The Blogging Tribe is Live [en]

[fr] Une quinzaine de blogueurs qui prennent l'engagement de bloguer régulièrement durant un mois, pour commencer. Suivez-les sur The Blogging Tribe.

Last week at the chalet, I had an inspiration (amongst others!) whilst reading Here Comes Everybody: gather a small-scale tribe of bloggers who commit to blogging regularly over a period of time.

It’s done. We’re pretty much set. After a little back-and-forth on Facebook to try and figure out the best way to get started, we’re off for a month of “blog regularly and see what happens”, pretty much.

Here is the tribe:

You can follow all our posts at The Blogging Tribe, kindly hosted and set up by Claude.

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Dear Readers [en]

[fr] Chers lecteurs, mes excuses les plus plates pour le déluge d'articles que je vous fais subir. J'ai beaucoup de mal à retenir ou retarder la publication d'articles déjà écrits... C'est donc à vous que je laisse le soin d'étaler votre lecture.

I apologize. I am no good at all at holding on to blog posts that I’ve written already to pace out publication. I’m drowning you under a ton of writing. That’s not really fair. Don’t feel like you have to read everything now — but do read. (Yes, there are still more articles coming. Sorry.)

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Blogging Tribe: A Social and Blogging Experiment Looking for Volunteers [en]

[fr] Recherche de volontaires motivés pour une expérience socio-blogueuse.

Here’s the idea: form a group of bloggers, who agree to blog regularly for a certain amount of time, and read each other.

Scale? A dozen bloggers or so. From a dozen posts a month to one a day on average. For three months (or six? or six weeks?).

Why?

One of the things I understood while reading Here Comes Everybody, and which was missing from my global thinking about the connected world we live in, is the question of scale. That with more, comes different. Small group dynamics are not the same as large group dynamics. Small networks do not behave the same as big ones. At one point power laws kick in, and large groups or networks become fundamentally “unbalanced”.

Clay talks about the early blogging communities in his book, and I’ve understood what we feel we have “lost”, we bloggers of old: we’ve lost the small group dynamics, where we all read each other and there was a ball in the air that we all kept in movement.

I’ve seen that feeling reappear during the two “Back to Blogging” challenges I threw at fellow bloggers. For the ten days the challenge lasted, we started reading each other again, responding to each other in comments and even in blog posts.

So, I’d like to do this on a slightly larger scale. Larger not by the number of people, but larger as far as the dynamics are concerned. “Back to Blogging” has made a little foam appear in the egg whites we were beating — I want to try and turn the jug that holds them upside down.

Unlike Back to Blogging where I set the rules and dived in with what amounts to “qui m’aime me suive”, I’d like us to hash out the precise details together.

If you’re interested in this experiment and contemplating taking part, please get in touch with me. I’ll set up a quick mailing-list or Facebook book so we can all discuss the specifics and get the ball rolling.

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Au chalet: une vie simple et propice à l'écriture [fr]

[en] Life slows down at the chalet. Fewer options to fill my days. Lots of reading, lots of writing. Hence the flood of blog posts.

Autour du chalet, photo calendrier

Quelques jours au chalet. De la lecture, du triage de photos, de la cuisine, et de l’écriture. Hors ligne, j’ai pondu une bonne dizaine d’articles pour Climb to the Stars. Il faudra rajouter des liens (mais j’ai déjà préparé le terrain en insérant d’emblée les liens mais en mettant “article sur x ou y” à la place de l’URL), certes, mais c’est écrit. Il va juste falloir que je décide comment et à quel rythme les publier.

Est-ce parce que je suis hors ligne? Pas certaine que ce soit la raison principale. En fait, au chalet, ma vie est plus simple. J’avais déjà fait ce constat en Inde (quand je suis ailleurs qu’à Pune).

Ici, je n’ai pas de vie sociale, pas de travail à accomplir, pas de compta à faire. Il n’y a pas de télé, pas d’internet, je n’écoute pas de musique ou de podcasts. J’ai juste à m’occuper des chats et de moi, me faire à manger (les courses c’est déjà fait), et voilà. Je n’ai même pas à réfléchir aux jours qui viennent, après ma petite retraite, car je suis ici dans une parenthèse hors du temps.

Je me suis créé un contexte où mettre des priorités est ridiculement simple, et où il y a très peu de décisions à prendre (quoi lire? quoi écrire? quelles photos trier?). On pense aux auteurs qui s’exilent quelque part pour finir d’écrire.

Je m’endors à 21h et je suis réveillée par les chats à 5h30, après plus de 8h de sommeil. Impensable à la maison, avec les possibilités infinies du monde dans lequel je baigne.

Cet état, je le retrouve également lorsque je navigue. Sur un bateau, il n’y a pas grand-chose à faire (à part naviguer bien sûr, ce qui n’est pas rien!) Vivre ainsi est extrêmement reposant, mais j’ai conscience que ce n’est possible que parce que c’est une parenthèse, justement.

Ça me fait penser à mon année en Inde, qui s’éloigne à grands pas dans les brumes du passé. Après six mois environ, je m’étais reconstruite une vie aussi complexe que celle que j’avais laissée derrière moi en Suisse. J’avais des activités, une vie sociale, des projets. Je procrastinais, mon emploi du temps me stressais, je n’avais “pas assez de temps” (en Inde, vous imaginez!), bref, j’ai bien compris que le problème, c’était moi.

Durant ces parenthèses que je m’offre quelques fois par année, je me demande comment je pourrais simplifier ma vie “normale” — et si c’est possible. J’aime avoir des projets. Je m’intéresse à un tas de choses, trop, même. C’est une force qui me tire en avant, qui est extrêmement positive, mais dont je finis par devenir un peu la victime.

Bien entendu, je gère la complexité de ma vie bien mieux maintenant, à l’approche de la quarantaine, que lorsque j’avais à peine vingt ans. Je me connais mieux, je comprends mieux comment fonctionnent les gens et le monde, j’ai mis en place des systèmes et des stratégies pour éviter de me faire trop déborder, ou pour mieux supporter lorsque je le suis. Ça ne va pas tout seul, ce n’est pas forcément facile, mais dans l’ensemble, je n’ai pas trop à me plaindre.

Alors, faut-il simplifier? Simplifier, ça veut dire faire moins, pour moi, et possiblement, vouloir moins. J’ai récemment mis fin à une activité importante dans ma vie, parce que j’avais pris conscience que c’était juste logistiquement impossible pour moi d’y rester engagée “correctement” vu mon train de vie. Ça a été une décision extrêmement douloureuse qui a mis plus d’un an à mûrir, j’ai versé quantité de larmes et j’en verserai probablement encore, mais maintenant que c’est derrière je suis extrêmement soulagée. Allégée. Mon emploi du temps est un peu moins ingérable, je peux me consacrer mieux à ce que j’ai décidé de garder (et qui était encore plus important pour moi que ce à quoi j’ai renoncé), et j’ai aussi appris que je pouvais “lâcher”, même si ça me coûtait. FOMO et tout ça.

D’expérience, l’espace que je crée dans ma vie en “simplifiant” se remplit toujours assez vite. C’est si facile de dire “oui”! Pour simplifier vraiment, je crois qu’il faut vouloir moins. Difficile.

En attendant, je vais continuer à préserver ces “pauses”. J’en ai en plaine, aussi, mine de rien: je protège assez bien mes week-ends et mes soirées de ma vie professionnelle, par exemple. Mais ma vie personnelle est aussi parfois une source de stress, étonnamment. Et on sait que même avec plus de temps à disposition, ce n’est pas dit que l’on fasse enfin toutes ces choses auxquelles on a renoncé “par manque de temps“.

Mon article tourne un peu en rond, désolée. On en revient toujours au même: la compétence clé, pour moi du moins, c’est la capacité à hiérarchiser, à faire des choix et mettre des priorités. Et là-derrière se cache quelque chose qui est probablement encore plus que ça le travail d’une vie: faire les deuils des désirs que l’on ne poursuivra pas.

Je crois que je vais arrêter là ;-), quand j’ai commencé à écrire je voulais juste vous dire à quel point j’avais pondu une grosse pile d’articles pendant que j’étais ici!

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Reading Like a Student [en]

[fr] Envie de lire mieux. Je vais me remettre à prendre des notes, et les publier ici. C'est du boulot, mais j'apprendrai plus.

As I devour chapter after chapter of Here Comes Everybody, I find the intellectual high of reading and learning dampened by the foresight that a few days/weeks/months from now, what I have just read will have collapsed into the vague mushy pile of “what I know”, complete with shortcuts, sloppy thinking, lack of references or sources, incorrect recollection, and confirmation bias.

This has been my in satisfaction with reading lately. Realising that once the last page is turned, my main impulse is “gosh, I need to read this again so I can hold on to what I’ve just learned”. Much as it pains me, I’ve become a lazy and sloppy (yes, again that word) reader.

It wasn’t always so. I read tons of books during my studies. I took tons of notes. There were no iPhones around, no kindles, no digital versions. I didn’t even have a laptop. I took tons of notes on paper. I wrote summaries. I copied quotes. I read to remember, not for entertainment. I was expected to do something with what I had read.

Nowadays, I read freely. I photograph pages with important ideas and stick them in Evernote rather than painstakingly copying quotes (what a time-saver! makes it so easy to find the right page… if I remember what it was about).

I’m not thinking of going to back to copying quotes long-hand (I can’t really write by hand anymore, thanks to RSI, but that’s another blog post). However, I am thinking of taking my reading more seriously: summarising main ideas, taking notes. Only this time around, there is no reason for them to stay in offline notebooks gather dust: I have a blog for this. The fact that I’m strong-arming (!) a batch of MBA students to keep learning blogs during our partial module together is probably no stranger to this desire to reconnect with the “learning in progress” aspect of blogging.

Stay tuned.

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Le blog laissé à l'abandon [fr]

[en] What's the point of closing a blog? It will wait for you.

Depuis bientôt 13 ans que je blogue, j’ai eu des passages à vide, et des passages moins à vide. Jamais des mois et des mois sans écrire, mais on pourrait imaginer que ça arrive un jour.

J’entends parfois d’autres blogueurs, se sentant coupables de leur blog laissé à l’abandon, parler de le fermer.

A quoi bon?

Un blog, c’est un format libre. On écrit, on n’écrit pas. On peut arrêter pendant des mois, voire des années, et puis reprendre, comme Martin.

Votre blog vous attendra. Vous n’avez pas besoin de le fermer.

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Back to Blogging, et après? [fr]

[en] What happens after "Back to Blogging"?

Jour 10. Ça a passé vite. Dix jours que j’ai lancé le deuxième “Back to Blogging”. On est au bout, bravo à tous les gagnants! (Et c’est chacun de vous qui décide ce qu’il fallait faire pour gagner…)

La machine est lancée, et après, qu’est-ce qu’on fait? Est-ce qu’on continue à bloguer tous les jours? Est-ce qu’on baisse la pression? Si vous avez fait le premier “Back to Blogging”, comment ça s’est passé pour vous? Pour m’a part, ça m’avait bien reboostée, mais ensuite je suis partie offline trop longtemps. Cette fois, c’est un peu différent: je pars quelques jours à la montagne dimanche — et une semaine après mon retour, deux semaines sur l’eau. Mouais, en fait, je vais pas être par là tant que ça. On verra.

Deux réflexions pour vous laisser aujourd’hui:

  • bloguer, c’est aussi simplement savoir écrire; j’oublie à quel point écrire cela ne va pas de soi; argumenter, en particulier
  • vous êtes plusieurs à m’avoir fait remarquer que mes articles de blog partagés dans facebook sont systématiquement illustrés du logo Orange; je vous rassure, je ne suis pas payée pour faire de la pub (il paraît que je pourrais même m’attirer des ennuis si les mauvaises personnes voient ça!) — et dès que j’ai appuyé sur “publier”, je vais aller tenter de remédier à ce sponsoring involontaire (merci Fleur pour le lien)

Je pourrais aussi vous dire que j’adore Prezi et Skitch, que je suis en train de me concocter une bibliothèque d’exemples à utiliser dans mes cours et présentations (il était temps), et que plein de choses bouillonnent dans ma tête côté enseignement, online et off. A suivre!

2ème Back to Blogging Challenge, day 10. Bloguent aussi: Nathalie Hamidi (@nathaliehamidi), Evren Kiefer (@evrenk), Claude Vedovini (@cvedovini), Luca Palli (@lpalli), Fleur Marty (@flaoua), Xavier Borderie (@xibe), Rémy Bigot (@remybigot), Jean-François Genoud (@jfgpro), Sally O’Brien (@swissingaround), Marie-Aude Koiransky (@mezgarne), Anne Pastori Zumbach (@anna_zap), Martin Röll (@martinroell), Gabriela Avram (@gabig58), Manuel Schmalstieg (@16kbit), Jan Van Mol (@janvanmol), Gaëtan Fragnière (@gaetanfragniere), Jean-François Jobin (@gieff), Yann Graf (@yanngraf). Hashtag:#back2blog.

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Some Thoughts on Blogging: Original Content, Linking, Engaging [en]

[fr] Quelques réflexions sur l'enseignement de l'art du blog.

I like teaching people about blogging. Right now I have nearly 100 students who are learning to blog, with varying enthusiasm and success. Teaching blogging makes me realize that this mode of expression which comes naturally to me is not that easy to master. Here are a couple of the main hurdles I’ve noticed for the student-blogger:

  • Original content. It seems obvious that a blog will contain original content, but in the age of Tumblr (I love Tumblr) and Facebook (I love Facebook) and Twitter (I love Twitter) it seems there is a bias towards republishing rather than creating. One of the things that make a blog a blog is the fact that the blogger has taken the trouble to think and try and communicate ideas or experiences or emotions to their reader, in the written form. Some early attempts at blogging resemble Facebook walls.
  • Links. Writing in hypertext is not easy. A blog is not an island. A blog is connected to many other pages on the web, be they blog articles or not. It’s caught in the web. It’s part of the web. A blog which never links elsewhere? Might be a journal or a memoir, but it’s missing out on something. What do I link to? When? Which words do I place my links on? The art of linking is full of subtleties.
  • Engaging. Blogging is about writing, but also about reading and responding. Links ensure that a blog doesn’t exist in a vacuum. The parallel human activity is responding to comments, reading other bloggers, linking to them socially, and actually engaging with content found elsewhere. Some will say “comment on other people’s articles”, but that is not the whole story. Leaving a superficial comment is not it. Trying to understand the other, daring to challenge and disagree (respectfully), push thoughts further and drag others out of their comfort zone: there is something philosophical about the practice of blogging.

Some things are relatively easily taught: how to hit publish; how to write in an informal voice; how to dare being subjective. But how do you teach engagement? How do you teach debate? I know the Anglo-Saxon (at least American) school curriculum includes debating. Switzerland, sadly, doesn’t — and we tend to shy away from it, or end up in “dialogues de sourds” with two polarised camps each trying to convert the other.

2nd Back to Blogging Challenge, day 7. On the team: Nathalie Hamidi(@nathaliehamidi), Evren Kiefer (@evrenk), Claude Vedovini (@cvedovini), Luca Palli (@lpalli), Fleur Marty (@flaoua), Xavier Borderie (@xibe), Rémy Bigot (@remybigot),Jean-François Genoud (@jfgpro), Sally O’Brien (@swissingaround), Marie-Aude Koiransky (@mezgarne), Anne Pastori Zumbach (@anna_zap), Martin Röll (@martinroell), Gabriela Avram (@gabig58), Manuel Schmalstieg (@16kbit), Jan Van Mol (@janvanmol), Gaëtan Fragnière (@gaetanfragniere), Jean-François Jobin (@gieff). Hashtag:#back2blog.

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Second "Back to Blogging" Challenge [en]

[fr] Un court article par jour pendant 10 jours, histoire de reprendre le rythme et de se souvenir qu'écrire un article sur un blog, ça peut être vite fait.

Do you have a blog?

Have you been really bad about blogging of late, like me?

I bring to you, for the second time, a 10-day “Back to Blogging” challenge.

Starting tomorrow (Monday), I will write a short blog post each day. Quick and dirty. Get something out the door. I expect to spend maximum 30 minutes on it.

Feel inspired to join in? Hashtag: #back2blog.

(Last time around I published links to all the posts of the day at the bottom of each article. It took way more time than the actual blogging! If anybody has ideas about how to automate this, I’m all ears.)

The winning team!

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C'est quoi un blog? Quelques réflexions à défaut d'une définition tranchante [fr]

[en] What's a blog? Thinking about it.

Deux articles sont apparus sur mon radar cette dernière semaine:

Les deux posent des questions de catégorie, limites, définitions. Elles sont liées: si on sait ce qu’est un blog, on sait ce qu’est un blogueur — et vice-versa. Ou bien…?

Durant mes études d’histoire des religions, j’ai appris que les catégories rigides ne fonctionnaient pas trop quand on commence à toucher aux sciences humaines. On a plutôt des définitions ou regroupements par affinité. Je crois qu’il est illusoire de vouloir dresser une liste de critères à la “si et seulement si” pour définir ce qu’est un blog. De même, je crois qu’il est illusoire de vouloir faire une distinction nette entre blogueurs et journalistes, dans le cadre des RP ou d’accréditations pour une conférence.

Il y a très longtemps, j’avais fait une page sur SpiroLattic intitulée “C’est quoi un weblog?“. Vous imaginez bien que ce n’est pas aujourd’hui la première fois qu’on se pose la question. Plus récemment, j’ai écrit ici un article (en anglais) sur les relations blogueurs, dans lequel je tente de poser quelques distinctions entre journalistes et blogueurs qui justifient de traiter ces derniers différemment.

Je vais tenter de démêler un peu ces termes. Ce qui suit n’engage que moi, ce sont mes définitions, mes conceptions, et elles n’ont pas la prétention de faire autorité (ou pire, parole d’Evangile). Tiens, d’ailleurs, en passant, à Coworking Europe j’ai l’impression qu’on a passé une bonne partie de notre temps à nous demander ce qu’était le coworking. Quelques débuts de réflexion de ma part là-dessus.

Donc, un blog — ou un weblog, comme on les a appelés durant des années — c’est quoi? Je vais essayer de partir avec une définition minimale sur laquelle tout le monde (je l’espère) sera d’accord:

  • un blog, c’est une sorte de site web
  • un blog, ça contient des articles datés (billets, posts) organisés en ordre chronologique inverse.

Je pense que si on a affaire à un truc qui n’est pas un site web, ou qui n’est pas une collection d’articles datés en ordre chronologique inverse, on aura de la peine à appeler ça un blog. Par contre je pense pas que ces deux caractéristiques soient suffisantes pour définir un blog. Nécessaires, oui, mais pas suffisantes.

Allons un cran plus loin: voici certaines caractéristiques qui sont généralement partagées par tous les blogs. Mais elles sont plus discutables. On pourrait hésiter, face à un “blog” qui ne les a pas toutes.

  • un blog permet de laisser des commentaires sur les articles
  • chaque article du blog est archivé à une URL stable permettant de faire un lien direct vers celui-ci
  • on sait qui écrit: il y a une personne ou des personnes identifiables derrière le blog, même si c’est sous pseudonyme
  • les anciens articles du blog restent en ligne, archivés chronologiquement
  • un blog facilite et automatise la publication grâce à une technologie spécifique (outil de blog/CMS) côté serveur
  • un blog est intégré d’une façon ou d’une autre dans quelque chose de plus large que lui, à travers des liens vers/depuis d’autres sites/blogs (intertextualité), ou des échanges entre le(s) blogueur(s) et d’autres via commentaires ou blogs interposés (communauté de lecteur ou e blogueurs)
  • un blog contient principalement du contenu original
  • la mise en page d’un blog consiste en une colonne principale présentant les x (généralement 10) derniers articles les uns sous les autres, généralement accompagnée d’une ou plusieurs colonnes latérales avec du contenu secondaire.

(Et hop, petit article en train de se transformer en tartine.)

Rapidement, pour chacun de ces points, un petit argumentaire expliquant pourquoi je ne les considère pas obligatoires.

Commentaires: clairement, la plupart des blogs aujourd’hui permettent les commentaires, mais il faut savoir que durant les premières années des weblogs, les commentaires n’existaient pas. Historiquement, c’est un peu restrictif. C’était pas des blogs qu’on avait? Le blog de Seth Godin, c’est pas un blog? Alors oui, un blog en général ça a des commentaires, mais l’absence de commentaires ne permet pas de dire “c’est pas un blog”.

Permaliens: pour moi, c’est une caractéristique importante du blog. C’est ça qui fait que le blog fonctionne, comme format de publication. Ça attire les liens. Chaque article est archivé pour toujours, avec un lien stable, le paradis! Mais on trouve encore des gens qui disent avoir des blogs, et qui ont des trucs qui ressemblent à des blogs, mais où il est impossible (ou très difficile) de faire un lien vers un article. Exemple: Solar Impulse. C’est un blog ou pas? (Alors oui, quelque part caché j’avais réussi à trouver comment révéler le permalien de l’article, mais on peut pas dire que ça encourage les liens.)

Auteur(s): ça, je crois que c’est super important. Il y a un être humain derrière un blog. Même si on ne sait pas son nom, il est là. Il a une personnalité. Une agence de comm’ ne blogue pas — ses employés le font. Le ton institutionnel, désincarné, impersonnel: c’est peut-être des news publiées avec un outil de blog, mais pour moi ce n’est pas un blog. Vous savez des edge-cases à proposer pour ce critère?

Archives: le format du blog est fondé sur l’organisation chronologique inverse du contenu. Les catégories sont venues bien plus tard, font à mon avis partie des “bonnes pratiques” pour un blog mais ne sont pas une fonctionnalité obligatoire. Si la première page est en ordre chronologique inverse, on s’attend à pouvoir “remonter le temps”, et trouver des archives temporelles. De plus en plus aujourd’hui, on voit des blogs (“blogs”?) qui s’en passent. Pour moi, on tombe dans le blogazine quand le thématique prend le dessus sur le chronologique. Edge case? Le Rayon UX, qui est à mon sens toujours un blog (t’en dis quoi, Fred?) même si il manque furieusement de chronologie dans l’organisation de son contenu.

Technologie: quand blogger.com a débarqué, une des choses géniales que faisait ce service était d’automatiser l’habillage répétitif des articles et leur transfert sur un serveur web. De façon générale, les blogs modernes utilisent un outil ou service de blog qui épargne au blogueur bien des manipulations techniques. Par contre, je refuse de poser ça comme une exigence. Il y a des blogs cousus main. Zeldman l’a fait pendant de longues années (disant même “c’est pas un blog!” pendant longtemps), et à moins que je ne me trompe, Karl fait toujours son blog à la mano.

Réseau: souvent, quand je regarde un “blog” en me disant “ça ressemble à un blog, mais ce n’en est pas un”, c’est cette dimension qui manque. Le blog qui blogue tout seul dans son coin, ignorant la multitude de pages du web et de gens qui les fréquentent. En général, le blogueur fait des liens vers d’autres pages (si ce n’est d’autres blogs), on (= d’autres blogueurs) fait des liens vers lui, s’il y a des commentaires il y a un minimum d’interaction — ou via articles interposés. Il y a une “culture blog”, et c’est celle du réseau, de la relation, et de la conversation.

Contenu: oui bien sûr, le blogueur produit du contenu, ajoute de la valeur quelque part. Est-ce qu’un blog sous Tumblr qui ne fait que republier sans commentaire ce qui a été trouvé ailleurs est toujours un blog? Si Digital Crumble était mon seul blog, j’avoue que j’aurais du mal à me dire blogueuse.

Apparence: j’avoue être assez vieux jeu sur ce coup. Une mise en page magazine, pour moi, ça transforme le blog en blogazine. Un blogazine, ça peut être bien — mais ce n’est plus un blog. Le chronologique a cédé la place au thématique. Et ça se voit dans la façon dont l’information est organisée sur la page d’accueil. Sans articles les uns sous les autres, j’ai du mal à appeler ça un blog. On voit d’ailleurs des blogs qui étaient partis dans une direction 100% blogazine revenir vers quelque chose d’un poil plus chronologique, même si c’est pas un long défilé d’articles les uns sous les autres. Exemple: celui de Tara Hunt.

Alors un blog, c’est quoi? Un blog, c’est plus ou moins ça. C’est cet ensemble de caractéristiques. Mais on va trouver des choses qui n’ont pas toutes ces caractéristiques et qui sont quand même des blogs, tout comme on en trouvera qui remplissent tous les critères mais… n’en sont pas. Signe qu’il faudra réfléchir plus et affiner. Définir, c’est un grand travail de va-et-vient.

Un blogueur, alors? Quelqu’un qui blogue. Mais je m’attarderai un autre jour sur ce qui le sépare du journaliste.

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