Huit lectures pour comprendre les réseaux sociaux, cuvée 2014 [fr]

[en] Reading recommendations for those who want to understand social media, and social networks, and this online stuff in general.

Pour Grégoire et les autres qui l’ont demandé, voici mes recommandations de lecture 2014 pour “comprendre les réseaux sociaux”. Cette sélection reflète bien entendu mon angle d’approche pour ce qui touche à internet, un sujet qui me fascine depuis 98-99: je ne viens pas du marketing, ni de la comm’, mais du cluetrain. Ce qui m’intéresse ce sont les communautés, les gens, la façon dont la publication personnelle a bouleversé la communication de masse. La sélection est aussi principalement anglophone, parce que, il n’y a pas de miracle, si on veut creuser un peu, il faut passer par l’anglais.

  1. The Cluetrain Manifesto
    Incontournable, épuisé en français (et mal traduit si je me souviens bien), le Cluetrain a plus de 10 ans mais il n’a pas pris une ride quand il s’agit de comprendre les enjeux profonds du monde connecté.
  2. Organizations Don’t Tweet, People Do: A Manager’s Guide to the Social Web
    Euan est un ami qui a le cluetrain dans le sang. Son livre le distille au fil de petits chapitres digestes mais profonds, fort bienvenus à l’ère de Twitter et des statuts Facebook.
  3. Everything is Miscellaneous
    David Weinberger, co-auteur du Cluetrain Manifesto, explique comment s’organisent tous ces « objets numériques », dans un ordre qui va parfois à l’encontre de notre conception de ce qu’est l’organisation. Un ouvrage important pour comprendre les caractéristiques physiques du monde numérique.
    Lecture complémentaire, sur les bénéfices inattendus du désordre, omniprésent en ligne: A Perfect Mess.
  4. Naked Conversations
    Un livre qui commence à dater un peu mais qui reste néanmoins une splendide collection d’exemples d’utilisation des blogs (et des conversations en ligne) par des entreprises/organisation. Inspiration, exemples concrets, modèles à suivre (ou pas).
  5. It’s Complicated
    J’attendais depuis des années que danah écrive ce livre. A l’époque où je donnais beaucoup de conférences “prévention internet” en milieu scolaire, j’avais apprécié de trouver dans son travail des confirmations un peu plus académiques de mes intuitions. Ce livre est incontournable pour quiconque veut réellement comprendre les enjeux de l’adolescence connectée, au-delà de la paranoïa que nous servent les médias et organisations bien-pensantes genre “sauvez les enfants”.
    Lectures complémentaires sur le thème “ados et internet”: The Culture of Fear, pour une perspective sur comment en faisant peur aux gens, on les rends plus dociles citoyens et consommateurs; Generation Me, une analyse sociologique des générations 70-80-90; Hanging Out, Messing Around, and Geeking Out, le point sur la recherche “ados et internet” il y a quelques années et EU Kids Online, groupe de recherche européen équivalent.
  6. L’intimité au travail: la vie privée et les communications personnelles dans l’entreprise
    Avec les nouvelles technologies de la communication, les sacro-saintes frontières entre “privé” et “professionnel” s’effritent. Eclairage ethnologique très éclairant. Spoiler: non, ce n’est pas la fin du monde.
  7. Le peuple des connecteurs: Ils ne votent pas, ils n’étudient pas, ils ne travaillent pas… mais ils changent le monde
    Comprendre les réseaux sociaux en ligne, c’est comprendre les réseaux tout court, et la complexité. Tour d’horizon en français avec Thierry Crouzet, auteur expert de rien.
  8. Here Comes Everybody: The Power of Organizing Without Organizations
    On ne peut pas comprendre les réseaux sociaux sans regarder de près la façon dont la technologie a bouleversé l’auto-organisation et le passage à l’action collectif.
    Lectures complémentaires pour mieux comprendre les humains dans les réseaux: Predictably Irrational: The Hidden Forces That Shape Our Decisions, qui met le doigt sur les réactions humaines illogiques mais très prévisibles qui nous rendent vulnérables à la manipulation; Influence: The Psychology of Persuasion, ouvrage précieux pour qui doit gérer des communautés ou obtenir des résultats; The Paradox of Choice: Why Less Is More, indispensable dans ce monde numérique où pléthore de choix n’est que le début du problème, et enfin Drive: The Surprising Truth About What Motivates Us, pour comprendre de quoi est faite la motivation, et que le bâton et la carotte ne sont pas des stratégies gagnantes.

Il y a plein d’autres livres qui sont sûrement très bien, mais ceux-ci ont été testés et approuvés et je les recommande comme valeurs sûres!

Bonne lecture 🙂

L'art de la modération: donner le ton [fr]

[en] How I approach moderation or "community management" of the facebook groups I'm admin of.

Une fois qu’un groupe Facebook existe et tourne, le travail n’est pas terminé. Tout comme on a soigné le démarrage, il faut soigner l’évolution.

Une communauté c’est quelque chose de vivant, et en tant que tel, dans un état de déséquilibre constant. De temps en temps il faut donner une chiquenaude pour que le déséquilibre ne se transforme pas en perte d’équilibre.

Comment on fait ça? Avec du tact, de la subtilité, et un sain rapport aux normes. Et quand? Tout le temps, souvent sans en avoir l’air. J’aime penser que si on fait bien son boulot, la plupart des gens ne remarqueront rien.

J’ai appris un principe extrêmement important lors de mes débuts comme blogueuse: la théorie de la vitre cassée. Appliquée au blog et à ses commentaires, ça donne: si tu n’effaces pas le spam de ton blog, tu en attireras plus. Ou encore: si tu laisses les gens faire de la pub dans tes commentaires, ça va encourager d’autres à le faire aussi. Si tu écris n’importe comment, les autres n’auront pas de scrupules à écrire en langage SMS.

Dans une situation sociale nouvelle, on tend à modeler son comportement sur ce qu’on peut observer. Ce qui est observable est donc très important: c’est le contexte. L’expression qui me vient toujours à l’esprit quand je pense à la modération, c’est “donner le ton”. “Modérer”, ça met trop l’accent sur “retenir les excès”. Alors oui, c’est ce qu’on fait, mais on s’y prend tellement plus en amont. C’est pour ça qu’en anglais on a commencé il y a quelques années à parler de “community management”, plutôt que “moderation”. Mais c’est un terme qui vient aussi avec son lot de casseroles, dont je parlerai peut-être une autre fois.

Concrètement, on va recadrer des comportements qui, s’ils s’intensifient ou se généralisent, risquent de mettre l’avenir du groupe en péril. Mais attention! Il ne s’agit pas de faire le flic et de tomber à bras raccourcis sur toute personne qui fait un pet de travers. Rien ne tue l’ambiance plus vite que le sentiment de se retrouver dans une cour de récréation, ou à l’école. Le ton va donc être capital.

Je vous donne un exemple de “recadrage sans en avoir l’air”: dans mon groupe pour indépendants, j’invite toujours les nouveaux venus à se présenter (une bonne pratique pour beaucoup de groupes, à mon avis). Je tourne ma formule d’invitation de façon à ce que ça parte dans la bonne direction, mais parfois, je lis des présentations qui donnent un peu l’impression que la personne est là pour “vendre son business”, alors que le ton du groupe est plutôt “entraide” ou “échange de pratiques”. C’est généralement subtil, mais quand je vois que ça part “visitez mon site pour en savoir plus sur ce que je fais et n’hésitez pas à me recommander autour de vous”, j’agis.

Ce que j’évite absolument: confronter directement la personne en disant, par exemple, “attention, ici l’auto-promo n’est pas bienvenue, on est ici pour partager nos préoccupations d’indépendants entre nous et s’entraider.” C’est techniquement correct, mais c’est beaucoup trop frontal. Si ça se trouve la pauvre personne ne pensait pas à mal et n’a même pas réalisé qu’elle mettait les pieds dans le plat.

Au lieu de cela, ce que je fais c’est relancer la personne sur quelque chose plus en ligne avec l’esprit du groupe: je la remercie de s’être présentée, et j’enchaîne avec, par exemple, “est-ce que tu as des préoccupations en tant qu’indépendant que tu voudrais partager avec le groupe? raconte-nous un peu ce qui fonctionne bien et moins bien pour toi dans ta vie indépendante.” Je pars du principe que tout naturellement, la personne va comprendre ce qu’on fait dans le groupe, et se rendant compte que personne ne fait de l’auto-promo, elle n’en fera pas non plus.

Après, si la personne persévère dans sa mauvaise route, il faudra peut-être être plus clair. Souvent, un petit mot en privé passe mieux qu’une remarque publique, mais suivant le contexte, ça peut être utile que ce soit public, car ça donne aussi un signal aux autres membres du groupe.

Pour la diplomatie, je ne sais pas trop quoi donner comme conseils, j’avoue. Ménager la “face” de l’autre (très intéressant: l’idée qu’une des choses importantes qui régit la communication c’est les questions autour de “garder/perdre la face”) tout en étant clair et ferme. Eviter les attaques personnelles, parler en “je”, être respectueux, un brin d’humour si c’est dans son tempérament. Et la diplomatie, c’est un continuum. On s’adapte à la situation. Si deux membres du groupe sont en train de s’insulter, on va probablement intervenir de façon plus sèche que si quelqu’un a juste posté une photo qui dévie un peu des préférences pour le groupe.

Autre exemple de modération “souple”: je fais partie de l’équipe de modération d’un groupe où les membres postent des photos de leurs chats (mais si, mais si). C’est la vision de base du groupe: des gens qui postent des photos de leurs chats ou qui en parlent, et qui gagatent dessus, plutôt que des lolcats et autres chats d’internet (ainsi que les inévitables annonces de chats perdus ou à adopter) que les amoureux de chats ont aussi tendance à partager.

On aurait pu être rigide et interdire tout ce qui n’était pas du “chat maison”. Mais ça, typiquement, c’est le genre d’approche qui va inévitablement mener au clash: qu’est-ce qu’on fait, quand un membre poste quelque chose qui n’est pas approprié? Le supprimer? Avec un groupe assez gros (plus de 500 personnes), on va passer son temps à “censurer”. Même avec un groupe plus réduit, une gestion à base “d’interdits” passe généralement plutôt mal.

Ce qu’on fait, alors, c’est qu’on revient aux principes: il s’agit d’un groupe de détente et d’échanges centrés principalement autour de nos chats. On peut donc y tolérer une certaine proportion de publications autres. La modération, dès lors, consistera à garder un oeil attentif sur cet équilibre, et à intervenir en douceur pour le rétablir s’il bat de l’aile.

De nouveau, l’approche “je fais une grande annonce frontale: ici on veut pas de chats d’internet” est à mon avis moins souhaitable sur le long terme que d’autres stratégies, comme donner les moyens aux membres du groupe de comprendre par eux-mêmes quel est “l’esprit” du groupe (via le descriptif, l’accueil qu’on fait aux nouveaux, l’exemple que donnent les membres actifs et modérateurs…).

Le résultat dans ce cas-ci c’est qu’on accepte la présence de publications “autres” (il m’arrive d’ailleurs même d’en publier moi-même!) — tout est une question de dosage. On va intervenir par contre (discrètement) si une même image est publiée à répétition (vous savez comment c’est avec les choses qui tournent sur facebook… je le vois aujourd’hui, toi demain, Louis dans une semaine), ou si sa nature s’oppose fortement à la “mission” du groupe (par exemple les photos d’animaux maltraités, pas terrible quand on vient sur le groupe pendant sa pause pour gagater sur le zolis chats…).

Vous l’aurez compris à travers ces deux exemples: j’ai une vision de la modération comme quelque chose qui se fait très en amont. On va être à l’affût de ce qu’en gestion de crise on appelle les “signaux faibles” (merci Fabienne!), les signes avant-coureurs d’une potentielle crise mais qui sur le moment semblent sans importance.

Après, si un crise éclate, il faut la gérer… Ça pourrait être un autre billet, tiens. Mais ce n’est de loin pas ma spécialité, alors on verra si je suis inspirée!

Un autre volet très important de la modération, sur lequel je ne vais pas m’étaler parce que cet article est déjà bien assez long, c’est d’encourager la participation positive. Ça se fait par l’exemple, en étant un membre actif et généreux de sa communauté (pas besoin toutefois d’être hyperactif): publier, répondre, participer… Mais pour de vrai, hein. Le faux, ça se sent. Et aussi en encourageant les autres à le faire, si le groupe devient trop calme et menace de mourir d’inactivité, par exemple. De nouveau, ça ne se fait pas forcément en disant aux gens “mais participez, bon sang”, mais par des moyens détournés: lancer un sujet qui sera bien repris, rebondir sur une publication faite ailleurs mais qui pourrait enrichir le groupe, etc…

Voilà! Le modérateur chanceux est celui qui fait un peu tout ça sans trop y réfléchir, parce que c’est dans sa nature. On peut toujours apprendre, bien sûr, mais l’investissement en énergie est du coup plus grand!

Comment démarrer un groupe Facebook [fr]

[en] This is how I go about creating Facebook groups.

Pour créer un groupe Facebook, un tout petit peu de préparation peut être utile. Ce n’est pas nécessaire, mais s’assurer un bon départ peut éviter des problèmes par la suite.

Personnellement, avant de me lancer, j’en parle un peu autour de moi. J’ai généralement parmi mes amis un certain nombre de personnes que je pense inclure dans le groupe, alors je prends la température. Qui est intéressé, qui ne l’est pas?

S’il y a des décisions à prendre concernant le groupe (fermé, public, secret? quel cadre précisément?) j’en discute aussi, même si en fin de compte je fais le choix qui me paraît le plus juste, sans forcément me rallier à la majorité des gens consultés (c’est mon style, d’autres personnes fonctionnent différemment).

Je prépare ensuite deux choses:

  • le texte de description du groupe
  • le texte d’une première publication où j’invite les gens à se présenter

Je réfléchis bien à comment je tourne ces deux textes. Sans faire une “charte” ou une liste directive d’interdits et d’autorisés, j’essaie de communiquer subtilement mais clairement l’esprit du groupe. J’en reparlerai dans mon prochain article sur la modération, mais je crois qu’on va beaucoup plus loin avec des principes directeurs qu’avec des règles rigides.

Sans prétendre qu’il est parfait, voici par exemple le texte descriptif du groupe pour indépendants Going Solo:

Ceci est un groupe pour indépendants, micro-entrepreneurs, auto-entrepreneurs et autres professionnels travaillant “solo”.

Dans l’esprit de la conférence Going Solo, tenue à Lausanne en 2008, créons un espace pour discuter de nos préoccupations de “propre patrons”! Organisation et productivité, gestion des relations client, développement de son business, coworking, compta…

Quels sont les challenges et difficultés auxquels vous faites face? Quelles sont les solutions créatives que vous avez trouvées et qui pourraient être utiles à d’autres?

Le premier article, je le prépare avant d’ouvrir le groupe afin de pouvoir le poster immédiatement. On ne peut pas ouvrir un groupe sans y inviter quelqu’un! Ce fil, qui sera important au début mais beaucoup moins par la suite, doit ouvrir à la discussion et tenter d’éviter le piège habituel des présentations: le CV et la carte d’identité. En général je pose une ou deux questions, invitant les membres du groupe à s’ouvrir un peu — et je rédige ma propre présentation pour montrer l’exemple.

Ensuite, il s’agit d’ajouter des membres au groupe. Je commence petit, 5-6 max, avec des gens que je connais et en qui j’ai confiance pour donner le bon “ton” au groupe. Quand je les invite, je m’assure qu’ils sachent avant de se retrouver ajoutés au groupe de quoi il en retourne (= je discute avec eux avant pour leur expliquer le groupe et vérifier qu’ils veulent en faire partie!) Je leur demande aussi (explicitement) de se présenter en réponse au premier article, s’ils ne le font pas spontanément.

En parallèle, je commence à mettre un peu de contenu. Dans le groupe des plantes, je vais mettre des photos des miennes et peut-être partager une interrogation si j’en ai. Dans un groupe avec une équipe d’étudiants, je vais mettre quelques liens vers des articles utiles. Il ne s’agit pas d’inonder le groupe avec du contenu, mais de poster 2-3 choses “dans le sujet”, pour que le groupe ne soit pas vide et également pour “donner le ton”.

Pour éviter d’être la seule personne à poster dans son groupe, il faut (au début) aussi inciter son entourage à poster. Surtout, ne pas faire ça en faisant la tournée des “tu aurais pas un truc à poster dans le groupe?” Il faut que ça reste organique. Quand je discute de quelque chose avec quelqu’un, et que c’est quelque chose qui pourrait aller dans le groupe, je dis: “oh, tu pourrais faire un article dans le groupe à ce sujet, comme ça on en discute là et les autres en profitent aussi!”

Une fois que la “base” est en place (une première poignée de membres, quelques articles), je commence à ajouter d’autres personnes. Ça peut se faire assez vite, dans les heures qui suivent. Ça dépend de la réactivité et de la disponibilité des gens. Si le groupe a un rythme plus lent, on étalera un peu plus dans le temps, sous peine de se retrouver avec un groupe qui compte 5 personnes ayant un peu participé et 30 nouveaux qui n’ont même pas encore eu le temps de dire bonjour.

Voilà! Le prochain article de la série portera sur l’art de la modération, ou comment faire en sorte qu’un groupe ne vire pas (trop) au bordel.

Our Relationship To Technology: Is Your Smartphone In Charge, Or You? [en]

[fr] Une réflexion sur notre relation à la technologie. C'est pas aussi simple que "addiction! addiction! au secours!".

Today’s post, again, brought to you by an article of Loïc Le Meur’s: Why are we checking our smartphones 150x a day? (Remember when Loïc was a blogger?) He links to a video with the catchy title “After I saw this, I put down my phone and didn’t pick it up for the rest of the day”.

I have mixed feelings about this kind of discussion.

  • On the one hand, I think we need to strive to be those in charge of our use of devices, and not victims of the operant conditioning of modern technology.
  • On the other hand, I think that framing the issue of our relationship with technology as addiction is counter-productive, as it puts the blame on technology and removes responsibility from users.

It’s also not a new conversation, and it pops up every now and again as “today’s big problem”. Hey, I was afraid I had “internet addiction” back in 1998. I read Silicon Snake Oil and The Psychology of Cyberspace, headed off to my chalet for a week, and stopped worrying.

As far as I’m concerned, I’m online a lot, both on my computer and on my phone, but I still perceive being on your phone when in human company as “impolite”. I try not to do it too much. So, usually, when I’m with other people, I won’t be on my phone, unless:

  • we’re playing with our phones: taking photos, looking at stuff together, etc.
  • there is something I need to attend to (I apologize and try and be quick)
  • I’m looking something up to help us solve a problem or get information we need
  • we’re spending quite some time together and are both having “phone-time”

I’m aware this doesn’t mean much: with the same description I could be glued to my phone all the time. How do you define “something I need to attend to”?

So, some context.

My phone is in silent mode, and I have very few notifications set (same on my computer). It usually lives at the bottom of my bag. When I’m working, there are chances it’s next to me on my desk. It’s often charging or abandoned in another room when I’m at home.

I’ll check it somewhat compulsively when I’m on the bus, or when I’m using it “as a computer” to hang out online. If I’m with other people, as I said, I don’t take it out too much (though they’ll be the best judges about how much — I do take it out).

I suffer from FOMO like almost everyone who is connected today, I guess. But I don’t feel that I’m a slave to it. I read The Paradox of Choice many years ago and it really opened my eyes: today’s world is so full of possibilities. If you don’t want to succumb to the anxiety of too much choice and too many options, you need to be aware of what’s going on, and accept you’ll miss out. I try to be selective. I still struggle, but I know I’m going to miss out and it’s not the end of the world. (It’s in my social media survival kit, by the way.)

Why do we end up compulsively checking our phones and stuff? I think there are many reasons, and that’s why saying it’s an “addiction” is a way to frame the problem in a way that makes it difficult to address.

  • FOMO: with the internet, we have access to everything that is going on, all the time, everywhere. If we want to be “part of it”, hang out with the cool kids, or share the video that’ll get us 20 likes, we feel a pressure to “not miss” what is going on in the real-time stream. So we overload ourselves on the input side. We think we need to consume everything.
  • Operant conditioning: I’m clicker-training one of my cats, Tounsi. He knows that a click means a reward is coming. When I’m reinforcing a behaviour, I use an intermittent reinforcement schedule: he doesn’t get a reward with each click.
    See how this fits with digital interfaces, and even more strongly, social media? I think Kevin Marks is the first one who first pointed out this phenomenon to me, when I was having trouble taking breaks from my computer even though I had bad RSI.
    Suw Charman-Anderson wrote about how it applies to e-mail back in 2008. We check our mail, there might be some candy in there. We check Facebook, there might be a like or a comment. Nothing? It only makes the urge to check again more compelling: the next time could be rewarded!
    Yeah, dopamine plays a role in there. Understand how your brain works so you’re not a slave to your hormones and neurotransmitters.
  • Validation: we want to be loved and appreciated, and some of what we’re looking for online is just that. Oh, somebody responded to my post. Oh, somebody sent me a nice e-mail. Ooh. But people who thinks that this is the only thing in play round down our issue with technology to an “ego problem” (very fashionable). It doesn’t help. But yeah, if you feel that your drive for franticly checking your phone when you’re having dinner with a friend is just that, maybe it’s worth addressing.
  • Work: the other time when I ran off to my chalet to find some peace was in 2008, and it was not to escape technology. It was to escape work. Our relationships to work and technology are very much entwined. Often, when people say they’re “addicted to their email”, and you take the trouble to dig a bit, you realise the problem is not “email” but “work”. They can’t pull away from work. They work during the week-ends, the evenings, their holidays. This is, I believe, a bigger issue than technology. Our relationship to work, as a society, is unhealthy. (And: Americans, you have a way bigger problem here than us Swissies.)
  • Not engaging: people often look at “not engaging” as a consequence of excessive use of technology. It’s the message conveyed by the video Loïc linked to in his post. I think that’s missing the point that “not engaging” can be the objective here. Relationships are difficult. Being present is difficult. Being with oneself is difficult. Being present to life is difficult. We do many things to avoid doing all this. We veg’ in front of the TV. We talk about unimportant stuff to avoid dealing with what matters in our relationship. And, increasingly, we dive into our phones.
    In the past, I used my camera a lot to “find my place” in social gatherings that would otherwise make me feel awkward. If I’m the person taking photos, I have a place. I have a pretext for interacting with others. I can remove myself from what is going on to be the observer snapping pics. It’s much more difficult to find my place and be with others if I’m just me, with no escape.
    So when we look at somebody who has his nose in his phone during a dinner party, I’d also ask “what is he avoiding by not being present?”

I think I have a reasonably healthy relationship to technology — and work. I have my drinking completely under control 😉

So, a wrap-up:

  • I check my phone in the evening before going to bed, and it sleeps on my bedside table, on but mute, and it never wakes me up (except when I ask Siri to do so).
  • I generally keep my phone muted and in my bag and my notifications off (also on my computer!)
  • I understand how FOMO and operant conditioning work, I’m aware of my need for validation and how I react to the infinity of choices in the world around me.
  • I stop working at the end of the day, and on week-ends, and I take holidays. Real holidays, not work-holidays.
  • I “switch off” a couple of times a year, taking a week or a few days off somewhere with no internet, where I don’t work and use my computer mainly for writing and having fun with my photos. This helps me remember what it is like to live more slowly, and makes me want to bring some of that back into my “normal” life.
  • I try and give priority of my attention to the people I’m with offline, without being religious about it. If I do need to attend to my phone or online stuff when in company, I try not to “disconnect” from the person I’m with offline.
  • I consider that I am the one in charge of my relationship with technology, and strive for a healthy balance between my ability to spend time totally immersed and connected and multitasking, and my ability to be completely (as completely as possible) present to the “offline”, be it a book, a person, an activity, or myself.
  • Like so many things in life, it’s about having healthy boundaries.

When I shared Loïc’s post on Facebook, he commented that we seemed to have similar points of interest these days. For some time, I’ve found what Loïc is writing about much more interesting to me. It’s more personal. Less about business, more about life. Life has always been the thing that interests me the most. My interest for the internet and social media comes from my interest in how people connect and relate to each other.

Interestingly, this is also the kind of stuff I’ve decided to shift my work focus to. Labelling myself as a “social media” person doesn’t fit with what I really do and want to do, specially in the Swiss context where “social media = digital marketing”, something I have very little interest in and want to stay the hell away of. So I’m moving towards “I help you use technology better”. Helping people have a healthy relationship with tech, use it to do their work or whatever it is they need to get done better. Some of social media fits in there too, of course. But also stuff like (yes, still in 2013), learning to use and manage email properly. (I’m actually preparing a training proposal for a client on just that these very days.)

So, how’s your relationship to technology? Who is in charge, you or the compulsion to check if there is something more exciting going on?

Note: I wrote this article in one sitting, getting up once to go to the loo (!) and checking my phone’s lock screen on the way back (it’s charging in another room) to see if I had a message from my neighbour, as we had been exchanging messages earlier and made a vague plan yesterday to maybe hang out together and look at cat photos this morning.

CréAtelier au Swiss Creative Center: retour d’expérience "se médiatiser en 2.0" [fr]

[en] I did a workshop on Friday in Neuchâtel around "how to make yourself known in the 2.0 world". Basically, it was about sharing how I'd done it and what could be learned from it. The results were surprising to me, but I had a really great time and I think the participants did too!

J’ai animé vendredi un “CréAtelier” au Swiss Creative Center à Neuchâtel. C’était une expérience extrêmement intéressante et enrichissante, qui m’a donné l’occasion de jeter un regard nouveau sur mon parcours et ce que je fais.

Workshop Swiss Creative Centre

Pour ce workshop, Xavier m’a demandé la chose suivante: faire rentrer les participants dans mon univers en racontant mon parcours, et les lancer dans un exercice de “design thinking” à partir de là. Comment ai-je fait pour me faire une place en tant que blogueuse, me “médiatiser en 2.0”?

Ce que j’ai réalisé en me replongeant dans ces 15 dernières années en ligne, c’est que la plupart des choses que j’ai faites, je les ai faites simplement parce que j’en avais envie, et non pas comme moyen pour atteindre un certain but. Tout ce que j’ai “accompli”, au final, a pour moi un goût d’accidentel. Je n’ai pas cherché à me faire connaître. Je n’ai pas essayé de me lancer comme indépendante.

Du coup, je séchais sur la question de l’exercice de groupe: est-ce qu’on pouvait vraiment tirer de mon histoire des leçons pour “faire de même”? Il me semblait que ce que j’avais fait avait “marché”, rétrospectivement, justement parce que je n’essayais pas de faire marcher quoi que ce soit.

Ce qui me semblait ressortir de mon parcours, c’est l’importance des mes activités “en communauté” (= les gens) à côté du blog comme lieu de publication. Mon blog, en fait, était (tout comme mon site) un moyen d’étendre mes relations avec les gens que je connaissais en ligne. Il n’a jamais eu d’existence dans le vide. J’ai réalisé assez vite aussi qu’il y avait un écho fort entre mes activités en ligne et hors ligne: internet n’est absolument pas pour moi un lieu d’altérité. Ma vie et mes relations sont intégrées, online/offline.

Pour le travail de groupe, j’ai décidé de proposer aux participants d’imaginer qu’ils étaient des passionnés de chocolats à la tête d’une chocolaterie/tea-room de demain. Que pourrait-on faire avec ça?

Je voulais éviter de tomber dans le piège classique de l’entrepreneur-exemple qui vient raconter son histoire, dit “on ne savait pas du tout ce qu’on faisait, mais on a eu de la chance, ça a marché malgré tout, si vous voulez faire de même il ne faut surtout pas faire comme nous, ayez une stratégie, un business plan, et tout et tout”. Vous avez déjà noté ce paradoxe? Nombre des histoires de succès qu’on nous présente reprennent sous une forme ou une autre le refrain de “on savait pas ce qu’on faisait”. La mienne incluse. Et après, on essaie d’en tirer des enseignements pour quelqu’un qui chercherait explicitement à atteindre un objectif similaire!

J’ai donc donné les consignes suivantes à mes “chocolatiers”:

  • se détacher des objectifs
  • partager sa passion
  • qu’est-ce qui serait cool?
  • aimer les gens
  • online et offline

Peu après avoir lancé l’exercice, j’ai commencé à avoir un tas d’arrière-pensées. Je venais de leur dire pendant une heure que tout ce que j’avais fait, je l’avais fait de façon désintéressée, parce que j’étais passionnée, parce que j’avais un élan intérieur qui me poussait à le faire, parce que j’aimais les gens et qu’au fil des mois et des années j’avais créé des liens avec et que ces liens revenaient nourrir ma vie plus tard à des moments inattendus. Et je les lançais sur un thème imposé, pour lequel ils allaient devoir faire semblant de se passionner, et dans un cadre tout de même intitulé “se médiatiser en 2.0” — voilà un bel objectif, non?

Si je pressentais une petite dissonance entre ce que j’avais prévu en matière de discours et d’exercice, je n’avais pas vu venir ça aussi fort. Un exemple de plus de l’irréductibilité de l’expérience humaine: on a beau préparer son speech, sa classe, ou son workshop, le faire “pour de vrai” colore tout différemment. Je pense d’ailleurs que quand on enseigne des choses aussi expérimentales que ce que je fais habituellement, la capacité à improviser et à s’adapter à ce qui se passe dans la salle est capital, même s’il faut jeter son plan de cours par la fenêtre. Etre à l’aise avec ça m’a sauvé la mise plus d’une fois.

Les retours des groupes étaient extrêmement créatifs — mais se situaient tous au niveau entrepreneurial. On va offrir tel service, etc. Un exercice extrêmement réussi, au fond, pas celui que j’avais essayé de lancer! Peut-être que mon cadre n’était pas assez bien défini — ou peut-être aussi simplement était-ce impossible. Je penche pour la deuxième solution.

J’ai expliqué ça et soumis le casse-tête à la classe. Une proposition de la salle rejoignait exactement l’exercice “bis” que j’avais concocté durant le premier travail de groupe: un des participants allait se porter volontaire pour partager une de ses passions avec le groupe (première partie de l’exercice: comment communiquer une passion à des quasi-inconnus autour d’une table, les intéresser, les faire “rentrer” dedans?), puis le groupe allait réfléchir ensemble à des sujets d’articles de blog sur cette thématique, pour en préparer une petite liste.

Cet exercice s’est avéré beaucoup plus réalisable que celui d’avant. Mais la fin du workshop approchant, certains étaient perplexes. “Bon alors, comment je me médiatise en 2.0?” — “Concrètement, je fais quoi maintenant?”

Oui, c’est ça qui fait un peu mal. Le succès d’untel n’indique pas nécessairement le chemin à suivre pour autrui. Beaucoup de mon parcours (et de mon “succès”) est lié à ma personnalité, ou à des concours de circonstances. Comment on peut reproduire ça? Difficilement…

Toutefois, il y a, je crois, quelques “take-aways” exportables à partir de mon histoire. Quelques clés que je peux partager.

  • La base, ce sont les gens. Ecrire un blog dans le vide n’avancera à rien. Et quand je dis “les gens”, je pense à de véritables relations, pas à des contacts-networking empilés sous forme de cartes de visites.
  • L’authenticité. On ne peut pas bâtir ces relations si importantes sur une image. Il faut oser être soi un peu, se dévoiler, être un peu vulnérable. Cela n’implique pas la transparence totale, absolument pas, mais ça invite à laisser tomber un peu le masque et à être humain et faillible.
  • Suivre ses intérêts, partager sa passion. C’est lié à l’authenticité: si les montres m’indiffèrent, je ne vois pas comment je pourrais écrire un blog à succès ou devenir une référence dans le monde des montres. La passion contrefaite, on la sent à 15km. Il suffit d’ouvrir une brochure marketing pour s’en convaincre.
  • Et ça prend du temps. C’est Xavier qui a relevé ce point. Dans mon cas, des centaines et des centaines d’heures à chatter, à trainer dans des forums, à bricoler en ligne. Parce que j’avais du plaisir à faire ça — je n’aurais jamais pu y passer autant de temps si c’était juste une “stratégie”.

Deux autres articles que j’ai envie d’écrire suite à ce workshop: un récit de mon parcours (bonjour le cours d’histoire), et peut-être un autre sur la “blog attitude”, comme l’a joliment mis un des participants au workshop.

Merci encore à Xavier et au Swiss Creative Center de m’avoir donné l’opportunité d’animer ce workshop. Et si vous y avez pris part, j’adorerais lire vos retours dans les commentaires!

Comment respirer avec ses mails en 5 étapes [fr]

[en] Five steps to feeling on top of your e-mail, with the new Gmail inbox.

Cet après-midi, j’ai aidé une amie à reprendre le contrôle de sa boîte de réception. Voici une marche à suivre (sous Gmail) pour vous aider à faire de même.

1. activez la nouvelle boîte de réception

Screenshot%206/28/13%2021:02

La nouvelle boîte de réception va trier pour vous vos e-mails, séparant les pubs, les messages provenant des réseaux sociaux, les mailing-listes, et les alertes automatiques.

Screenshot%206/28/13%2020:14

Ce qui est très sympa avec cette nouvelle boîte de réception c’est que le compte des mails à traiter n’inclut pas ceux des colonnes secondaires. Gmail vous indique en tête de colonne qu’il y a des nouveaux mails, mais dès que vous allez regarder, le compte disparaît. Gmail trie vos mails de façon à ce que ceux que vous avez besoin de traiter se trouvent dans la boîte principale. Tous les autres, c’est “pour info”.

2. créez des filtres

Si un e-mail n’est pas à sa place (en particulier s’il est dans votre boîte primaire alors qu’il ne devrait pas y être), déplacez-le sous l’onglet approprié. Gmail vous propose immédiatement de filtrer ainsi les autres mails de ce correspondant.

Des fois, c’est plus compliqué. Beaucoup de gens envoient des “newsletter” sauvages depuis leur boîte mail normale, par exemple (au lieu d’utiliser un service comme MailChimp). Comment faire le tri entre leurs mails-newsletters collectifs et les mails qui nous sont destinés?

Deux schémas courants:

  • la personne adresse l’e-mail-newsletter à elle-même, avec tout le monde en copie cachée
  • la personne n’adresse l’e-mail directement à personne, juste avec des copies cachées

Deux solutions:

  • le premier cas est simple: on spécifie dans le filtre que ce sont les e-mails de cette personne à elle-même qu’il faut filtrer
  • deuxième cas, un peu plus délicat: on peut indiquer qu’on filtre les e-mails de cette personne qui ne nous sont pas adressés.

Screenshot%206/28/13%2021:09

On peut demander à Gmail de faire passer un mail directement à l’archivage (sans passer par la boîte de réception), lui appliquer un label, ou le rediriger dans une des colonnes de la nouvelle boîte de réception.

Screenshot%206/28/13%2021:14

Où commencer? Avec votre boîte de réception principale. Commencez en haut, et à chaque fois que vous rencontrez un mail qui devrait en fait aller dans une autre colonne ou bien carrément passer direct à l’archivage, faites un filtre pour lui.

Screenshot%206/28/13%2020:22

3. archivez sans classer

Une grande part du stress de l’e-mail provient de cette boîte de réception sans fond, qu’on ne vide jamais, qui se remplit sans cesse, qui contient un mélange de choses traitées, à traiter, passées, et présentes. Si on est du genre à penser qu’il faut trier et classer ses mails, c’est encore pire: c’est une tâche sans fin.

La nouvelle inbox de Gmail ainsi que les filtres permettent d’en ralentir le remplissage. Il faut maintenant prendre soin du vidage.

La boîte de réception ne devrait contenir que deux types de mails:

  • les mails qu’on n’a pas encore regardés, et qui sont peut-être à traiter
  • les mails ouverts auxquels on n’a pas encore répondu ou sur lesquels on doit agir (= à traiter)

On ne voit donc dans sa boîte de réception que des chose qui requièrent une action de notre part. Il est complètement inutile de laisser trainer dans sa boîte de réception des vieilleries dépassées, des mails informatifs déjà lus, des e-mails auxquels on a déjà répondus.

Si on travaille sur un bureau, on garde la surface de la table relativement libre pour les affaire courantes. Le reste, ça va dans les tiroirs ou les armoires.

Il y a toutes les chances que les mails plus vieux que quelques semaines aient “disparu” de votre champ de vision. Soyons honnêtes, vous n’allez pas les traiter, sauf si on vous relance (= un nouveau mail) ou si vous y pensez à cause d’un événement extérieur. Ils n’ont donc plus rien à faire dans votre boîte de réception. Il faut donc les archiver, mais non les trier (si vous devez remettre la main dessus, une recherche sera bien plus efficace que de longues fouilles dans un système de libellés ou de dossiers bien trop complexe).

Screenshot%206/28/13%2021:44

Sélectionnez tous les messages plus vieux qu’une certaine date, et appuyez sur le bouton Archiver.

Pour ceux qui restent, sélectionnez tous les messages de la page, puis déselectionnez sélectivement (Cmd/Ctrl+clic) ceux qui doivent rester dans votre boîte de réception car vous devez encore les traiter. Archivez.

4. archivez sans merci au quotidien

Quand vous ouvrez votre inbox, la première chose à faire est de régler leur sort aux nouveaux mails: les déplacer dans les autres colonnes si c’est là qu’ils appartiennent, créer un filtre s’il y a lieu, y jeter un oeil.

  • Si une fois le mail lu il n’y a plus rien à faire, archivez-le immédiatement.
  • S’il demande une réponse courte et simple, répondez immédiatement.
  • Envoyez toujours vos mails à l’aide du bouton “Envoyer + Archiver” — une fois que vous avez répondu à un mail, c’est à votre interlocuteur de jouer, il n’a donc plus aucune raison d’encombrer encore votre champ de vision quand vous ouvrez votre boîte mail.

Screenshot%206/28/13%2021:56

Encore une fois: ne perdez pas de temps à classer vos mails. Vous les retrouverez suffisamment facilement grâce à la recherche. Et avec le temps économisé en classement, vous pouvez vous permettre de perdre de temps à autre une dizaine de minutes pour retrouver un e-mail bien caché.

De temps en temps, faites inbox zero: traitez tout ce qui reste à traiter dans votre boîte de réception, et reportez sur votre liste de tâche les e-mails qui résistent. Quant aux colonnes “secondaires”, il suffit de temps en temps de tout sélectionner et d’archiver, car vous aurez déplacé dans la boîte principale les éventuels mails demandant de l’attention de votre part au fur et à mesure.

5. et les libellés?

Les libellés peuvent être utiles si vous devez grouper des e-mails qui ne sont pas faciles à regrouper grâce à une recherche. Par exemple, tous les mails concernant le projet X. Mais attention: si les mails de votre projet X contiennent systématiquement certains mots-clés (=> recherche facile) ou proviennent toujours des deux mêmes interlocuteurs (recherche facile aussi), ne vous fatiguez pas à les libeller!

Associés aux filtres, les libellés permettent aussi de classer automatiquement certains types d’e-mails pour pouvoir faire des recherches parmi eux facilement.

Plus utile (et toujours avec les filtres), ils aident à rendre visibles certains e-mails dès leur arrivée. On peut donner une couleur de fond à un libellé, et donc “marquer” les e-mails d’un client important, ou qui nécessitent d’être particulièrement réactif.

De façon générale: utilisez peu de libellés, et triez très peu à la main.

Votre boîte mail vous fait-elle étouffer? Cette méthode vous est-elle utile? Faites-vous autrement pour éviter de vous sentir dépassé par votre courrier électronique?

3e #back2blog challenge (5/10), avec: Brigitte Djajasasmita (@bibiweb), Baudouin Van Humbeeck (@somebaudy), Mlle Cassis (@mlle_cassis), Luca Palli (@lpalli), Yann Kerveno (@justaboutvelo), Annemarie Fuschetto (@libellula_free), Ewan Spence (@ewan), Kantu (@kantutita), Jean-François Genoud (@jfgpro), Michelle Carrupt (@cmic), Sally O’Brien (@swissingaround), Adam Tinworth (@adders), Mathieu Laferrière (@mlaferriere), Graham Holliday (@noodlepie), Denis Dogvopoliy (@dennydov), Christine Cavalier (@purplecar), Emmanuel Clément (@emmanuelc), Xavier Bertschy (@xavier83). Follow #back2blog.

Fausse alerte enlèvement qui tourne (Granges-Marnand) [fr]

[en] Fake SMS doing the rounds here.

Reçu par SMS tout à l’heure:

Evernote%20Camera%20Roll%2020130522%20112834

une petite fille de 2 ans a ete enlevee a Grange Marnand Village par un homme de 30 ans barbu. Il etait vetu tout en noir cet homme est de peau noir. Conduisant une voiture bleu foncee plaque : 27B 138 fait Tourner ce message, ca pourrait sauver la vie de cette petite fille. Fait passer a tous tes contacts ! ca te prendra que 2 minutes! Fais le pour la petite

 

Soupçons de canular:

  • c’est un message en chaîne (déjà rien que ça)
  • pas de date
  • numéro de plaques qui est pas vaudois
  • le suspect est noir, bien sûr!
  • insistance à la fin du message pour faire passer
  • pas de source
  • je cherche en ligne, je ne trouve rien

Je vais sur la page Facebook de la Police vaudoise et je trouve ceci:

Screenshot%205/22/13%2011:25

Un autre témoignage corroborant:

Screenshot%205/22/13%2011:25

Mon réseau me renseigne:

Screenshot%205/22/13%2011:28

Il semble bien que ce message soit une version “suissifiée” d’un autre message français qui faisait référence à Sarcelles-Village (exemple trouvé rapidement avec Google).

Rappel: les messages qui “tournent” sont quasi tous des fakes. Avant de “transmettre à tous vos contacts” cherchez une source crédible pour votre info. Dans le cas de ce message qui est en train de tourner, en le transmettant à vos contacts vous contribuez par vos bonnes intentions à renforcer des stéréotypes racistes et augmenter la “peur de l’enlèvement” qui est déjà démesurée face au risque réel.

Update: Le Matin dénonce aussi le canular.

Here Comes Everybody: Journalism and Ease of Publication [en]

I’m reading “Here Comes Everybody“. I’m taking notes.

In the chapter “Everyone is a media outlet”, Clay explains very well what is the matter with the journalism industry. (He has since then co-authored a report on the future of the news industry, which I need to read.)

In a world where everyone is a publisher, journalism is becoming an activity rather than a profession — activity which can be carried out both by those employed by the news industry and the “amateurs” (oh heck). A profession serves to solve a hard problem, that requires specialisation. Reproduction, distribution, and categorisation are now orders of magnitude easier and cheaper than before: professionals are no longer required for these activities.

Look at iStockPhoto and professional photography: the price of professional photography not so much due to the incredible quality of the professional’s work, in many cases, but comes from the difficulty of finding the right photo. iStockPhoto helps solve that problem, so the photo now costs 1$ instead of 500$, can very well have been shot by an amateur, and be no lesser in quality than a more expensive, specially-commissioned professional one.

As it has become easier to publish, public speech and action have become more valuable and less scarce, just like the ability to read and write became more commonplace with the invention of movable type, and scribes lost their raison-d’être.

Journalism is a profession that seems to exist because of accidental scarcity of published material due to the expense of publishing in the physical world. Scarcity (and therefore cost) is not an indication of importance: water is more important to life than diamonds, but that doesn’t make it expensive (The Wealth of Nations, Adam Smith).

When everybody had learned to read and write, and scribes weren’t needed anymore, we didn’t call everybody a scribe, we just stopped using the word; reading and writing is ubiquitous and so not rare enough to pay for, even if it’s a really important skill. Scribes as a profession died out.

As for music and movie industry: the service they performed was distributing music and movies, but now anybody can move music and video easily and cheaply. The problem they were solving does not exist anymore, and so they are trying to maintain it by turning on their customers and trying to make moving movies and music harder artificially.

Because it’s so easy to publish, making something public is less the momentous decision that it used to be. The general criticism of the low quality of online content has to do with the fact we are judging “communications” content (conversation, often) by “broadcast” content standards of interest and quality. We look at Facebook statuses and think “was that really worth broadcasting?” — not realising that it was never intended for broadcast in the first place. It was not meant for us. If you eavesdrop on a dining hall conversation at the table next to you, doubtless you’ll find it uninteresting, but you won’t think “why are they speaking so loud I can hear what they’re saying?”

There used to be a distinction between communications and broadcast media, which has now broken down. Broadcast is one-to-many, a one-way megaphone which attempts to reach as many people as possible of a target audience. Communications, on the other hand, are two-way conversations for specific recipients, one-to-one. Now we also have many-to-many, communications tools which enable group conversation. There is a continuum between broadcast and communications rather than a sharp break neatly following the lines of the technology used (TV/radio vs. phone/fax). Communications and broadcast are mixed in the same medium, and we make the mistake of judging communications by the standards of broadcast.

Downtown Project Las Vegas [en]

[fr] Quelques infos sur Downtown Project Las Vegas, un projet très inspirant.

Yesterday, before diving back into #joiito, I was rummaging around a little to see what Zappos and Tony Hsieh had been upto since the Amazon acquisition, where Tony’s book Delivering Happiness ends.

A bit of googling later, I understand that Tony is in fact the driving force behind the Downtown Project in Las Vegas. I first head of Downtown Project through Cathy Brooks, who was moving from San Francisco to Las Vegas to start Downtown Dog House. I was happy for her (as I pretty much always am when I see friends embark on big life changes) but also curious as to what was bringing her to move. The answer was the Downtown Project. I visited the website a bit then, got the gist of it, but only truly got what it was about when I understood that this is the continuation of Tony’s community and values-based vision.

I invite you to check out these links for more info:

I personally find all this inspiring, and next time I go to the US (no trip planned at this stage) it definitely makes me want to visit.

Serendipitiously, one of the first people I ended up chatting with last night on #joiito, Thomas Knoll, is also involved in Downtown Project. I took that as a sign that #joiito has to live on.

Social Tools Allow Ridiculously Easy Group-Forming [en]

More notes and related thoughts to my reading of Clay Shirky’s book Here Comes Everybody (chapter 2).

Both markets and organisations imply costs (transaction costs in large groups, labour required to maintain organisation). There are activities which simply don’t happen, because their cost is higher than their potential value both for markets and organisations. This is where social tools step in: they lower the cost of coordinating group action, and allow new forms of activities to appear.

Stuff that we find normal in 2013: if you stage a public event, photos of it will most certainly be made publicly available (through Flickr and the like) even if you do not hire a professional photographer or mandate people to collect photos. The social tool provides a cheap way for any person taking photos of the event for their personal satisfaction to add them to a public pool that anybody can draw from, through spontaneous tagging.

Under the Coasean floor: activities that are valuable to somebody but too expensive to be taken on in an institutional way, like aggregating amateur documentation of the London transit bombings. People have always had the desire to share, and the obstacles to sharing are now gone, so it happens.

When transaction costs are high, hierarchical organisations are the least bad solution for group action. If transaction costs drop a little, large organisations can afford to become larger, and small organisations appear where there were none, because they are now “cheap enough” to put in place. But when tools arrive which make transaction costs plummet, all kinds of group action which were impossible before are now happening outside of traditional organisations, in loosely structured groups, without managerial direction or profit motive.

Group undertakings: sharing, cooperation, collective action — by order of increasing difficulty.

Cooperation is more demanding than sharing because it requires changing one’s behaviour to synchronise with others (who are also doing the same thing). Conversation is an example. This makes me think of something I wanted to say about Facebook groups: groups where all that happens is people “sharing” stuff don’t take off. Sharing doesn’t really create a sense of community like conversation does. So if one wants a community of people, one must encourage conversation, which is more difficult to achieve than simple sharing. Collaborative production (cf. wikipedia, a potluck dinner, a barn raising) is another form of cooperation, more involved than conversation.

Collective action goes a step further, ambitioning to change something in the world, creating shared responsibility by tying the group and individual identities together. Action is taken “in the name of”. This comes with a share of governance issues, especially the larger the group. The shared vision of the group needs to be strong enough to keep the group together despite the tensions arising from individual disagreement on specific decisions.

Seb Paquet: ridiculously easy group-forming. This reminds me of an O’Reilly book that I read during my year in India (I read a number of O’Reilly books there, purchased in Indian editions and therefore compatible with my student’s budget): Practical Internet Groupware. It was an eye-opener, and much of the stuff in there is still true nearly 15 years later.

Says Clay Shirky (quoting!):

Ridiculously easy group-forming matters because the desire to be part of a group that shares, cooperates, or acts in concert is a basic human instinct that has always been constrained by transaction costs. Now that group-forming has gone from hard to ridiculously easy, we are seeing an explosion of experiments with new groups and new kinds of groups.