Idées [en]

Depuis un moment déjà , je prends conscience que la cause de nombre de mes troubles “existentiels” – comme on dit – est mon refus de me prononcer quant à  ce que j’ai appelé récemment le Fond du Monde. Etonnamment, cela me pose des problèmes tout particulièrement dans mon travail académique.

Une partie de moi aimerait profondément pouvoir croire en une des visions proposées pour ce Fond du Monde – mais aucune ne me satisfait. Non pas parce que je n’aime pas ce qu’elles racontent, mais parce qu’elles sont insuffisantes. Aucune ne permet de rendre compte de la vie telle que je la vis. Aucune non plus ne semble permettre de faire cohabiter les différentes “réalités” auxquelles je tiens.

Depuis quelques jours, je commence à  entrevoir la possibilité d’être en paix avec cet état des choses. Merci les sceptiques (Jonathan Barnes), merci la phénoménologie (Paul Ricoeur). Ce que je commence à  voir, c’est que pour vivre, agir, être dans le monde, je n’ai peut-être pas besoin d’être fixée sur ce Fond du Monde

Je peux dès lors accepter la suspension de mon jugement sur certains sujets comme une chose positive, un choix, plutôt que comme un état transitoire dont je désire sortir à  tout prix, ou l’aveu de mon incapacité à  voir la réalité telle qu’elle est.

Ceci n’est qu’une piste, quelques réflexions qui rendent peut-être compte de l’endroit où me mènent en ce moment mes pensées. Ce n’est probablement pas le bout du voyage. Je vous tiendrai au courant.

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