Relativisme
Je suis une victime de la suspension du jugement.
Les crises de la vie et mon parcours académique m’ont appris à faire abstraction de mon jugement et de mes a priori lorsque je suis face à un événement ou une idée.
Je suis devenue experte dans l’art de poser mes valises et de sauter sur d’autres rochers que le mien pour explorer des points de vue différents. Mais à force, j’ai perdu mes valises. Je ne fais que bondir de rocher en rocher, sans me reposer sur aucun.
Je veux retrouver un rocher dont je pourrai dire “celui-ci est le mien”. Je veux retrouver mes valises – ou plutôt en racheter, parce que depuis le temps, la mer les a certainement emportées.
Il faut oser hiérarchiser les points de vue. Mais j’ai trop peur de me tromper.
Identité
En écho à ce sentiment de dissémination de moi-même, je sens depuis quelque temps le besoin d’unifier mes identités. J’ai trop d’adresses e-mail. Il fut un temps où cela me rendait comfortable, mais maintenant elles sont devenues un obstacle.
Je n’ai jamais fait de cloisonnement étanche entre “moi online” et “moi offline”, mais j’ai toujours gardé mon identité réelle soigneusement cachée. Chaque pseudonyme que j’ai utilisé avait sa propre adresse e-mail – même s’il s’agissait à chaque fois de moi.
C’est en train de changer. Déjà , en achetant un nom de domaine, j’ai laissé voir mon nom au monde, pour qui sait le trouver. Et récemment, j’ai commencé à avoir une envie grandissante qu’on m’appelle par mon vrai nom. Je ne cesserai pas pour autant d’utiliser “Tara” – mais je veux me sentir libre de briser cette censure auto-imposée.
Verbe
Comme la vie fait parfois bien les choses, j’ai suivi ces deux derniers jours le premier volet du cours-bloc sur l’Islam donné à l’UNIL. La culture arabe a un rapport à la parole très fort, mettant en avant sa performativité. Dire, c’est faire. Ecrire un poème d’amour à une femme, c’est aussi grave que de la toucher.
Cela me fait penser à quelques réflexions que j’ai envie de mettre par écrit depuis longtemps sur la puissance du nom. En effet, dans nombre de civilisations, connaître le nom de quelqu’un, c’est détenir un pouvoir (magique) sur lui. Ce n’est pas sans raison que l’on ne connaît pas le nom de Dieu.
Internet est le lieu de la puissance de la parole. La plupart des canaux de communication non-verbaux sont coupés. On ne peut pas agir – sauf par les mots *sourire*. J’ai mentionné il y a quelque temps le cas du “viol virtuel“.
Je crois qu’il ne serait pas inintéressant de considérer à cette lumière l’utilisation des pseudonymes (qui reste très populaire dans les forums ou les lieux publics, même pour les gens qui ne cachent pas leur identité). Que représente “donner son vrai nom” à quelqu’un ? Pourquoi une des questions de prédilection chez les chatteurs inexpérimentés est-elle justement “quel est ton vrai nom” ?
Au sujet des noms et de leur ‘puissance’, tu apprécieras sûrement , si tu ne l ‘as pas déjà lu, une nouvelle d’Arthur C Clarke , qque chose au titre “les xxx millions de noms de dieu” (suis plus sur du titre exact).
En plus ds cette histoire l ‘informatique y joue un rôle !
..au passage, tres sympa ton site.
baille ;o)
Les terriens et les extraterrestres qui n’ont pas l’idée de se parler avant de se taper dessus, c’est comme cela dans les compos de tes élèves. C’est aussi comme cela sur notre vieille Terre. C’est ce que véhicule la culture étasunienne: au moindre conflit, on sort son flingue et on tire. Mais, de toute manière, en quelle langue se seraient-ils parlé? Là est la question. Une langue internationale ne peut pas être une langue nationale, car cette solution avantage les “natives”, elle est par conséquent antidémocratique. Il existe une langue internationale neutre qui se répend rapidement grâce à la Toile entre autres, c’est l’espéranto. Voir http://www.esperanto-sat.info, http://www.esperanto.ch, http://www.esperanto.net, http://www.esperanto.org. POur apprendre en 60 heures (OUI, c’est possible!!!) http://www.lernu.net ou bien http://www.edukado.net. Bonne chance!! Amitiés d’une collègue. Mir