Formateurs: et vos supports de cours? [fr]

[en] Trainers: do you make your course material freely available, or do you guard it safely for only those who followed your teaching?

Au début de la formation MCMS/MSCL, nous avons décidé de rendre publics les supports de cours des intervenants.

Cela me paraissait la chose logique et naturelle: mettre à disposition une partie de son savoir, et aussi, à mon sens la valeur qu’apporte un formateur dépasse largement son support de cours. Sinon, passons-nous du formateur, et vendons le support de cours.

Pour moi, un formateur dont l’atout principal est son support de cours se trouve coincé dans un modèle “économique” archaïque, comme l’industrie de la musique qui tente de remettre des goulots d’étranglement artificiels à la distribution pour sauvegarder son business.

Un support de cours est un support. Il enrichit le cours, offre un ancrage, sert peut-être d’aide-mémoire une fois le cours passé. Vous l’aurez deviné sans grande peine, je ne suis pas une grande amoureuse des supports de cours, et clairement, ce n’est pas ce que je fais de mieux dans mon enseignement. Mais j’admets volontiers que les supports de cours sont utiles, importants, et que c’est quelque chose dont je veux développer la qualité en ce qui concerne les formations que je donne.

Par contre, il ne faut pas tomber dans le travers opposé de tout miser sur le support de cours. Tout comme, lorsqu’on donne une conférence ou une présentation, on évite comme la peste de faire un Powerpoint contenant chaque mot que l’on prononcera.

Assez théorisé. Au cours de l’année, j’ai pu me rendre compte que ce qui allait de soi pour moi (partager ses supports de cours) n’allait pas forcément de soi pour tout le monde.

Chers formateurs qui me lisez, je serais très curieuse d’entendre comment vous considérez vos supports de cours: sont-ils la colonne vertébrale de votre enseignement? un supplément? une béquille? un soutien? les mettez-vous à disposition? les gardez-vous jalousement?

Comment fonctionnez-vous?

3 thoughts on “Formateurs: et vos supports de cours? [fr]

  1. Ça ne répond pas exactement à ta question, mais lors d’un bref passage à l’IUT, nos professeurs refusaient de mettre à dispos leurs supports de cours et nous faisaient (encourageaient / forçaient) à recopier mot pour mot leurs présentations “powerpoint” ;-D

  2. A définir d’abord ce qu’on entend par “support de cours”. Je suis 100% avec Garr Reynolds, l’auteur du livre “Presentation Zen” (et du blog du même nom que tu cites), et d’autres spécialistes en présentation: il ne faut pas confondre “diapositives” et “support de cours”.

    Idéalement, mes diapositives n’ont aucun intérêt pour quelqu’un qui n’a pas suivi ma présentation et pris des notes séparées: il y a très peu de textes, à la limite quelques idées, mais surtout des images qui servent à la discussion (cela dépend des sujets, mais p.ex. des copies d’écran/pages web). Ceux-là, il est très rare que je les distribue, pour plusieurs raisons. Les deux principales sont probablement: (1) vu le manque de contexte, il serait très facile de se faire une fausse idée de mon message (càd, de m’attribuer des idées alors que je disais en fait l’inverse), (2) les questions de droits d’auteur (utilisation d’images ok pour donner un cours, mais pas ok pour mettre en ligne en public).

    Quand j’y arrive, je donne par contre un vrai support de cours séparé et imprimé. Au moins quelques notes résumant ma présentation. C’est le nec plus ultra (surtout quand, comme il y a peu, un organisateur a oublié de fournir un projecteur: avec ces notes, on peut quand même faire quelque chose de bien). Ca me donne de la flexibilité: ajouter des infos supplémentaires, p.ex. liens, etc, enlever celles que je ne veux pas donner (droits d’auteurs), ou préciser ce qui doit l’être. Et dans la majorité des cas, je mets ces supports à disposition sur le web (ou serais prêt à le faire), sous licence libre (CC-BY-SA en général), ce qui colle bien avec mes principes. En pratique, je n’ai pas toujours le temps de créér ce genre de documents, mais je le fais de plus en plus (surtout pour les sujets récurrents).

    Il y a quelques exceptions. Pour un cours particulier que je donne régulièrement, mon document devient touffu, et se rapproche plus d’un petit livre que d’un support de cours. Et je n’ai pas encore décidé ce que j’allais en faire (vendre le support, comme tu le mentionnes, serait une possibilité), et donc vais garder mes options ouvertes pour l’instant en ne le diffusant pas.

  3. Vaste question. Je suis assez d’accord avec Frédéric, aussi je ne complète qu’à la marge :
    – je suis salarié (professeur) donc mes supports appartiennent pour partie à mon employeur (selon une règle que je ne connais pas bien…) Cela dit, cela ne doit pas empêcher de diffuser ces docs, avec 2 exemples :
    § les cadres que je forme verraient d’un très mauvais oeil que, pour la formation qu’ils paient, ils n’aient pas accès au doc électronique.
    § dans ma partie (la finance d’entreprise), le prof de référence est Aswath Damodaran qui diffuse ses docs depuis 26 ans.
    Aussi, je considère qu’une fois que c’est rédigé, c’est du domaine public (c’est une image, pas un point de droit)
    – Maintenant, je suis rétif à distribuer à tout va mes polys : non pas tant par peur de la déformation, que parce que je vois quantité de leechers qui se les approprient (ainsi que mes cas et leurs corrigés) sans mention aucune de l’origine, et sans rendre à césar son copyright. Je ne veux pas faire de l’argent avec, mais j’aimerais être reconnu pour mon travail.
    une solution, comme le dit Frédéric : à partir du moment où le poly devient touffu, en faire un livre.
    Toujours un plaisir de te lire 🙂

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