt calme et câlin, qui aime être porté et être longtemps caressé se prête certainement mieux à une détention en appartement qu’un chat peureux, timide, qui réagit très vite avec agression et recul lorsqu’il est confronté à l’homme ou à des situations dont il n’a pas l’habitude. Il est aussi important que le chat ait bien été sociabilisé jusqu’à l’âge de 7 semaines; c’est-à-dire qu’il ait eu des bons contacts avec différentes personnes (hommes, femmes, enfants de différentes classes d’âge), avec d’autres chats et, si possible, avec d’autres espèces d’animaux. Beaucoup de chercheurs comportementaux recommandent aujourd’hui de détenir deux chats du même sexe, car le comportement ludique des chats, surtout jeunes, ne sera pas pareil s’il s’agit de mâles ou de femelles.

Nourriture:

La nourriture naturelle des chats est les souris, oiseaux, lézards, sauterelles, etc. Ceux-ci se sont pas simplement servis sur assiette mais sont le résultat d’une chase effrénée (voir plus haut). Pour nos chats d’intérieur, la nourriture leur est souvent à disposition toute la journée ou alors leur est distribuée sur simple demande. Un exercice physique pour l’acquisition de son repas n’est donc pas nécessaire. La conséquence se traduit bien souvent par une prise de poids. Il est donc conseillé de faire respecter au chat des heures de repas plus ou moins précises. Mais la totalité de la nourriture ne doit pas être donnée à ces heures prévues pour les repas. En effet, une certaine quantité de la ration quotidienne (avant tout avec des croquettes) peut donner au chat la possibilité de simuler une partie de chasse.

Quelques exemples:

La nourriture peut être mise dans une bouteille en PET avec des trous suffisamment grands de sorte que quelques croquettes sortent de ces derniers quand le chat fait rouler la bouteille (note de Steph: équivalent “maison” d’un Pipolino). Les croquettes peuvent être facilement glissées dans n’importe quel trou duquel le chat dénichera sa récompense après quelques efforts. Cacher la nourriture sèche dans des petits sacs en papier. Faire rouler quelques croquettes que le chat devra attraper.

Pas de quémande en dehors des heures de repas! Sinon, le chat apprend qu’il n’a qu’à mendier pour recevoir à manger! L’eau doit toujours être à disposition à plusieurs endroits et dans des récipients de tailles différentes mais suffisamment grands. Il est important que les moustaches du chat ne frottent pas le rebord de la gamelle. Un bol d’eau à côté de la gamelle de nourriture est insuffisant! L’eau doit être fraîche et propre.

Les toilettes du chat:

Les chats dans la nature urinent et vont à selles à des endroits différents. Il est donc important qu’il y ait un nombre suffisant de caisses à disposition. Un chat doit avoir minimum deux caisses.

S’il y a plusieurs chats: nombre de caisses = nombre de chats + 1.

Les caisses doivent être bien placées: pas l’une à côté de l’autre, pas dans un endroit en cul-de-sac, avec un bon champ de vision sur les environs, pas à côté de l’endroit pour la nourriture et du lieu où il dort, pas à côté d’appareils ménagers bruyants. Elles doivent être grandes, stables, non couvertes et nettoyées plusieurs fois par jour. La profondeur de la couche de sable devrait correspondre à la longueur d’un majeur de la main.

Le marquage par phéromones:

Les chats marquent avec des phéromones qui sont lâchées par des glandes situées à la tête, au menton, aux coussinets et à la base de la queue. Le marquage odorant est parfois renforcé optiquement par des traces de griffes. Ces comportements sont très importants pour le bien-être du chat mais peuvent être désagréables pour le propriétaire selon l’endroit où ces marquages ont lieu. Plusieurs emplacements de marquage attractifs et convenables devraient être offerts à l’animal. Cela peut éviter la dégradation du mobilier et de l’appartement. Les surfaces pour se faire les griffes doivent être stables et s’étendre suffisamment haut pour qu’un chat adulte puisse s’y étirer et se cabrer — environ 1-1,4m. Dans les arbres à chats, ces surfaces, entre les différents étages, sont souvent trop petites. Les chats ne marquent pas seulement les objets mais aussi les autres chats, les humains, etc. Pendant qu’ils se frottent à nos jambes, par exemple, ils sécrètent ces phéromones depuis leur menton, joues, flancs, et base de la queue. Cette forme de marquage est faite particulièrement par les chats qui se sentent décontractés.

Le marquage urinaire:

Le marquage par l’urine est totalement normal. Il devient anormal quand votre chat le fait dans votre habitat. Comment prévenir ce comportement désagréable? Choix de l’animal: un chat bien sociabilisé, gentil et sûr de lui montre rarement un tel comportement. Ramenez régulièrement dans votre appartement des choses parfumées telles que branches, bouts de bois, herbes, cailloux, de sorte que le chat s’habitue aux changements et qu’il réagisse moins facilement de manière craintive, par le marquage de l’appartement. Offrez-lui une vie en appartement intéressante et riche en diversions! Au cas où votre chat marquerait encore une fois malgré une prise de précautions, ne point laver l’endroit marqué avec du produit de nettoyage ou désinfectant dégageant une forte odeur; cela stimulerait encore davantage le chat à marquer.

Occupations:

Un chat d’appartement doit avoir une place avec “vue” au bord de la fenêtre ou sur le balcon. Elle est un élément très important dans le rapport avec l’extérieur. Attention: les fenêtres et balcons doivent être sécurisés pour éviter que le chat ne chute! Un tel emplacement avec vue sur les environs lui offre distractions et stimulations qui sont importantes pour la santé de votre animal. Etre assis et observer n’est pas “ne rien faire”! Un chat doit avoir aussi la possibilité de se retirer dans un endroit où il est à l’abri des contacts humains et même félins. Sinon, il risque de vivre un stress permanent, ce qui n’est pas bon pour son bien-être. Rappel: les chats pouvant sortir et se nourrissant seuls s’occupent en chassant jusqu’à 11 heures par jour.

Les chats devraient pouvoir exercer leur instinct de chasseur aussi dans l’appartement. Qu’y a-t-il comme alternative aux souris vivantes et autres petits animaux? Le plus important dans tout jeu de chasse est le mouvement. S’y prêtent bien les petites souris en peluche grise, les balles de ping-pong, les rouleaux de papier, mais aussi le papier de soie, etc. La plupart des chats doivent jouer activement, surtout quand ils sont tout jeunes. C’est la seule manière de leur éviter l’ennui, le surpoids, l’hyperactivité, et l’agressivité. Beaucoup de chats aiment jouer avec le stylo laser. Attention: ne jamais diriger le laser directement vers les yeux ni sur une surface réflechissante. Le stylo laser se prête bien à la phase d’échauffement. Ensuite, l’animal doit avoir la possibilité de faire une véritable partie de chasse avec proie à la clé, qu’il puisse attraper. Même avec les chats, il est possible de jouer à des jeux de cache-cache. Les croquettes y sont particulièrement propices. Il existe une multitude de jeux avec de la nourriture afin d’occuper votre chat.

Dans ce résumé, nous avons seulement relevé les points principaux de la détention convenable du chat d’appartement. Nous aimerions encore répéter que d’avoir un chat à l’intérieur est exigeant et demande beaucoup de temps. Il est clair que nous n’en exigeons pas moins pour la détention d’un chien!

Littérature recommandée: Sabine Schroll, Miez, Miez-na komm! Artgerechte Katzenhaltung in der Wohnung.

Résumé et quelques remarques

Je reprends la main ici pour reprendre ce qui me semble être les points principaux de ce document, et ceux que j’ai trouvé les plus intéressants, ainsi que quelques éléments supplémentaires:

  • besoin de chasse et de jeu: avoir en tête le comportement “naturel” de l’animal aide beaucoup à se faire une idée de ses besoins. J’ai vu (ailleurs, je croyais en fait que c’était dans ce document) qu’il fallait compter minimum 45 minutes par jour de jeu actif pour un chat d’intérieur.
  • faire “chasser” sa nourriture au chat: je trouve cette idée géniale, et si Bagha ne sortait pas, il aurait clairement un Pipolino.
  • deux caisses par chat: je ne savais pas que les chats évitaient d’uriner et d’aller à selles au même endroit. Une amie à moi, dans un ménage à plusieurs chats, a résolu un irritant problème d’urination sur lits et canapés en suivant la règle “nombre de chats + 1 = nombre de caisses”.
  • plusieurs bols d’eau, et si possible ailleurs que là où est la nourriture (depuis, Bagha a arrêté de boire dans les WC). Les remplir à ras bord aide.
  • le chat a tendance à manger en petites portions, m’a expliqué mon vétérinaire (8-10 fois par jour!). Du coup, mieux vaut lui donner à manger en plusieurs petits repas durant la journée, plutôt que deux gros.
  • aménager l’espace de vie pour le rendre “chat-compatible”, ramener des objets de l’extérieur…

A ce propos, je vous conseille l’excellent blog Kits and Mortar de mon amie Suw (en anglais), qui documente son intérêt aussi bien pour ces petits félins que pour l’aménagement d’une maison qui convienne tant aux chats qu’aux humains. On y trouve par exemple un article sur la maison ultime pour ailurophiles, ou un autre sur la possibilité de dresser un chat à l’aide d’un “clicker”.

Similar Posts: