Blog d'entreprise: faire un lien vers un site concurrent [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

C’est un sujet qui revient encore et encore, et qui fait mal: dans un blog d’entreprise (ou sur un compte Twitter, Facebook), ose-t-on mentionner la concurrence? Pire, faire un lien vers elle?

En général, les réactions côté client sont vives et catégoriques: pas question!

Et pourtant… il y a plusieurs raisons pour lesquelles faire un lien vers un concurrent est en fait une bonne idée.

Robert Scoble, à une époque le blogueur le plus célèbre de Microsoft, et co-auteur du livre “Naked Conversations” sur les blogs et le business (lecture recommandée, en passant), n’hésitait pas à promouvoir les concurrents de Microsoft sur son blog — lorsque ceux-ci le méritaient. C’est ainsi qu’il restait crédible aux yeux de ses lecteurs. Il était un passionné, de Microsoft, certes, mais avant tout de technologie. Il n’était pas un robot publicitaire à la solde du géant de Redmond. On le prenait donc au sérieux.

Cette stratégie de communication précède en fait sa carrière de blogueur: lorsqu’il était dans la vente, il n’hésitait pas à envoyer les clients chez la concurrence — si cela était dans leur intérêt. Et les clients… revenaient de plus belle, évidemment, puisqu’ils avaient été bien conseillés.

A l’entreprise qui se crispe à l’idée de faire sur son blog un lien vers un concurrent, j’ai envie de dire: mais que craignez-vous donc? Vos produits ou services sont-ils si inférieurs que vos clients ne se tournent vers vous que par absence d’alternatives? Pensez-vous vraiment qu’ils ignorent l’existance de votre concurrence, ou qu’ils ne sauront pas la trouver?

Dans un marché ouvert à la concurrence, chaque acteur approche la clientèle sous un angle un peu différent. Et c’est ça qu’il faut mettre en avant. Pourquoi le client viendrait-il chez moi plutôt que chez mon concurrent? Si vous n’avez pas de réponse à cette question, c’est le moment de plancher un petit peu sur votre stratégie.

Si votre concurrent fait quelque chose de bien que vous ne faites pas, le reconnaître ne peut que marquer des points auprès de vos lecteurs. Montrer que vous ne craignez pas la concurrence, aussi, donne confiance que l’on va trouver chez vous de la valeur ajoutée — et que votre communication ne repose pas bassement sur de la manipulation publicitaire.

Si tout ceci ne vous convainc pas, il y a une autre bonne raison de faire sur son blog des liens vers vos concurrents: le placement dans les moteurs de recherche. Eh oui, ceux-ci prennent en compte pour leur classement non seulement le contenu de vos pages, les liens entrants à partir d’autres sites, mais également les liens sortants que vous créez.

On comprend ainsi aisément qu’un site qui ose faire des liens vers ses concurrents pourrait bien être jugé “plus pertinent” par Google qu’un autre qui ne le fait pas…

Ecrire pour un blog [fr]

[en] A few tips on writing for a blog: don't advertise, be interesting, use your authentic voice, remember the media is conversational, and be a real person writing something. This is not easy to do if you've been formatted to spew commercial copy or marketing-speak, but it can be learned. Learning requires exercise, and often help from others (peers or a trainer).

Hier, séance de formation chez un client. Deuxième séance, quelques mois après la première. Les bases techniques du maniement de WordPress sont acquises, on parle donc plus en profondeur de:

  • quels sujets aborder sur un blog d’entreprise
  • quel style d’écriture utiliser?

Voici quelques éléments intéressants qui ont émergé de nos discussions, et que je reproduis ici.

Publicité

En y réfléchissant bien, peu de personnes vont volontairement aller chercher du contenu publicitaire à lire. Toute l’industrie télévisuelle tourne finalement autour d’un but: attirer des gens devant un écran pour pouvoir leur enfiler de la publicité (oui, je suis un peu cynique). Mais sérieusement, la publicité c’est ce qu’on met sous les yeux des gens quand ils ne peuvent (ou ne veulent) pas s’échapper. Si on leur propose de s’abonner à du contenu purement publicitaire, peu de chances qu’ils le fassent.

Avec un blog, et en ligne en général (je pense aussi à Twitter), le public n’est jamais prisonnier. Il peut s’en aller d’un clic de souris. Si on veut utiliser un canal en ligne pour faire passer du contenu publicitaire, il faut le faire avec beaucoup de délicatesse — au risque de crier dans le désert.

Etre intéressant

Du coup, la logique rédactionnelle d’un blog ne peut pas être purement publicitaire (ou purement “marketing”, au sens de “pousser à la vente, à la consommation, promouvoir directement”). On privilégiera du contenu véritablement intéressant pour le lecteur. Pour le lecteur — pas du point de vue de l’entreprise.

Qu’est-ce qui intéresse vraiment les gens, du coup? C’est ça la grande question, mais voici quelques pistes:

  • rencontrer les êtres humains qui sont derrière l’entreprise
  • en apprendre plus sur le fonctionnement de l’entreprise ou son histoire
  • se cultiver (surtout quand la culture est intéressante!)
  • avoir droit à des informations “insider” pas forcément accessibles ou évidentes pour tout le monde…

C’est assez vague, tout ça, et il est possible (malheureusement) d’aborder ce genre de sujet de façon totalement inintéressante… Ce n’est pas une recette magique garantie!

Un ton authentique

La clé réside le plus souvent dans le ton utilisé. Le language marketing, “communiqué de presse”, pub, ou trop journalistique est à éviter. Oui, me direz-vous, mais comment faire?

Ce qu’on cherche, c’est à parler comme des êtres humains. Il faut pour cela souvent se “dé-formatter” (beaucoup de professionnels de la communication sont des crispés du “je”, par exemple). Le ton juste, c’est celui qu’on utiliserait dans un e-mail à un ami, ou bien dans une conversation avec des amis autour d’une table. Bien sûr, c’est de l’écrit, mais on se rapproche de ça.

Pour faire ça, quelques trucs:

  • raconter des histoires ou des anecdotes vraies (ne pas inventer!)
  • se mettre en scène dans l’histoire: raconter depuis son point de vue et utiliser la première personne
  • élaguer au maximum les informations publicitaires/marketing (les lecteurs peuvent toujours laisser un commentaire pour demander des précisions)
  • se mettre dans les chaussures la peau du lecteur, ou du moins l’imaginer en face (“est-ce que ça l’intéresse vraiment, ce que je raconte?”)
  • rester dans un état d’esprit “dialogue, conversation”.

Un petit tuyau: quand on est passionné par ce qu’on écrit, ça vient plus naturellement!

Un média conversationnel

Le dernier point de la liste ci-dessus est capital: avec un blog, nous sommes dans une conversation. Bien sûr, pas dans une véritable conversation en face-à-face, mais quand même, dans une dynamique d’échange.

Vous avez déjà certainement dû subir des cours ou des conférences où l’orateur lit son discours ou débite un monologue assommant. Comparez cela au bon orateur, qui n’est pas en train de parler au public, mais de discuter avec les gens dans la salle (même si ce n’est que lui parle).

On cherche à faire la même chose dans un blog. Si on parle comme une brochure de marketing, personne ne nous répondra. Un être humain, par contre, c’est autre chose: on peut discuter avec!

Autre avantage d’un style informel et conversationnel: votre lecteur retiendra mieux ce que vous lui dites. En effet, il a été démontré que l’utilisation du “je” et autres marqueurs de la conversation dans le language écrit informel donnent au cerveau l’illusion qu’il est dans une conversation. Du coup… il est plus attentif! Kathy Sierra explique très bien tout ceci (en anglais).

Une vraie personne qui écrit

Bloguer nécessite de se dévoiler un tout petit peu. Pas de raconter ses pensées ou envies les plus secrètes, bien entendu, mais quand même de se livrer un peu. Si le blog “marche”, c’est qu’il met le lecteur en contact avec quelqu’un d’humain, d’imparfait, d’atteignable. Quelqu’un comme lui — pas une organisation ou institution désincarnée.

Il est important pour cela que le blog soit formatté de façon à ce que le nom de l’auteur apparaisse à côté de l’article — ou le cas échéant, que les auteurs signent leurs articles. Si c’est Julie ou Sophie ou Robert qui écrit, ce n’est pas la même chose! Je veux savoir qui me parle, et à qui je parle si je réponds.

Comment changer?

Le problème de beaucoup de personnes qui se mettent au blog, c’est d’avoir été “formatté” à écrire dans un language pseudo-neutre, impersonnel, journalistique, ou marketing/commercial. Il faut “désapprendre”.

Heureusement, on sait tous avoir des conversations avec nos amis, ce qui nous donne un point de repère.

Il vaut la peine de se mettre à plusieurs, de regarder ses productions et celles des autres avec un oeil critique et impitoyable:

  • est-ce que ça sent la pub?
  • est-ce qu’on y croit?
  • est-ce que le lecteur de passage a une chance d’y trouver un intérêt?
  • est-ce que le narrateur (celui qui écrit) est présent dans l’histoire?

Puis, si nécessaire, retravailler, récrire. Ça ne vient pas tout seul, mais ça peut s’apprendre.

Invest in Social Media Training [en]

For all of you in companies around the world who are wondering what place to give social media — you’ve heard about it, you know there’s quite a bit of hype, but that you should be “doing it” — here’s a piece of free advice: invest in training your staff and providing them with the “social media” skillset.

The trend I see these days is companies and organizations hiring social media consultants, strategists, and community managers. They want somebody to “do their social media stuff”, and often this person is external to the company.

Take a few steps back and think about computing. Nobody today would even dream of hiring somebody into the company to deal with the “computer stuff”. Instead, employees simply know how to do things on a computer. Some more than others, I’ll grant you that, but “working on the computer” is usually so much part of the job description for any office position that it’s not even specified in the job description anymore.

A few years from now, it’ll be the same thing with social media. Knowledge workers will know how to write a blog post (or even open a blog and manage it to some extent), use a wiki, create an event on Facebook and use their network to promote it, set up a Twitter account and put a video on YouTube — just as your average knowledge worker today knows how to create a Word document, send an e-mail, search for something on the web.

You can wait until people naturally learn how to do these things, or the younger, more social-media-literate generation invades the workplace — but you can also speed things up by actively providing your employees with opportunities to acquire these skills.

And yes, shameless plug: if you’re looking for somebody to train your staff, this is clearly something I do (I’m working on preparing proper marketing material for my services these days, so in a few weeks I’ll hopefully have shiny handouts/PDFs describing all the things I do).

Lancement du blog de voyage ebookers.ch [fr]

J’en ai déjà parlé ici, mais aujourd’hui est le grand jour du lever de rideau: le blog de voyage d’ebookers.ch est ouvert au public. Je reproduis ici un extrait de l’article de bienvenue que j’y ai écrit:

Depuis fin 2007, ebookers Suisse a un blog de voyage en allemand. Début 2009, nous avons le grand plaisir de vous annoncer le lancement d’un blog de voyage en français, qui sera animé par une équipe d’auteurs dynamiques.

Vous y trouverez des articles sur l’actualité de diverses destinations, des tuyaux pour voyageurs, des exclusivités ebookers, des reportages, ainsi que des critiques de publications (sur internet ou ailleurs) touchant au monde du voyage.

[…]

Le blog de voyage est éditorialement assez indépendant d’ebookers: ce sont la plupart du temps les auteurs qui proposent des sujets, au gré de leurs envies, de leurs intérêts, et de leurs expériences. Bien entendu, nous prenons soin d’inclure dans notre sélection les destinations les plus prisées, et de vous communiquer les informations importantes et promotions ebookers.ch.

Blog de voyage ebookers.ch

C’est un projet qui me plaît beaucoup, j’avoue. Nous avons une grande liberté rédactionnelle: il s’agit de parler de tout ce qui touche au voyage (destinations, tuyaux pratiques, littérature). Nous publions bien sûr aussi des articles touchant plus directement à l’offre ebookers, clairement marqués comme tels dans une catégorie séparée.

Mon rôle là-dedans? Rédactrice en chef du blog. Cela veut dire que je gère une équipe de blogueurs-auteurs (Michelle Carrupt, Marco Castroni, Raphaël Chabloz, Nathalie Hamidi, Mirko Humbert, Stéphanie Klebetsanis, Mélissa Monaco), que je supervise et valide le contenu, assure la liaison avec le client quand c’est nécessaire, m’occupe des commentaires&

Ce que je trouve intéressant avec ce mandat, c’est que pour une fois, ce n’est pas moi qui en suis l’instigatrice. C’est l’entreprise Blogwerk, qui s’occupe déjà du blog en allemand d’ebookers, qui a été mandatée par l’agence de voyage en ligne pour mettre sur pied un blog similaire en français. La formule existait donc déjà, mais c’était le premier mandat de Blogwerk en francophonie.

Pour l’avoir croisé à diverses reprises à des conférences, je connais Peter Hogenkamp, le patron de Blogwerk. Il m’a approchée au sujet de ce blog, nous avons discuté un peu, et le résultat& vous l’avez sous les yeux.

On a déjà publié une série d’articles. Je ne peux pas les mentionner tous ici, mais vous y trouverez des idées pour échapper au brouillard (bains thermaux ou Jura), des informations sur l’année de la BD à Bruxelles, une incitation à partir à Ténérife en famille ou à tester les nouveaux trains grande vitesse en Italie, une idée de bon plan (shopping à Londres pour profiter de la chute de la livre sterling) et même, dans le genre exotique, une promenade dans les jardins de Suzhou en Chine, et une petite envie d’Inde&

On espère que commentaires, liens, et feedback suivront. Je suis pour ma part très intéressée de savoir ce que vous pensez (a) de ce type de publication en général et (b) de notre travail sur ce blog de voyage en particulier.

Bonne lecture!

Facebook, employés et entreprises [fr]

[en] A radio talk show tomorrow will be devoted to facebook at the workplace. Swiss companies in general completely ignore facebook, and employees are often very naive in the way they expose personal information on their profiles. Teenagers aren't the only ones who need to learn about social media and how to use it responsibly: all newcomers make the same mistakes.

I've been giving talks on these topics in schools for a while now, and I'm looking forward to having the opportunity to do it in corporate settings too.

En tant que contributrice du Grand 8 à la Radio Suisse Romande, je reçois régulièrement (quotidiennement, probablement) un e-mail m’annonçant le sujet de l’émission du lendemain. Une ou deux fois, je suis allée laisser un commentaire (“contribuer”), mais la plupart du temps, pour être honnête, je zappe.

Pas aujourd’hui. Le titre? Entreprises: craignez facebook! Titre un peu à faire peur, certes, mais bon, le mot “Facebook” a mon attention. Je lis. C’est pertinent. Je commente.

Extrait:

Facebook, comme d’autres réseaux sociaux, fonctionne sur le partage d’information. De TOUTES les informations! On y trouve des souvenirs de vacances, des albums photos, des histoires plus ou moins salaces. On y lit les dernières aventures de nos “amis”, leurs exploits en tous genres, voire la dernière sortie avec les collègues de travail. Sans parler des groupes de discussions plus ou moins débiles auxquels on décide d’adhérer, parce qu’on y croit vraiment ou pour le fun. Du style “I hate les CFF” ou “I’m student and I work at Coop… shit”. Et pendant ce temps, que font les entreprises? Rien ou pas grand chose! D’après notre enquête réalisée auprès d’une dizaine de grandes entreprises suisses, à peine connait-on l’existence de Facebook. Pourtant, autant dire que certaines en prennent pour leur grade sur le net. Sans parler de l’image que certains employés peuvent véhiculer au travers de leur profil. Visiblement les entreprises ont une guerre de retard. Stéphane Koch parle carrément d’incompétence.

Entreprises: craignez facebook!

Comme je le dis dans mon commentaire, cette problématique n’a rien de vraiment nouveau. C’est le lot de ceux qui débarquent dans “l’internet relationnel”: on sous-estime sa visibilité, sa trouvabilité, et les conséquences que peuvent avoir nos publications sur nos vies (professionnelles par exemple). Les exemples (à ne pas suivre) abondent, mais l’éducation aux nouveaux médias manque cruellement.

L’éducation aux médias, il faut la faire non seulement dans les écoles, où je donne régulièrement des conférences pour parents, enseignants, élèves depuis bientôt 4 ans, mais également dans les entreprises.

Les personnes qui utilisent les réseaux sociaux comme Facebook pourraient vraiment bénéficier de quelques conseils avisés de la part d’une personne bien renseignée en la matière (suivez mon regard), et les personnes qui ne sont pas familiers avec, cadres ou collègues, trouveront certainement bien utile une petite “visite guidée” de ce monde aux allures parfois impénétrables.

Alors, j’attends. J’attends qu’on commence à me contacter pour que je vienne donner ce genre de conférence en entreprise. Ça viendra, parce que même si les entreprises font l’autruche, comme le montre du doigt l’annonce du Grand 8 de demain, elle ne vont pas le faire éternellement. Les premières à sortir la tête du sable seront aussi les premières à avoir l’occasion d’apprendre comment tirer parti de tous ces médias participatifs — et pas juste à en avoir peur.

Mise à jour jeudi midi: après avoir écouté l’émission (que j’ai trouvée très bien) j’ai fait quelques commentaires en vidéo que vous pouvez écouter ici.

Commentaires sur le Grand 8 de ce matin
Je n’en fais pas beaucoup usage, mais je suis une ‘contributrice’ de l’émission le Grand 8 à la Radio Suisse Romande.
Ce matin, une émission au sujet de Facebook dans les entreprises, et l’attitude un peu passive de ces dernières face à certaines publications pas toujours très malignes de leurs employés.
http://g8.rsr.ch/?p=335 et https://climbtothestars.org/archives/2008/10/08/facebook-employes-et-entreprises/
Je recommande chaudement la lecture du livre The Cluetrain Manifesto (en anglais seulement malheureusement). Voir https://climbtothestars.org/archives/2007/12/07/blogs-en-entreprise-un-peu-en-vrac/

Recommandations de lecture pour entreprises et curieux (entre autres, The Cluetrain Manifesto).

(Oui, je sais, je ne devrais pas me frotter le nez quand je fais de la vidéo, mais ça chatouillait!)

"Je fais des sites internet" [fr]

[en] I've decided to start targeting small local businesses (shops, the plumber, etc.) who do not have a web presence, and offer them a cheap-clean-simple solution to have one.

Je traverse au vert, en sortant de la Migros. Une voiture dont le conducteur a regardé un peu paresseusement les feux (il y a un machin orange clignotant, là, pour indiquer que les piétons ont aussi le vert) manque me renverser. Enfin, j’exagère un tantinet: il s’arrête un peu brusquement et me regarde comme si je n’avais rien à faire là. Je le regarde en retour, de mon regard-qui-arrête-les-autos.

Un monsieur d’un certain âge m’interpelle, et nous faisons causette sympathique en continuant notre chemin. Non, je n’étais pas au Comptoir Suisse (ou le Foutoir Suisse, comme on dit par ici — référence aux perturbations de la circulation qu’il occasionne dans le quartier). Je lui raconte d’où je viens, je lâche que je suis indépendante.

– Ah… Et vous faites quoi?

– Je fais des sites internet.

– C’est encore à la mode ces trucs-là?

(Oui, je sais, c’est site web, mais faut s’adapter au vocabulaire courant, même s’il est un peu douteux. Cf. web-deux-(point-)zéro.)

C’est la première fois de ma vie que je me décris comme ça. Il y a une année ou deux, quand le téléphone sonnait et qu’on me disait “il paraît que vous faites des sites?” je répondais, gentiment mais fermement, que je ne “faisais” pas des sites, mais que je pouvais les aider à faire le leur. Ou leur montrer comment on fait.

Entre-deux, l’épuisement du réseau direct que traversent pas mal d’indépendants à un moment donné, et crise financière accompagnée d’une bonne dose de pragmatisme: si les gens veulent un site-vitrine, cela ne sert pas à grand-chose de s’échiner à leur vendre l’idée que c’est dépassé, et qu’il leur faut un site-conversations. Même s’ils trouvent que c’est une bonne idée, hein. Mais ils n’en ressentent pas vraiment le besoin, et en plus, ça fait plus cher.

Donc, voilà, pourquoi pas. Si les gens veulent des sites pour avoir une “présence sur internet”, un site un peu “brochure sur écran”, c’est un début. Il faut bien commencer quelque part. Et ça, je peux le faire. Du coup, j’ai rapidement mis en ligne deux sites de démonstration, votrecommerce.ch et votrecabinet.ch (vous voyez quelle clientèle je compte approcher pour commencer), et pondu un petit PDF pas-beau-mais-c’est-un-début. On parle ici du degré zéro du site internet. Quelques pages, adresse, une photo ou deux, heures d’ouverture, bref descriptif. Mais c’est déjà sous WordPress, et le jour où le client voudra aller plus loin (blog, ou 50 pages supplémentaires) tout est en place.

Que je rassure mes fidèles lecteurs: je suis toujours une de ces “spécialistes-généralistes” d’internet, qui peut faire tout un tas de choses, et continue à faire tout ce qu’elle faisait. Mais des fois, pour que ça tourne, il faut un fond de commerce.

Demain, je vais toquer aux portes dans le quartier.

Après-demain, je prépare un prospectus à envoyer aux écoles de la région.

Blogging Web 2.0 Expo Europe: une opportunité pour blogueurs [fr]

[en] It's been a while now: Suw Charman-Anderson, Nicole Simon and I have been plotting lately to design "Blogging Web 2.0 Expo Europe", a blogger outreach programme for the famous O'Reilly/TechWeb conference Web 2.0 Expo Europe taking place in Berlin on October 21-23.

Suw has written a great post about the programme we designed:

The way the blogging programme will work is that we’ll ask participants to do these few things between now and 6th October:

  • publish at least 4 Web 2.0 Expo-related blog posts, podcast episodes or videocasts, e.g. announcement of the event, speaker information, speaker interviews, or any other event-related stuff
  • encourage readers, friends, and/or community to register for the event
  • display the Web 2.0 Expo logo on their blog, with a link to the registration page, until the day of the conference

We think that’s pretty easy, but to help you along, we’ll provide participating bloggers with:

  • event badges
  • a 35% discount code to share with readers, colleagues and friends
  • access to information about the event suitable for re-blogging, such as announcements and speaker information/interviews (when possible)

In return, bloggers will get a full conference pass that to either use themselves or give away to readers.

But that’s not all…

Head right over to Strange Attractor to read more about what's going on.

Any European blogger can ask to join the programme. So if you have a tech/business audience (it doesn't have to be huge), get in touch as soon as you can -- particularly if you have a local audience or blog in another language than English!

Cela fait un moment que je complote avec Suw Charman-Anderson et Nicole Simon pour mettre sur pied “Blogging Web 2.0 Expo Europe”. Quelques explications, car même si le nom est merveilleusement bien choisi et très explicite, il y a quand même quelques détails qu’il ne faut pas passer sous silence.

L’idée est de rassembler une communauté de blogueurs européens enthousiastes qui parleront de la conférence et motiveront leurs amis/lecteurs/collègues à s’y inscrire. En échange, ils reçoivent un accès gratuit à la conférence (qui, entre nous soit dit, vaut quelques jolis sous!)

Vous avez certainement déjà entendu parler de la conférence Web 2.0 Expo Europe, co-produite par TechWeb et O’Reilly Media. Mais oui, vous savez! Le fameux “web2.0” qui sature nos ondes, à la base, c’est le nom d’une conférence. Elle est destinée aux web designers, développeurs, product managers, entrepreneurs, investisseurs, marketeurs, consultants et stratèges qui exploitent les opportunités offertes par les technologies du Web 2.0. La conférence aura lieu à Berlin, du 21 au 23 octobre prochain; John Lilly (Mozilla), Martin Varsavsky (FON), et Tariq Krim (NetVibes) font partie des orateurs principaux.

Web 2.0 Expo Europe 2008

On demandera aux blogueurs prenant part au programme de:

  • publier au moins quatre billets, podcasts ou videocasts au sujet de Web 2.0 Expo Europe (par exemple annonce de la conférence, informations sur les orateurs et l’agenda, interviews d’orateurs, ou toute autre information liée à la conférence) d’ici le 6 octobre.
  • encourager leurs lecteurs, leurs amis et/ou la communauté à prendre part à la conférence Web 2.0 Expo à Berlin
  • afficher le logo de la conférence sur leur blog, ainsi qu’un lien vers la page d’inscription, et ce jusqu’au premier jour de la conférence.

Pas trop compliqué, non? On fournira aux blogueurs:

  • des badges à afficher sur leur blog et à distribuer à leurs lecteurs
  • un code de rabais (discount) de 35% à partager généreusement avec lecteurs et amis
  • accès à de l’information facile à publier, comme des annonces, la biographie des conférenciers et des entretiens avec ces derniers lorsque c’est possible.

En échange de leur participation, les blogueurs recevront gracieusement un passe pour toute la conférence, qu’ils pourront utiliser eux-mêmes ou donner à quelqu’un.

Mais ce n’est pas tout… Les blogueurs qui auront assuré la meilleure promotion (tant en matière d’efforts que de résultats) verront leur passe transformé en “Premier Blogger Pass”, ce qui leur donnera un statut “presse” à la conférence, incluant entre autres accès à la salle de presse et la possibilité d’interviewer les conférenciers en direct. Nous annoncerons les gagnants de ces “Premier Blogger Pass” et confirmerons l’attribution des passes conférence le 7 octobre prochain.

Puisque les code de rabais (discount) sont uniques, nous pourrons savoir combien de personnes chaque blogueur aura référées. Nous venons d’avoir le feu vert pour offrir quelque chose de spécial (et d’excitant) au blogueur qui aura généré le plus d’inscriptions, jusqu’à la fermeture des inscriptions.

Quel genre de blogueurs recherchons-nous pour ce programme? On veut ratisser large, donc on cherche des blogs européens, publiés dans n’importe quelle langue (on veut de la variété, pas juste des blogueurs anglophones basés à Londres), touchant un public qui pourrait être intéressé par la conférence. Donc, que vous soyez un des blogueurs-star de votre niche ou un blog moins connu avec un public réduit mais enthousiaste et qui se jetterait sans autre forme de procès sur le rabais que vous leur offrirez… Prenez contact!

Ce que nous recherchons, c’est de l’enthousiasme, de la passion, et du pouvoir de persuasion. C’est votre capacité à persuader autrui de s’incrire à la conférence qui compte!

Le nombre de places dans le programme est limité, et nous comptons le lancer officiellement dès mardi 9 septembre prochain. Agissez donc vite si vous voulez une place, et on vous le confirmera dès que possible.

On prévoit déjà de vous annoncer quelques ajouts (positifs!) au programme en cours de route, et bien entendu, on est prêtes à prendre en compte votre feedback pour le faire évoluer de façon participative. N’hésitez donc pas.

Je résume:

  • vous avez un blog, un public (quel que soit sa taille) qui pourra être intéressé par Web 2.0 Expo, et l’idée d’une entrée gratuite à la conférence ne vous déplait pas? le programme est pour vous!
  • vous connaissez des blogueurs qui pourraient bien être intéressés par la perspective d’une entrée gratuite et même d’un Premier Blogger Pass pour récompenser leurs efforts à promouvoir la conférence? montrez-leur cet article et mettez-nous en contact!

Seminar on Social Media Adoption in the Enterprise [en]

[fr] Dernier jour pour s'inscrire au séminaire sur les stratégies d'adoption des nouveaux médias dans l'entreprise organisé par mon amie (et néanmoins experte de renommée internationale) Suw Charman-Anderson. C'est à Londres, ce vendredi.

My friend Suw Charman-Anderson is organising a seminar this Friday in London on the
adoption of social tools in the enterprise: Making Social Tools Ubiquitous. There are still some
places left. The sign-up deadline is tomorrow — act fast.

You’ll find a description of this seminar below. This is a chance to
learn about social tools in the enterprise directly from a world-class
expert who has practical experience introducing social tools in
various businesses. Want a peek? here are notes I took from her talk
last year
at the Future of Web Apps conference.

Overview
You may have heard that social tools – such as wikis, blogs, social bookmarking and social networking – can help you improve business communications, increase collaboration and nurture innovation. And with open source tools, you can pilot projects easily and cheaply. But what do you do if people won’t use them? And how do you grow from a pilot to company-wide use?

Social media expert Suw Charman-Anderson will take a practical look at the adoption of social tools within your business. During the day you will create a scalable and practical social media adoption strategy and discuss your own specific issues with the group. By the end of the seminar you will have a clear set of next steps to take apply to your own collaborative tools project.

The setting
Fruitful Seminars take place in an intimate setting, with no more than 9 people attending, so you to get the very most out of the day. The are held at the luxurious One Alfred Place, and include tea & coffee, and lunch from the restaurant.

Who should come?

  • CXO executives
  • managers
  • team leaders
  • decision makers
  • social media practitioners
  • social media vendors

Or anyone in situations similar to these:

  • You have already installed some social tools for internal communications and collaboration, but aren’t getting the take-up you had hoped for.
  • You have successfully completed a pilot and want to roll-out to the rest of the company.
  • You want to start using social tools and need a strategy for fostering adoption.
  • You sell social software or services and want to understand how your clients can foster adoption of your tool.

For more information, check out these recent posts Suw wrote:

The second Fruitful Seminar, held by Lloyd Davis, will take place on July 16th: Mastering Social Media.

Not for you? tell your friends about it. Not this time, but want to keep an eye on what Suw, Leisa and Lloyd are doing with Fruitful Seminars? sign up for their newsletter. Otherwise… time to sign up!

Quelques pages en français [fr]

[en] I've added some French content to stephanie-booth.com. One page describing my standardized offer for blogging in business (of course, other packs can be negotiated -- this is mainly to help my clients get started). Another detailing private classes I offer individuals (not my main business, but I like doing it and I'm regularly asked to). A description of the "Get Started with Blogging" seminar -- I'm doing it as a workshop at LIFT, but I also plan to organize these regularly here in Lausanne (or elsewhere if there is enough interest).

I'd like to announce a first blogging seminar end of February -- but I'm a bit concerned about how I'll get the word out about it. You see, I'm pretty good at communicating stuff using new media, but I do sometimes feel a bit at loss with more traditional ways of promoting events or business initiatives. Any advice or assistance in that department would be greatly appreciated.

Chers lecteurs francophones (si vous êtes encore par là!), j’aurais besoin de vous. Dans le cadre de l’opération “mettre vaguement à jour stephanie-booth.com“, j’ai ajouté un peu de contenu au site francophone. Alors bon, comme d’habitude, c’est un peu brouillon (mais j’ai quand même réfléchi un peu à ce que j’écrivais) et c’est déjà en ligne. Mais votre avis sur ce que j’ai écrit m’intéresse. Bien? Pas bien? Détails à corriger? Problèmes de fond? Mauvaise stratégie? Parfait-y’a-rien-à-retoucher?

Vous voyez l’idée.

Les pages en question sont les suivantes:

  • Blogs et entreprises — j’essaie de “standardiser” un peu mon offre pour que les clients puissent s’y retrouver. Il y en a pour tous les budgets, et bien sûr, on peut toujours discuter de formules particulières. Mais il me semble qu’offrir 2-3 “packs” est une bonne chose.
  • Cours pour particuliers — ce n’est pas mon business principal, mais il faut bien que je me rende à l’évidence, on me demande pour ça. J’essaie d’expliquer dans quel contexte je fournis ce genre de service.
  • Cours d’initiation aux blogs pour particuliers — il s’agit de la fameuse idée de cours, que je propose dans deux semaines sous forme de workshop à LIFT (si vous allez à LIFT, profitez-en).

Concernant cette dernière offre, j’aimerais fixer une date pour un premier cours à Lausanne toute fin février, mais j’avoue que ce qui me fait un peu souci, c’est comment communiquer là autour. Voyez-vous, je suis une spécialiste de la communication nouveaux médias, et les personnes à qui s’adresse ce cours ne s’alimentent probablement pas quotidiennement sur les blogs.

Il faudrait recourir à des moyens de promotion plus “traditionnels” que je maîtrise mal: annonces, affichettes, mailing-listes un peu “pushy” (oh horreur!), alerter mes contacts journalistes, mon entourage offline, faire passer des infos dans écoles ou entreprises… Tout conseil ou coup de main dans ce domaine serait bienvenu. Merci d’avance.

Adapting to Budget: "on peut tout faire avec tout" [en]

[fr] "On peut tout faire avec tout", me dit une copine designer avec qui je parle d'un mandat pour ma conférence, Going Solo. Ce qu'elle veut dire, c'est qu'il y a généralement moyen de s'adapter au budget du client.

C'est vrai pour moi aussi -- du moins dans certaines choses que je fais, comme apprendre aux gens à bloguer. On peut mettre en place un blog pour une entreprise pour 2'000CHF, mais aussi pour 50'000. Dans les deux cas le client aura un blog, mais les choses seront tout de même assez différentes:

  • Dans le premier cas, le client sera livré à lui-même pour découvrir la culture de la blogosphère et la stratégie de communication qui lui est propre. Je lui en aurai parlé, bien entendu, mais cela restera inévitablement abstrait. Il va devoir apprendre en public, perdre la face peut-être. Il fera des erreurs. Si tout va bien, il s'en sortira, à long terme. Au bout d'un an, de deux ans, il finira par réellement comprendre ce que ce nouveau média a à offrir -- s'il n'a pas abandonné, découragé.
  • Dans l'autre cas, le client sera accompagné, suivi de près, conseillé, coaché pendant six mois. Il apprendra "juste". Il fera moins d'erreurs grossières. On ménagera sa susceptibilité en ne l'obligeant pas à apprendre sans filet sous les yeux du public. Il y aura des crises également, c'est sûr -- mais il ne sera pas seul pour y faire face.

Il n'y a pas une méthode plus juste que l'autre, c'est ce que je suis en train de comprendre. Ça dépend du client. Est-il prêt à être livré à lui-même, quitte à échouer misérablement ou à se décourager? A quel point tient-il à apprendre à maîtriser ce média? Son budget est-il limité? Je m'adapte.

Last week, I recontacted a girl I used to do judo with, who is now a designer (not a “graphic designer” per se — an object designer). We talked about her work and what she did, and ended up trying to see if there was anything we could do together for Going Solo.

I met her to discuss this — it was a very strange experience for me to be “the client” and to feel totally lost about what she was going to do for me. And also, to be wondering how much this kind of thing would cost me. I had more than a few thoughts for my clients, who sometimes turn green when I tell them the price tag for what we’ve discussed.

What I’d like to talk about here is something she said: “on peut tout faire avec tout”, meaning “you can get anything for anything”. Not very clear out of context, I’ll admit. We were talking about budget. Basically, what she meant is “tell me how much you have for this, and I’ll figure out a way to give you something for that price”.

As the client in this story, I personally found that much more comfortable than to have to wait for her to come up with a quote (which would probably make my heart sink) and then get into painful discussions to see how we could reduce the cost.

My needs here aren’t very specific. I want a logo, a “look”, banners, some printed material, etc. And it makes sense: I can probably get that for 2000 CHF, and I could also get it for 8000. What I’d get would be different, of course — but basically, it would fulfill the basic need.

I liked what she said, because it resonated with some background thought process of mine which never quite made it to the surface. In my “industry” (let’s think of social media here, like corporate blogging), you can also “get anything for anything”. Want a corporate blog? Well, we can do it for 2000, but also for 20’000 — or even more.

Let me explain a little. This is something that’s been bothering me for a few months, and I’m glad I’ve finally figured it out.

When I quit my day job (or was about to do so), I set up blogs for some clients. It was very lightweight: evangelize, install WordPress, show somebody how it worked, adapt a design to a WordPress theme, give some strategic advice (not always received) — and there we go. Sometimes, I didn’t even go through all that. It was “talk a couple of hours, open a WordPress.com account, done”.

But I wasn’t that happy with the results. People often didn’t really “get” it. I felt they were under-using their blogs, that they could be doing so much more with them. Sometimes, people “didn’t get it” to the point that they actually didn’t really use the blog we’d set up.

So, I changed my way of working. Over the weeks and months, I came to understand just how vital training was when it came to understanding social media. Not just the technical aspects, but as I’ve written again and again (and probably elsewhere), the cultural and strategic aspects of it. So, I started to include that in my discussions with clients.

“Setting up a blog and learning how to publish a post is just the beginning. The big job is understanding the blogging culture, and figuring out how blogging fits into or changes (in most cases!) your communication strategy.”

I didn’t want my clients to be disappointed in their blogs, or to “fail”, or to mess up too much. It brought me to quoting healthy 5-figure prices for “we’d like a corporate blog” type of requests.

Not surprisingly, they thought it was a tad expensive. “Isn’t the whole point of this social media stuff the fact that it’s supposed to be cheap?” So, I didn’t get the gigs in question, and I wasn’t very happy either. The corporations I’ve been in touch with seem quite ready to be evangelized about social media, but not really ready to bet money on it.

(I know a lot of what I’m saying is old news, so forgive me if I seem to be stating the obvious to some of you.)

About a week ago I had a chat with one of my old clients, who told me that after about a year of having a rather non-bloggy blog things were slowly starting to change. Nothing very notable, but they were loosening up. They brought in somebody to help for the website who was more of a “web” person, and that had a positive influence on how lively the publication was becoming.

This seemed to bring me an answer to something I’d been uneasy about: lately, I’d caught myself explaining how blogging, as a tool, creates a certain kind of culture and communication strategy — but in the same breath, kind of negating that by insisting that throwing blogs at people doesn’t make bloggers out of them. I still think I’m correct about this, but it’s more complex than I make it sound. If you give somebody a blog, and they use it long enough, sooner or later they’ll start to “get it”. The catch is that there are high chances they will give up before they get there. And also, there is no knowing how long they’ll take to “get it”.

So, what do I do with this? On the one hand, it is possible to keep blogging “cheap”. On the other hand, I do believe it makes sense (particularly for corporations) to invest a hefty chunk of time and money in learning to get it right. (Corporations don’t hesitate much about spending lots of $$ — or even €€ or ££! — on software solutions… put that money you’ll save on the software in training and strategic consulting when it comes to social media.)

I realised that the key was compromise.

Say your budget for opening a corporate blog is 2K. We’ll open a WordPress.com account or install WordPress on a server somewhere, get you a domain name, maybe a cheaply customised theme with your logo in it. I’ll show you how to use the tool’s basic functions. I’ll give you some advice (blogger’s survival kit), recommend some other tools to try, and that’s about it. You’re on your own.

You’ll scrape your knees. It might take you a year or more to figure out for yourself that blogging isn’t about reproducing your “print” or “old marketing” content in a light CMS called a blogging tool. You might give up, or decide that this blogging thing is not all it’s hyped to be — it’s too hard, it doesn’t work, it’s just a fad. On the other hand, if you do hang on in there, feel your way through the crises, engage with your readers, learn to be part of the community, mess up and apologize… There is a lot of value in there for you.

If your budget is 50K, we’ll do things differently. I’ll follow and train your team over 6 months. I’ll walk you through the crises. I’ll help you prevent some. I’ll hold your hand while you learn. Talk with you when your communication strategy feels rattled by this alien blogging thing you’re doing. Help you see clearly so you understand what’s at stake more clearly when you have decisions to make. Spend time convincing the sceptics that what you’re doing really has value. Teach you to write better, as a blogger. Show you how blogging is part of this Bigger Thing that’s been happening online over the last years. When we’re done, I’ll have taught you almost as much as I know, and you’ll be autonomous.

In both cases, I’m compromising. The client is compromising. Blogging is about learning in the open, messing up in public, and getting scalded by the heat of real relationships and real people and real conversations. It’s about being human.

Where exactly is the compromise?

In the first scenario (the “cheap” one), the client isn’t really ready to invest much time and money in understanding blogging, or doesn’t have the means to do so. If he’s not committed or not passionate enough, the whole thing will fail. Remember that many people start blogging, and then stop. They’re just not around to tell us about it. All we see are the natural bloggers, those who have it in their blood, so to speak. Those who have a personality that fits well with the medium. On the flip side, the client gets the “real deal” right away. No training wheels.

In the second scenario (the “expensive” one), the compromise is in saving the client’s face. It spares the client the indignity of learning through making lots of mistakes, and in public. By investing time and money, and hiring competent people, you can avoid making gross mistakes, and appear to “get it” faster than if you jump in and half drown before you figure out how to float. We’re compromising here by preventing the client from looking too bad while he gets to grip with the new medium. Ultimately, the client will have to learn to lose face every now and again — nobody can prevent the business from messing up now and again. But it won’t be due to being uncomfortable with an unfamiliar medium.

I don’t think there is one right way to get into blogging. Just like there is not a “best” way to learn, between taking classes and learning all by yourself. Both of these scenarios are good — and all those in between. It will depend on the client:

  • is the client ready to scrape his knees in public, a lot — or is he still happy with a rather controlled communication strategy, which he wants to ease out of gently?
  • is the client willing to see his attempt to get into blogging fail (for a variety of reasons) — or does he want to put all the chances on his side to make sure he sticks with it?
  • is the client on a budget — or is money not an issue?

Which brings me back to where I started. Translating what my friend says to my own business: if you want to get into blogging and your budget is set, it’s possible (within reason, of course). In all cases, you’ll get “blogging”, but you’ll get different flavours and intensities of it.

You just have to trust the professional you hire for this to be giving you your money’s worth.