Observatrice suisse tuée à Hébron [en]

Je viens d’apprendre l’identité de la suissesse tuée mardi en Cisjordanie. Du coup, mes problèmes de “claustrophobie” me paraissent bien futiles.

Je connaissais un tout petit peu Catherine. On se saluait quand on se croisait dans les couloirs de l’uni, et on s’arrêtait quelques minutes pour bavarder. Pas plus que ça, mais quand même. Elle existait, marchait, respirait et souriait dans mon monde — alors que pour la plupart des gens, elle n’existait simplement pas avant de mourir.

Je connais un peu mieux sa soeur: on a fait les scouts ensemble durant quelques années, on a étudié en partie dans les mêmes bâtiments et on habitait tout près l’une de l’autre avant que je parte en Inde. On a mangé quelques fois ensemble après s’être croisées par hasard en ville, et on a même poussé une fois jusqu’à Genève pour voir une exposition sur Nicolas Bouvier. Elle m’avait invitée à son anniversaire dans son joli appartement tout entouré de balcon. J’avoue qu’on s’est perdues de vue depuis mon départ de Suisse.

Je crois que l’esprit humain résiste à l’idée de la mort. En tous cas le mien, il résiste beaucoup. L’idée qu’on puisse être et tout d’un coup ne pas être, je trouve ça proprement im-pensable. La mort c’est aussi le temps des regrets, des “si j’avais su”, des “trop tard”, de la perte irrévocable… Mais bon, je ne vais pas m’étaler en platitudes philosophiques comme j’en ai l’habitude.

Laure: je pense bien à  toi, un peu bêtement, mais honnêtement. Et je ne sais pas quoi dire. Sauf que je sais que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vues, et que je vais t’écrire un petite carte pour te dire qu’aujourd’hui je pense bien à toi — du mieux que je peux.

Et qu’ils n’avaient pas à tuer ta soeur.

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