Infimes précisions [fr]

Je n’ai pas écrit Blog Story. Remise en contexte d’une remarque que je commente dans Journal Infime. Allumez vos téléviseurs dimanche à  20h00, je serai l’invitée de Mise au Point sur la TSR1. Quelques commentaires sur mes aventures avec les médias.

[en] A clarification about something said in the second part of my radio interview. Aside from that, I'll be on TV Sunday evening. I'll try to find out if it can be viewed online.

Si vous avez écouté Journal Infime aujourd’hui, vous aurez sans doute noté que suite à  une petite maladresse de la présentatrice, je me suis retrouvée propulsée auteur de Blog Story. Je vous rassure, rien n’a changé, ce sont toujours bien Cyril et Emily qui en sont les auteurs.

Il y a un point dans l’interview d’aujourd’hui qui mérite un commentaire. Martine Galland m’invite à  parler d’une remarque que je fais dans mes réflexions blogosphériques:

N’allez pas chercher plus loin qu’une famille “à  secrets” pour saisir mes motivations profondes…

Revenons au contexte dans lequel je fais cette remarque. En fait, j’essaie d’expliquer d’où vient la tendance, parfois très marquée chez moi, à  décortiquer les discours, les événements ou les idées, à  vouloir traquer “l’erreur” et la désinformation, casser les mythes et les illusions.

La problématique du secret n’eclaire à  mon sens pas vraiment, comme la structure de l’interview le laisse entendre, mes motivations profondes à  vouloir partager ainsi [ma] vie avec des milliers de lecteurs. Ma remarque, remise dans son contexte, concernait mes motivations à  décortiquer (et critiquer) les articles parus sur les weblogs. Face à  ce qui me paraissait être une forme de désinformation, je montais sur mon cheval de bataille pour clâmer au monde que la vérité n’était pas celle qu’on leur avait servie, poussée par un élan qui pour moi prend clairement sa source dans ce que j’ai vécu, enfant, dans ma famille.

Ce qui me pousse à  partager mes idées et quelques morceaux de ma vie sur internet, c’est à  mon avis plus un besoin d’exister, d’être entendue, reconnue. Je n’y vois pas tant un besoin de mettre au grand jour ce qui est caché en moi qu’un besoin assez primordial d’expression. En écrivant ces lignes, toutefois, je me rends compte que ce besoin d’expression pourrait être interprété comme un refus de jouer le jeu du secret — du silence. Est-ce lié? Possible… mais pour moi le lien n’est pas clair, et je ne le faisais certainement pas lorsque j’écrivais mes Réflexions blogosphériques.

Vous venez en passant d’avoir une démonstration, en direct, du besoin impérieux qui m’habite de m’assurer que j’ai bien été entièrement comprise…

Je poursuis ce billet coloré “presse” en vous proposant de regarder Mise au Point dimanche à  20h00 sur la TSR1. (Je ne vous donne pas plus de détails, z’avez qu’à  regarder… ou lire la suite!)

Après le petit couac concernant Migros Magazin, j’ai été heureuse d’apprendre le fin mot de l’histoire au sujet de ma mésaventure avec Le Temps. En effet, j’avais été interviewée pour un article, que la (fort sympathique) journaliste m’avait ensuite soumis pour relecture et feedback (quelques échanges de mails). Quelle n’a pas été ma surprise, lorsque, lisant le dossier consacré aux blogs dans les pages 2 et 3 du Temps le 2 février dernier, j’ai pu constater la totale absence de cet article que j’avais pourtant vu à  plusieurs reprises!

La journaliste qui m’avait interviewée étant à  ce moment-là  en vacances à  l’autre bout du monde ou presque, elle n’a pas été en mesure d’éclairer ma lanterne quant à  la raison exacte de cette disparition. C’est maintenant chose faite, et c’était un peu ce que je soupçonnais: manque de place, on a sacrifié un article. La journaliste n’avait malheureusement pas les lignages exacts pour réduire ses articles avant de partir en vacances. Ce sont des choses qui arrivent.

Sur le moment, cela m’avait d’autant plus déçue que la parution de ce dossier dans Le Temps avait incité la production de Mise au Point à  changer l’angle du reportage sur les blogs, renonçant à  m’interviewer pour pouvoir aborder plus longuement la question des adolescents skyblogueurs. J’avais passé plus de 6 heures à  parler avec le réalisateur, on avait fixé un jour de tournage, il m’avait montré un premier jet de scénario… double déception. Mais, comme je vous l’ai dit, les choses finissent bien pour moi (enfin, je trouve!) puisque je serai l’invitée du plateau de fin d’émission.

J’avoue une certaine excitation à  l’idée de “passer à  la télé”, et j’ai réalisé en en parlant autour de moi que tout le monde ne réagirait pas ainsi. Et vous, chers lecteurs — ça vous plairait, une apparition télévisuelle, ou bien c’est plutôt le genre de chose que vous préféreriez éviter? Je suis curieuse de vous entendre à  ce sujet.

Mise à  jour 17.02.2005: extraits cités par Mireille Galland dans la troisième partie de l’interview:

9 thoughts on “Infimes précisions [fr]

  1. Thanks, Bernard!

    Avis à  la population qui n’aura pas accès à  la TSR, suivez les directions de Bernard Rappaz ci-dessus!

  2. ce que tu écris ne fait vraiment pas de pub à  mes estimés confrères…
    Le fait de ne pas prévenir quand on coupe un article n’est pas très poli, le fait de sortir une phrase de son contexte est typique de ce qu’on reproche souvent aux journalistes… Bien sûr, on ne peut pas leur demander de lire complètement quatre ans d’archives, mais quand même.
    Et aussi parce que, sans vouloir remettre en cause ta connaissance de la blogosphère et tout ce genre de choses, je trouve dommage de ne résumer les blogs dans les médias romands qu’à  une seule personne. Il y en a d’autres qui connaissent le sujet, mais parce que untel t’as vu dans le temps, il préfère reprendre l’adresse plutôt que de faire des recherches, son boulot. Dans ton cas, ce n’est pas très grave: tu n’as rien à  vendre et tu connais ton sujet. Mais d’autres ont très largement profité de la flemmasserie de mes estimés confrères…
    A part ça, j’ai vu ailleurs sur la toile qu’on disait “bravo” aux blogueurs qui passent à  la télé. Si c’est dans ce but là  qu’on écrit, il y a quelque chose de pourri au royaume du blog (mais quand même, n’oublie pas de parler de moi aux gens de la tsr)

  3. Moi j’ai ete fascine. Surtout par l’accent en fait. Changez rien les petits Suisses, on vous aime comme ca.
    En attendant d’ecouter la troisieme partie, je vais finir de lire les posts en retard.
    En un mot, bravo.

  4. En réaction au commentaire de Flippy: j’ai tendance à  exprimer ma pensée souvent de façon un peu plus radicale que ce que je voudrais, et ton commentaire me donne l’impression que c’était peut-être le cas. Une ou deux précisions supplémentaires, donc. De façon générale, les “couacs” dont j’ai eu à  me plaindre ne proviennent pas des personnes avec lesquelles j’ai intéragi directement.

    Pour Le Temps, par exemple, la journaliste qui m’a interviewée n’était pas au courant que mon interview a été coupé. Si je considère que quelqu’un a commis une “erreur” ou une “indélicatesse”, c’est plus la personne qui a pris la décision de couper (en l’absence de la journaliste!) et ne m’en a pas informé. Selon toute vraisemblance, si nous n’avions pas été dans une situation un peu “spéciale” (journaliste en vacances), ceci ne serait pas arrivé.

    Pour Journal Infime, je tiens à  préciser que je trouve que Martine Galland m’a très bien comprise dans l’ensemble. Le glissement de contexte que je relève est un détail. Passer de “pourquoi je décortique les articles sur les weblogs” à  “pourquoi j’écris sur le net” (même si ce dernier point est exprimé sous la forme “pourquoi je partage ma vie sur le net”, une formule qui à  mon sens détourne un tout petit peu le sens de ma démarche — mais encore, on parle ici de nuances) ne me semble pas totalement outrageux. Et même, lorsque j’ai écrit le présent billet, je me suis prise à  me demander s’il n’était pas légitime de faire un rapprochement entre la problématique “famille à  secrets” et mon écriture “publique”, même si ce n’était pas dans ce sens-là  que j’en parlais à  la base.

    Pour ce qui concerne le présent “déluge médiatique” autour de ma petite personne, ben… effectivement. Je ne m’en plains pas, et je suis d’accord avec toi quand tu dis qu’il y a en Romandie d’autres voix pertinentes que la mienne. Ne t’en fais pas, je suis sûre que la presse aura assez vite fait le tour de ce que j’ai à  dire, et que je me retrouverai bientôt aux oubliettes 🙂

    On devrait peut-être mettre sur pied une ressource pour journalistes, genre “richesses de la blogosphère romande”? (Je suis sérieuse, hein.)

    Pour le “bravo”, effectivement, ça donne l’impression que paraître à  la télé est un peu la “consécration” du weblogueur. Je pense que c’est en partie dû au fait que si on écrit sur Internet, c’est qu’il y a en nous (au moins caché quelque part) un désir d’être reconnu par le monde (au sens général). Les médias offrent une forme de reconnaissance. Comme à  mon sens un des buts derrière l’écriture publique est justement de l’ordre de la reconnaissance, une apparition médiatique est perçue comme un succès.

    Mais je te rassure, ce n’est pas pour ça que j’écris 😉

  5. Héhé je sais bien que c’est pas pour ça que tu écris 😉 J’ai lu ça ailleurs et c’est ressorti en lisant ta question.
    Pour la ressource: c’est une idée, même si je sais pas si ça va intéresser qui que soit, les modes passent dans les médias.
    Pour le déluge médiatique, ben, huhu je te souhaite pas les oubliettes, hein. Je me dis juste, comme ça, en tant que scribouillard, que je préférerais te voir une fois de temps en temps dans les journaux que dix fois en trois jours et puis plus rien ensuite.

  6. Bravo Stéphanie pour ta prestation lors de l’émission Mise au pioint! Car il est bien plus facile de gloser devant un ordinateur que de parler avec talent face à  la caméra.Or Stéphanie a été convaincante et intéressante pour le quidam ignorant tout de la “blogosphère”. Et puis: qui écrit des blogs peut – éventuellement et tout simplement! – essayer de communiquer des informations, des données culturelles ou scientifiques, bref mettre ses petits souliers pour suivre les pas des grands vulgarisateurs. Un exemple? Albert Einstein. Pour qui serait intéressé par le difficile (mais si précieux) art de la vulgarisation, lire “l’évolution des idées en physique”, d’Einstein et Infeld (petite bibliothèqe payot no 47). Pour le blogueur débutant sa “carrière” par ces lignes, Stéphanie a été une excellente vulgarisatrice et, dans mon esprit, ce mot a une grande valeur puisqu’il signifie que cette Dame contribue à  favoriser l’accès aux moyens modernes de communication pour les non initiés, voire les vieux dont je suis. Amicalement.

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